Mauvaise foi des démocrates

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La trahison des démocrates américains

Il ne faut pas déduire du court portrait que j’ai brossé hier du président Trump, comme l’ont fait trop de lecteurs, que je suis une inconditionnelle du parti démocrate américain.


Dans notre monde de blanc ou noir, il devient parfois risqué de s’aventurer hors des étiquettes dans lesquelles on veut enfermer les uns et les autres.


Les démocrates américains ne sont pas sans défauts. Les instances du parti ne sont pas sans taches, sans reproches et sans fautes. Hillary Clinton n’a pas de leçons de vertu à donner à ses compatriotes républicains. Les Clinton vivent depuis des décennies au-dessus des Américains moyens et se sont comportés, hélas ! comme des élites à qui le peuple est redevable. Ils se sont enrichis grâce à la politique.


Bill Clinton, aussi avenant et sympathique que sa femme est froide et hautaine, a terni après tout la fonction de président de son pays en se faisant faire des fellations dans le bureau ovale de la Maison-Blanche par une jeune stagiaire.


Ambition politique


Monica Lewinsky sera par la suite démolie psychologiquement et professionnellement par Hillary Clinton, l’épouse non pas éplorée, mais enragée et à l’ambition politique rapidement avouée.


Barack Obama et son épouse ont ramené à la Maison-Blanche plus de classe et de dignité. Mais le président Obama, un intellectuel brillant, a été incapable de descendre de son piédestal de professeur de Harvard pour donner à ses commettants le sentiment qu’il les comprenait et éprouvait de la compassion pour eux.


Son libéralisme social et culturel n’a jamais pu rejoindre les préoccupations terre à terre des déclassés, des démunis et des désillusionnés du rêve américain. La crise bancaire et financière de 2008 a aussi plombé les pauvres et les a littéralement jetés à la rue. L’affaiblissement de la puissance américaine dans le contexte de la mondialisation et le sentiment à travers tout l’Occident du recul des valeurs démocratiques, héritage d’un passé en train de s’effriter, ont fait le reste.


Les élites traditionnelles de nos pays sont en partie responsables du kidnapping par des politiciens atypiques des institutions démocratiques. Des leaders qui se réclament du peuple sont apparus. Donald Trump a ainsi réussi à s’emparer du parti républicain qui avant lui avait joué selon les règles.


Silence républicain


L’ancien candidat à la présidence, John McCain, a été le plus courageux de ces républicains et a sauvé d’une certaine manière l’honneur de ceux qui ont pris leurs distances avec Trump. Aujourd’hui, ces républicains sont abattus et silencieux.


Le parti démocrate n’arrive pas à se ressaisir. Aucun candidat crédible ne s’impose au point que Hillary Clinton se laisse bercer par l’idée de reprendre son bâton doré pour briguer de nouveau la présidence.


Le choix des démocrates conscients de la déconnexion entre leur parti et les couches populaires est douloureux. Il faut qu’ils fassent d’abord leur mea culpa.


Un personnage comme Donald Trump n’aurait jamais pu réussir à s’offrir la Maison-Blanche si les dirigeants démocrates n’avaient pas en un sens trahi leurs promesses de justice sociale. S’ils n’avaient pas brisé eux-mêmes le rêve américain.