Malaise péquiste sur les terrains de l’entreprise de Marc Bibeau

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Un choix hautement discutable !

Le choix du Centre de congrès de Saint-Hyacinthe, situé sur des terrains appartenant à une entreprise de l’ex-argentier libéral Marc Bibeau, pour la tenue du Conseil national du Parti québécois suscite un certain malaise dans les rangs péquistes.


C’est du moins ce qu’un militant a confié à notre Bureau parlementaire dans les coulisses du Conseil national du Parti québécois, qui se termine aujourd’hui à Saint-Hyacinthe.


S’il n’en tenait qu’à lui, jamais il n’aurait accepté que l’événement se tienne sur les terrains de l’entreprise de M. Bibeau.


Interrogé à ce sujet dimanche matin, le député péquiste Pascal Bérubé a d’abord rappelé que le tout nouveau Centre de congrès de Saint-Hyacinthe est géré par la municipalité.



PHOTO MARC-ANDRÉ GAGNON


Le terrain et l’hôtel adjacent, dont la construction sera terminée ce printemps, appartiennent toutefois aux Centres d’Achats Beauward, entreprise présidée par Marc Bibeau, qui a conclu une convention de franchise avec la bannière Sheraton et un bail emphytéotique de 40 ans avec la Ville.


Bibeau et le PLQ


«Écoutez, on ne s’empêchera pas de venir à Saint-Hyacinthe pour ça. On ne fait pas affaire avec M. Bibeau... Ça, c’est le Parti libéral», a indiqué M. Bérubé, qui a souvent critiqué, par le passé, les liens entre le PLQ et M. Bibeau.


Ce fut notamment le cas avant les Fêtes, après que notre Bureau d’enquête ait révélé que M. Bibeau avait organisé, au début des années 2000, de somptueuses réceptions auxquelles plusieurs ministres du gouvernement Charest s'étaient retrouvés, aux cotés d’importants membres de la communauté d’affaires.


Le leader parlementaire péquiste Pascal Bérubé avait alors affirmé que le PLQ est une «formation politique sous influence, celle de Marc Bibeau».


«Il y a une différence entre être à Saint-Hyacinthe où il y a des bâtiments qui peuvent appartenir à cette personne, et faire affaire avec Marc Bibeau lorsqu’on est premier ministre du Québec, lorsqu’on est une formation politique au pouvoir», a nuancé le député de Matane-Matapédia, dimanche matin.


Un seul centre de congrès


«Marc Bibeau est propriétaire de plein d’affaires», a laissé tomber à son tour le député péquiste de Richelieu, Sylvain Rochon, en niant tout malaise.


«Connaissez-vous d’autre endroit à Saint-Hyacinthe qui aurait pu recevoir un tel nombre de militants», a demandé M. Rochon aux journalistes.


Son collègue du comté de Verchères et député parrain de la région de la Montérégie, Stéphane Bergeron, pour sa part, n’en savait rien.


«Écoutez, vous me l’apprenez, a-t-il avoué lors d’une mêlée de presse. Je n’avais pas fait de vérification précise de la nature de la propriété dans laquelle nous nous trouvons. C’est le nouveau centre de congrès de Saint-Hyacinthe, c’est une circonscription qu’on vise, alors je pense que c’était indiqué que nous nous retrouvions ici.»


M. Bergeron a reconnu que cette situation pouvait susciter, chez les militants, «un certain nombre de sensibilités».