Lisée en sursis

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Une partie serrée





Être chef du Parti québécois, même quand ça va bien, c’est comme être en liberté conditionnelle. Mais quand le parti glisse dans les sondages, après que le chef a écarté la tenue d’un référendum dans un premier mandat, et qu’il doit se soumettre à un vote de confiance de membres imprévisibles, ça devient périlleux.


Au caucus de la rentrée du PQ, la semaine dernière à Saint-Eustache, Jean-François Lisée a usé d’un euphémisme monumental en admettant que la situation n’était pas « optimale ».


La réunion des députés, bien que tenue en territoire caquiste pour courtiser déjà l’électorat du 450, visait à préparer davantage le crucial congrès des membres que la rentrée à l’Assemblée nationale.


Les militants sont sûrement conscients qu’ils affaibliraient leur chef en l’affublant d’un taux d’appui inférieur à celui de 76 %, qui avait provoqué la démission sur-le-champ de Bernard Landry.


Donc, même si l’insatisfaction est palpable dans les rangs péquistes, notamment sur la question de la langue, ils vont probablement serrer les rangs, sourire et feindre l’enthousiasme pour éviter d’humilier leur leader.


N’empêche, pour s’assurer de leur appui tout en essayant aussi de marquer des points dans l’opinion publique, Jean-François Lisée multiplie les sorties « stratégiques ».


Du coup, ses convictions paraissent étirées comme des élastiques dans lesquels il risque de trébucher !


NE PAS DÉPLAIRE AUX JEUNES


Par exemple, il refuse d’étendre l’application de la loi 101 dans les cégeps, parce que ce serait un mauvais signal à envoyer aux jeunes francophones, que le PQ cherche à ramener au bercail.


Par contre, pour calmer les militants purs et durs, il suggère de diminuer le financement des cégeps anglophones.


C’est comme dire aux jeunes qu’ils peuvent continuer de fréquenter un bar à la mode, tout en mettant le feu dedans, pour qu’ils s’y asphyxient !


IDENTITÉ ET SOUVERAINETÉ


Jean-François Lisée a aussi demandé que l’on cesse l’étude du projet de loi sur la neutralité religieuse au profit d’un débat sur le port du voile intégral dans l’espace public, en suivant les pas de Régis Labeaume.


Là aussi, certains se retiennent de témoigner leur inconfort.


Mais on se rappelle qu’au lendemain de l’attentat de la mosquée de Québec, le député Alexandre Cloutier avait affiché sa préférence pour que le PQ parle de lutte contre l’intégrisme, et non de « code vestimentaire ».


Puis, même s’il repousse un référendum sur la souveraineté, Lisée s’est dépêché de lancer, lundi, des capsules promotionnelles de l’option, pour nourrir ses loups assoiffés d’indépendance à temps pour le congrès.


Il y a malgré tout cette impression de « friture sur la ligne » au PQ.


Ainsi, même de simples questions sur le statut de Paul St-Pierre Plamondon ont causé l’embarras.


« Il n’est plus avec nous », nous a-t-on d’abord répondu.


Heurté, l’ex-candidat à la direction nous a assuré que, s’il ne reçoit plus de salaire, il demeure conseiller du chef de façon bénévole.


Quand ça va bien...




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