Macron ou le crépuscule de la France

5a5e4e9188d9c173a896ecccf06e0dff

Le dernier d'une lignée qui compta de grands hommes avant de sombrer dans la médiocrité





Macron ou le crépuscule de la France



Emmanuel Macron a réussi son pari, il présidera aux destinées de la France durant les cinq prochaines années. Sa tâche ne sera guère aisée au vu du champs de ruines dont il hérite ce jour. Après un quinquennat Hollande qui aura permis à Flamby de pulvériser les records d'impopularité, il y a eu la campagne présidentielle. Ce fut l'occasion de constater à quel point la classe politique est gangrenée par ces hommes et ces femmes qui se remplissent les poches après avoir voté les lois qui le leur permettent. Sous couvert de légalité du style "tout le monde le fait", on bouffe à tous les râteliers de la République, ceci sans le moindre souci pour le peuple à qui on ne donne la parole que lors d'élections très encadrées comme le souhaitait le Général de Gaulle. Nul doute que cette campagne nauséabonde ne contribuera guère à la popularité du monde politique au sein de la population.



Aujourd'hui, on mesure le caractère visionnaire de Georges Simenon lorsqu'il rédige son roman "Le Président" en 1957. Son personnage principal, incarné au grand écran par l'immense Jean Gabin, s'exclame à l'Assemblée nationale : "une campagne électorale coûte cher mais pour certaines grosses sociétés, c'est un placement amortissable en quatre ans…" Dans le cas présent, c'est durant cinq ans au moins que les promoteurs d'Emmanuel Macron auront l'occasion d'encaisser de juteux bénéfices sur leur investissement. Le poulain de François Hollande, pur produit de la haute finance, veillera consciencieusement, à remercier ses généreux sponsors dès son entrée en fonction. L'homme prévoit de gouverner par décrets, étant d'ores et déjà conscient que ses rapports avec le parlement seront compliqués. Après le verdict du jour, toute la classe politique a les yeux fixés sur les législatives de juin, élections qui dessineront la future représentation du peuple. On ne court pas grand risque à imaginer que l'homme d'En Marche ne disposera que d'une majorité de bric et de broc, composée d'élus intéressés qui marchanderont âprement leur soutien en échanges de prébendes diverses et variées.



Le nouveau président trouvera très vite ses limites, coincé entre un parlement hétéroclite et la rue où se joueront les prochaines décisions. Fort de son score au premier tour, Jean-Luc Mélenchon entend bien rester à la tête de la gauche authentique après le naufrage du parti socialiste dont la part de marché n'a jamais été aussi faible. Pour conserver son ascendant sur un monde communiste traditionnellement malcommode, Mélenchon va devoir multiplier les actions faisant de lui le véritable représentant du monde du travail. On peut lui faire confiance, l'homme a du talent, du bagout et un culot extraordinaires. Tout ce qu'il faut pour mobiliser les foules à chaque fois qu'une décision gouvernementale le contrariera, ce qui, compte tenu de son caractère, se produira fréquemment.



Comme si tout cela ne suffisait pas, Emmanuel Macron devra répondre aux attentes de la communauté musulmane qu'il a flattée dans le sens du poil depuis des mois, multipliant les déclarations d'amour à une religion dont certains disciples endeuillent régulièrement les rues. Rien d'étonnant de la part d'un personnage qui a nié la culture française, estimant qu'il y a au contraire une culture en France qui serait diverse. Douce musique aux oreilles chatouilleuses de ces islamistes qui ont fait de la destruction des valeurs de la République leur objectif revendiqué. Par ses propos faisant l'éloge du communautarisme, Emmanuel Macron a surtout fait preuve d'une inculture crasse, contestant le Siècle des Lumières et ses philosophes de même que la Déclaration des Droits de l'Homme issue de la Révolution.



Compte tenu de ces divers facteurs contrariants, Emmanuel Macron sera à la Vème République ce que Louis XVI fut aux Capétiens, le dernier d'une lignée qui compta de grands hommes avant de sombrer dans la médiocrité. Dépourvu d'expérience politique, vendu à la fois au grand capital et à l'islam, le héros du jour ne va pas tarder à donner raison à Jean Giraudoux qui disait de la France qu'elle est une bureaucratie tempérée par l'instabilité gouvernementale.




La Côte-aux-Fées, le 07 mai 2017                                                                        Yvan Perrin




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé