Marine Le Pen et la France à l’international : une promesse de grandeur

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Elle propose le retour à une France indépendante


La prétendante à l’Élysée donnait, ce mercredi, devant un parterre de journalistes, une conférence de presse axée sur la politique étrangère. Au programme, indépendance stratégique, raffermissement diplomatique et retour de la grandeur française au sein de ce que Marine Le Pen nomme « le concert des nations ».


Partant du postulat selon lequel « la France est encore une grande puissance », la candidate RN, rappelant la filiation chrétienne de notre pays et citant le discours du Bourget prononcé par le pape Jean-Paul II, en 1980, affirme vouloir refaire de la France « l’éducatrice des peuples, fidèle à l’alliance pour la sagesse éternelle ». Une sorte de Destinée manifeste à la française qui verrait la nation retrouver sa place d’acteur international majeur dans un monde de plus en plus multilatéral.





Pour revenir à cet état de puissance-monde, Marine Le Pen veut retourner aux « valeurs traditionnelles de la diplomatie française ». Elles s’inscrivent, selon elle, dans l’héritage gaullien de l’« indépendance, l’équidistance et de la constance ». Autrement dit, pour Mme Le Pen, seule une politique étrangère résolument indépendante, donc souveraine, permettrait à la France de redevenir un pays arbitre et défenseur de la paix à l’échelle de la planète. De cette diplomatie souveraine découlerait une vision « équidistante », c’est-à-dire non plus fondée sur l’idéologie (droit-de-l’hommiste, libérale…) mais sur la stricte nécessité de défendre les intérêts français à l’international. Une diplomatie constante car inscrite dans la vieille tradition diplomatique hexagonale de défense de certains peuples et pays : le Liban, les chrétiens d’Orient ou encore les États d’Israël et de Palestine.


Plus de fermeté pour plus de liberté


Élue Présidente, Marine Le Pen affirme qu’elle fera preuve d'intransigeance vis-à-vis des gouvernements étrangers hostiles envers la France. Récusant le principe d’hégémonie diplomatique, la candidate promet toutefois de mettre en place des politiques de réaction envers les pays trop peu coopératifs, comme l’Algérie par exemple. Fin des laissez-passer, restrictions en matière de visas, facilitation des expulsions ou encore sanctions économiques, la chef du Rassemblement national a récusé l’idée d’une « dépendance économique de la France vis-à-vis de l’Algérie » et affirmé qu’une « relation saine entre les deux pays serait plus profitable aux Algériens ».




Même programme pour les Comores, pays voisin de Mayotte où les immigrés affluent par milliers sans que le gouvernement comorien ne prenne les choses en main. Dans un entretien accordé, en décembre 2021, à la chaîne Mayotte La Première, Marine Le Pen promettait déjà de mettre tout en œuvre pour inverser la pression migratoire. Promettant d'être ferme, elle n’a cependant pas évoqué le président turc Recep Tayyip Erdoğan, habitué des sorties polémiques et provocatrices envers l’État français.


En Europe, moins d’Allemagne pour plus de France


Enfin, Marine Le Pen a évoqué les contours de sa politique européenne et son désir de mettre un coup d’arrêt au fameux « couple franco-allemand ». Se défendant de « toute hostilité à l’endroit de la nation allemande » et prenant acte de « l’interdépendance économique et des affinités culturelles franco-germaniques », Marine Le Pen veut mettre un terme à « l’aveuglement français » instauré par Emmanuel Macron dans sa politique de suivisme d’Angela Merkel.




Pour elle, l'approvisionnement énergétique doit être fondé sur le nucléaire et l’hydroélectrique et non pas sur le charbon et l’éolien, la politique de défense axée sur la dissuasion atomique, un armement autosuffisant (indépendant du complexe militaire américain) et les hautes technologies stratégiques (réseau satellitaire, notamment) développées en totale autonomie. La candidate veut mettre un terme aux collaborations avec l’Allemagne tant que celles-ci ne satisferont pas les intérêts français. Dès lors, plus d’avion de combat du futur franco-allemand (le fameux SCAF) et plus de programme commun de char d’assaut. La candidate affirme également qu’elle ne soutiendra pas la volonté allemande d’obtenir un siège permanent au Conseil des Nations unies.


Marine Le Pen, à moins de 15 jours du second tour de l’élection présidentielle, s’affirme comme la candidate d’une France souveraine, qui rayonne sur le plan international. Fustigeant la politique étrangère d’Emmanuel Macron qu’elle considère comme inféodée aux seuls intérêts de Bruxelles et de Washington, la candidate du Rassemblement national promeut une ligne claire : défendre, quoi qu’il en coûte, les intérêts nationaux français et non plus ceux, « utopiques », d’une supposée gouvernance mondiale.