Une institution solidement implantée comme celle qu’a érigée en phare Bernard Frappier dans le paysage médiatique du Québec devait lui survivre et, en ce sens, je me dois de rendre hommage à tous les pionniers qui ont accepté de prendre généreusement et courageusement la relève.
À cet effet, je me permets de vous livrer cet extrait de « La dernière leçon » de Mitch Albom qui m’a inspiré l'écriture du texte « Et la vie continue… » que j’ai présenté un jour lors d’un spectacle-bénéfice pour une Maison offrant des soins palliatifs :
« Une petite vague va clapotant sur l’océan, s’amusant comme une folle…heureuse dans le vent et le grand air jusqu’à ce qu’elle aperçoive les autres vagues devant elle qui s’écrasent sur le rivage.
« Mon Dieu! C’est affreux, dit la vague, qu’est-ce qui va m’arriver? »
Ensuite arrive une autre vague. Elle voit la mine sombre de la première vague et lui demande :
« Pourquoi as-tu l’air si triste? »
La première vague répond :
« Tu ne comprends donc pas! Nous allons toutes nous écraser! Nous allons toutes disparaître! C’est affreux! »
La deuxième vague lui dit :
« Non, c’est toi qui ne comprends pas. Tu n’es pas une vague. Tu es une partie de l’océan. »
Et la vie continue…
« Par une journée d’octobre où Éole semble en furie, une feuille à l’agonie est éjectée de sa branche mère par un vigoureux bourgeon impatient de prendre sa place pour le prochain printemps.
Tanguant dans toutes les directions, notre feuille errante atterrit finalement sur le sol auprès de ses compagnes déjà résignées à leur imprévisible destin… «Pourquoi ne ferions-nous pas appel à celui qui nous a déracinées de notre gîte pour qu’il nous permette un sort plus agréable que le sac à déchets?, demande la nouvelle arrivée à ses congénères».
À ce moment, un souffle époustouflant propulse les feuilles inertes dans les airs. Après une courte envolée, nos amies terminent leur périple, bien alignées le long d’un trottoir…Puis le calme revient.
Octobre et novembre passent, accompagnés d’ondées et de gel qui stigmatisent les feuilles d’automne au pavé…L’hiver s’installe, le froid congèle nos infortunées complices qui sont bientôt ensevelies sous la neige.
Avec l’arrivée du printemps, les premiers rayons d’un soleil libérateur dégagent peu à peu les détenues de leur blanche prison. Alors les feuilles revigorées, quoique meurtries par autant d’intempéries, esquissent un large sourire d’apaisement à la vue du spectacle grandiose de l’éclosion des premiers bourgeons printaniers! »
Longue vie à la Société des amis de Vigile qui continue, guidée et éclairée par le souvenir et le charisme de Bernard Frappier, d’incarner « un phare dans la nuit » pour toutes celles et tous ceux qui aspirent parvenir à bon port!
Henri Marineau
Québec
Longue vie à la Société des Amis de Vigile!...
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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