Manifs contre le noir père Fouettard

Silvio Molenaar

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La grande culbute multiculturelle

Commentaire de Vigile:
La grande culbute multiculturelle
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On se souvient du rocambolesque épisode du très sérieux groupe de travail du « machin » onusien, lequel, dans son inénarrable traque antiraciste, jeta son dévolu aux Pays-Bas sur la séculaire fête de la Saint-Nicolas et ses pères Fouettards. Ces chenapans ne doivent pourtant leur noirceur, selon l’une des explications traditionnellement avancées, qu’à la suie dont leur visage se couvre dans les conduits de cheminée lorsqu’ils y déposent les cadeaux pour d’autres chenapans, pas toujours tout blancs non plus. Le père Noël en sait quelque chose : as-tu été sage cette année ?
Il y eut ces derniers jours, et dans plusieurs villes néerlandaises, des manifestations anti-père Fouettard rassemblant des centaines de personnes, sublime crème de l’idiotie utile, donc. Mais plus grave, il se trouve un vice-Premier ministre et ministre de l’Intégration, Lodewijk Asscher, pour illustrer dans la foulée que les « élites » occidentales du moment n’ignorent rien de l’art de la grande culbute multiculturelle. Il vient de déclarer en effet : « La Saint-Nicolas doit être laissée au peuple, mais il serait bon que tous profitent de l’événement sans que personne ne se sente exclu » (Telegraaf du 15 novembre). Dégoulinant un « vivre ensemble » de mise, on apprécie au passage le « doit être laissée au peuple » : un mépris de ce dernier élevé au rang de grand art.
Lorsque j’étais enfant en Hollande, au début des années soixante, et encore si loin d’imaginer la nature raciste de la Saint-Nicolas et du père Fouettard, je fus éperdument épris de Mahalia Jackson (1911-1972), éminente chanteuse noire américaine de gospel dont le portrait ornait la pochette d’un 33 tours parental et dont la voix me faisait chavirer. Je ne pouvais savoir alors qu’un pilonnage idéologique revanchard me ferait rendre gorge un bon demi-siècle plus tard d’une éternelle dette en repentir des crimes commis par mes aïeux sur les siens, ainsi que de mon racisme rétroactif, voyez plutôt… Mon père était amoureux de Louis Armstrong et de Sydney Bechet, alors que ma mère était transie par la voix de Harry Belafonte. Ajoutez-y la Saint-Nicolas et vous avez un terreau d’évidence favorable aux thèses du KKK. La preuve : aujourd’hui, je suis amoureux de Mississippi John Hurt.
Aussi loin que remontent mes souvenirs, jamais nulle part le moindre soupçon d’atome de pensée raciste. Lorsqu’il n’existe pas, il faut donc l’inventer. Autrement dit, même si des racistes existent, nous entrons désormais « clairement » (oups !) et sans vouloir « noircir » le tableau (oups !) dans une ère de pathologie totalitaire antiraciste. À mesure que l’on m’imposera repentance et « haine de soi », ma résistance à cette formidable fumisterie deviendra inflexible. Europe, prends garde : sous son poids, tu meurs du cerveau.


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