« Même la Corée du Nord n’est pas aussi cinglée » : une réfugiée nord-coréenne tacle le wokisme américain

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« Cette prétendue course à l’équité qui ne fait que diviser davantage les individus, qui déchiquète la société »


« Je n’ai jamais compris que le fait de ne pas avoir de problème pouvait être un problème. » Dans une interview donnée au New York Post, ce 11 février, ne mâche pas ses mots. Sept ans après son arrivée aux États-Unis, la jeune Coréenne du Nord livre sa vision de cette culture occidentale, découverte après une jeunesse jalonnée de terribles événements. L’autodestruction du pays, orchestrée par des enfants gâtés qui n’ont pas connu la misère, méduse cette femme qui a vécu l’horreur : « Ils ont besoin de créer une injustice de toutes pièces ou un problème venu de nulle part parce qu’ils n’ont rien vécu de semblable à ce que les autres gens affrontent dans le monde », explique-t-elle.


Il faut dire que , réfugiée aux depuis 2016 après avoir fui sa patrie, est plutôt habilitée pour se prononcer sur le sujet. Élevée à Hyesan, en Corée du Nord, elle a vécu sous le règne de Kim Jong-il, à une époque où la famine terrassait le pays. Autour de 3,5 millions de Nord-Coréens ont ainsi succombé à la faim. Park raconte qu’elle s’était mise à chasser les cafards sur le chemin de l’école, pour calmer son appétit. Avec sa mère, l’adolescente alors âgée de 13 ans tente de fuir son pays et de gagner la Chine, mais elle tombe entre les mains de trafiquants d’êtres humains. Elle est vendue comme esclave sexuelle. Quelques années plus tard, des missionnaires chrétiens l'aident à se libérer et elle trouve refuge en Corée du Sud. En 2016, s’installe finalement aux États-Unis, convaincue d’y trouver une liberté de pensée dont elle n'a jamais pu profiter auparavant.


Ses premières expériences à l’université Columbia, à New York, ont tôt fait de dissiper ses illusions. L’avancée fulgurante de l’idéologie woke stupéfait la jeune étudiante qui témoignait déjà, en 2021, auprès du New York Post : « En allant à Columbia, la première chose que j’ai apprise était "safe space" », une notion qui désigne une « zone neutre » au sein de laquelle les personnes marginalisées peuvent s’exprimer sur les discriminations. C’est le début d’une longue suite de déconvenues qui font dire à la réfugiée, abasourdie par les énormités qu’elle découvre à l’université, que « même la Corée du Nord n’est pas aussi cinglée ».


Au fil des ans, une réflexion s’impose à Yeonmi Park. Un souvenir lancinant l’obsède. Ce totalitarisme, elle l’a connu. Cette autocensure permanente, cette interdiction de dire tout haut ce que l’on pense, cette nécessité de se taire pour s’en sortir indemne, tout cela fait écho à une époque où sa mère lui apprenait à se taire afin d’éviter d’être emprisonnée, voire exécutée. « Bien sûr, nous ne mettons pas les gens devant un peloton d’exécution, en Amérique, aujourd’hui, mais leurs moyens de subsistance, leur dignité, leur réputation et leur humanité sont attaqués, explique-t-elle. Lorsque nous disons aux gens de ne pas parler, nous censurons également leur pensée. Et quand vous ne pouvez pas penser, vous êtes un esclave – une marionnette à qui on a lavé le cerveau. » La similitude, c’est cet « endoctrinement », cette « idée de culpabilité collective », cette prétendue course à l’équité qui ne fait que diviser davantage les individus, qui déchiquète la société et tend à la faire mourir à petit feu. « Déjà, toutes nos institutions grand public ont la même idéologie que la Corée du Nord, alerte Yeonmi Park : socialisme, collectivisme et équité. Nous sommes littéralement en train de vivre une révolution culturelle en Amérique. Quand nous nous en rendrons compte, il sera peut-être trop tard. » C'est peut-être une jeune Coréenne qui favorisera la prise de conscience urgente dont l'Occident a besoin, bien au-delà des seuls États-Unis.