Lettre ouverte aux journalistes

Et en particulier à celle sur place à Damas

Tribune libre

Radio-Canada à Damas !!!
Une grande victoire passée presqu'inaperçue !

À lire:
ASSAD CÈDE DEVANT LA TÉNACITÉ DE LA SOCIÉTÉ RADIO-CANADA
Radio-Canada « légalement » à Damas !
Deux ans de tractations pour obtenir cette victoire !
http://www.vigile.net/Radio-Canada-legalement-a-Damas
Combien de temps Mme Bédard sera-t-elle à Damas ?
Je suis convaincu que ce sera très peu.
Ce sera presqu'un passage symbolique.
Elle ne nous apprendra rien de ce que nous désirons savoir.
D'ailleurs ses trois reportages dont deux ne sont que des stand-up à la caméra et l'autre étant le tournage d'une boulangerie (ouf! aller à Damas pour tourner une fabrique de pain!) avec quelques Syriens qui nous disent que tout va mal (ouf! quelle nouvelle !) ainsi que sa converse téléphonique ne nous apprend strictement rien.
Elle nous dit:
- que la guerre n’est pas drôle.
- que les gens sont fatigués et dans la misère.
- que les gens doivent attendre en file interminable pour obtenir une bouchée de pain.
Ce sont les mêmes trois points qu’on nous avait "appris" lors de son premier passage avec Luc Chartrand dans le camp des valeureux et « bons » rebelles (fin novembre 2012).
La seule différence cette fois-ci avec ses reportages précédents en Syrie, c’est qu’elle ne nous émeut pas avec les portraits touchants des vaillants rebelles.
Le volet : « Mohamed était étudiant en littérature avant de prendre les armes » ou « Mohamed était mécanicien paisible avant de réparer des AK-47 », ce volet est absent.
Ce que devrait nous apprendre un reporter sur place à Damas:
- Pour qui penche clairement
le cœur des Syriens et des Syriennes ?
- Pour les Syriens et les Syriennes qui donc sont les responsables de leur malheur ?
- Pour les Syriens et les Syriennes, selon eux et elles, Bachar al-Assad devrait-il quitter le pouvoir et si oui par qui le remplaceraient-ils ?
Les journalistes de Radio-Canada évitent volontairement ces questions importantes et essentielles.
Une caméra sur place devrait nous faire voir la vie courante de Damas.
Sa circulation, ses activités "normales" en ce temps de terrorisme intense.
Mme Bédard devrait faire des démarches pour obtenir une entrevue avec Bachar al-Assad ou avec la première dame du Pays, Asma al-Assad.
Celle que l'on voit ici en mars 2008 alors qu'elle s'adressait à un forum de femmes pour la Paix:
http://www.youtube.com/watch?v=oc4ZZ-yXaOQ
Mme Bédard qui traine son foulard sur les épaules lors de ses «stand-up» devrait nous parler du volet islamique de cette guerre terroriste.
Les journalistes de Radio-Canada, à l'instar de leur collègue du bataillon médiatique visant à déloger Assad, évitent ce point islamique.
Depuis la Libye nous entendons ce cri débile de «allah ô akbar» alors que l'on voit des atrocités se commettre. En omettant de parler de ce point de la réalité, nos journalistes se rendent complices des atrocités commises.
On ferme volontairement les yeux sur les décapitations, les égorgements, les assassinats horribles de gens innocents. On ferme les yeux sur des corps trainés derrière des autos ou sur des gens lancés vivant du haut des édifices.
En Libye on fermait les yeux sur les gens pendus par les pieds que l'on décapitait en criant «allah ô akbar».
Les journalistes en ne dénonçant pas ces atrocités que l'on voit (parce que ces gens sont tellement malades qu'ils filment leurs odieux exploits) se rendent coupables de complicité.
Mme Bédard, si elle a la moindre compétence journalistique, ne peut éviter le volet du fanatisme islamique qui prévaut parmi ceux que son entreprise supporte.
Une reporter à Damas doit nous montrer la vie courante.
La ligne de front n'explique rien et ne dit strictement rien.
Ce que l'on veut voir et entendre ce ne sont les armes, mais le pouls de la population.
De nous faire du reportage pour nous dire que la guerre est une calamité qui met les gens dans la misère la plus totale sans chercher à expliquer clairement les enjeux et les intérêts des protagonistes n'est en fait que faire la promotion de la suite de la guerre.
Il est temps que les journalistes de Radio-Canada fassent leur boulot.
C'est-à-dire nous informer des enjeux, des intérêts et surtout de ce que pense vraiment la majorité de la population syrienne.
Il est temps de cesser de protéger ces fanatiques qui servent la cause de ces prédateurs qui tiennent à écraser tous les gouvernements qui sont hors de leur contrôle. Il est temps de dénoncer les réelles atrocités.
Votre réputation, chers journalistes, déjà réduite comme une peau de chagrin, se dégrade de façon exponentielle chaque jour que vous persistez à promouvoir l'inacceptable en véhiculant mensonge et omission.
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Je vous invite à lire
http://www.vigile.net/Radio-Canada-legalement-a-Damas
Je vous invite aussi à venir nous expliquer devant caméra votre conception du journalisme.
Entrevue à la caméra ou si vous préférez entrevue privée avec assurance de confidentialité pour éviter de nuire à votre sécurité d'emploi.
Serge Charbonneau
418-316-8597


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2013

    Bravo M. Charbonneau, tout est dit ds votre lettre ouverte a R.C. force est de constater comment les interets geopolitiques controlent les medias grand public et dans le contexte actuel, malgre les reseaux sociaux qui tentent tant bien que mal de faire contrepoid ca ne changera pas de si tot, les enjeux sont planetaires, donc la magnitude des moyens de propagande et de desinformation sont colossaux, de temps en temps une breche pour la verite se creera, qu elle sera refermee aussitot, la guerre economique a atteint d apres moi son paroxisme, chacun se prepare maintenant a l etape suivante. Noam Chowsky disait: que La plus grande puissance etait le gvt. americain, mais la seconde etait l opinion publique americaine et qu elle pouvait influence la premiere, on verra, mais j ai bien peur que certain on comprit et ce n est pas les Jos le plummer de ce monde.

  • Serge Charbonneau Répondre

    15 février 2013

    Monsieur Pomerleau,
    Merci pour votre commentaire.
    Je suis en partie d'accord avec votre analyse. Il est clair que nos médias sont confrontés à cette réalité qui leur "résiste". Il est clair qu'ils ne peuvent plus faire comme si les malades qui terrorisent la Syrie vont remporter la victoire et il est clair qu'ils ne peuvent nier que le gouvernement Assad est en lutte contre un terrorisme d'envergure. Ils doivent réajuster leur discours.
    Mais est-ce la raison pourquoi ils ont finalement décidé de se rendre en Syrie ?
    Ils pouvaient modifier leur discours sans prendre le risque de devoir cacher ce qu'ils voient sur place.
    Je crois qu'il est "aventureux" de conclure de façon tranchée sur le pourquoi de la présence de Mme Bédard à Damas.
    La mission de Mme Bédard à Damas a-t-elle vraiment pour but de «réajuster» le discours de Radio-Canada ?
    Si tel est le cas, c'est un "réajustement" bien timide. Mme Bédard nous cache toujours l'opinion qui prévaut majoritairement sur les trottoirs de Damas.
    Mme Bédard nous cache aussi l'ambiance chaotique qu'installent les terroristes qui prennent le contrôle de quartiers entiers.
    Mme Bédard nous cache aussi le volet du fanatisme islamique, celui que l'on a utilisé pour renverser la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste et assassiner Mouammar Kadhafi, ce même fanatisme que l'on bombarde présentement au Mali et que l'on ne condamne toujours pas fermement du côté syrien.
    Si Mme Bédard est à Damas pour modifier le discours tenu depuis le début, elle nous présente des variations de discours très très timides.
    Elle est peut-être à Damas pour une autre mission.
    Qui sait ?
    Nos généraux occidentaux qui aimeraient bien bombarder «humanitairement» (SIC) Assad et les infrastructures de la Syrie (pour de futurs lucratifs contrats de reconstruction) ont sûrement besoin de prendre le pouls de la population et de la vie courante. Quoi de mieux qu'une jeune journaliste coopérative pour leur fournir certains petits détails anodins, mais qui peuvent s'avérer utiles !
    Bien sûr, cette hypothèse de mission relève de ce que l'on pourrait qualifier de théorie du complot, mais il ne faut pas se le cacher, les services secrets ne sont pas dits «secrets» pour rien et leurs missions secrètes» consistent effectivement à comploter pour que les intérêts qu'ils servent puissent en bénéficier.
    Mme Bédard a peut-être pour mandat de glaner certaines informations manquantes pour l'éventualité d'une future attaque militaire ou terroriste.
    Nous devons examiner sérieusement ce que nous apprendra «de plus» Mme Bédard «à Damas». Jusqu'ici, c'est totalement nul.
    J'ai la ferme impression que le passage de Mme Bédard sera extrêmement bref, ce qui veut dire que son passage aura été totalement nul au niveau de l'information. Nous ne saurons rien de plus sur la vie courante à Damas ou à son hôtel et rien de plus concernant le pouls de la population de Damas.
    Et, je ne crois pas que les États-Unis aient renoncé à attaquer l'Iran.
    Au mieux, ils ont mis leur projet sur la glace.
    Ceux qui mènent le bal présentement militairement, ce sont les Russes et économiquement ce sont les Chinois.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Serge Charbonneau Répondre

    15 février 2013

    Monsieur Parent,
    Je crois que vous avez involontairement confondu Ben Laden et Mouammar Kadhafi.
    Concernant le travail des journalistes qui doivent dire ce qu'on leur dit de dire, je suis assez d'accord avec vous, c'est clairement le cas.
    Malgré cette réalité que vous nous décrivez, il y a tout de même les principes et le professionnalisme véritable. Je crois que ce n'est pas parce que l'on constate cette triste réalité que nous devons abdiquer et dire: «c'est ainsi!» Non.
    Le métier de journaliste est un métier noble et essentiel pour un système démocratique. Sans information véritable, nul ne peut avoir un jugement sain et tous peuvent se faire allègrement manipuler. Et il est clair que dans nos Pays que l'on dit "démocratiques" la manipulation de l'opinion est devenue monnaie courante. Les moyens sont puissants et utilisent des techniques psychologiques bien supérieures à ce que l'on peut apprendre dans le cours de psycho 101. Des millions sont dépensés lors des campagnes électorales et on peut nous faire élire un cochon.
    Malheureusement, malgré notre printemps "érable" où un brassage politique favorisait la sensibilisation et l'éveil politique, encore trop de gens optent pour l'opinion clef-en-main que véhiculent les spécialistes de la communication manipulatrice.
    La réalité est perçue comme éphémère et est directement fonction de sa visibilité médiatique. Pour exemple, on nous cache la Libye depuis sa destruction, résultat, les gens ont l'impression que tout va bien. La Libye ne fait plus partie de «notre» "réalité" ! Mais la réalité ne cesse d'exister même si nos médias cessent d'en parler.
    Même chose pour le coup d'État au Paraguay ou encore la misère et les luttes syndicales au Honduras.
    Il faut EXIGER d'avoir une information valable et véritable afin que notre jugement soit le nôtre et repose sur des faits et non du discours idéologique.
    Il faut exiger que nos journalistes nous présentent tous les aspects du conflit syrien et non seulement les facettes qui leur sont utiles afin de faire valoir la vision idéologique qu'on leur demande (c.-à-d. L'invasion armée "humanitaire" (sic) inévitable (sic)).
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    14 février 2013

    Pour faire suite à mon commentaire sur une entente Russie-États-Unis sur la Syrie :
    Syrie : un conseil des sages pour gérer la transition?
    (...)
    Par ailleurs, le journal Al-Quds al-Arabi avait rapporté mercredi que le pouvoir syrien voulait que les Russes soient les garants du régime et Washington le garant de l'opposition pour tout accord de paix entre le régime et l'opposition
    (...)
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2013/02/14/009-syrie-accord-secret-regime-opposition-onu-asharq-al-awsat-jeudi.shtml
    (rapporté par la SRC qui soudainement lis l'arabe)
    ...
    Cette entente a été évoquée sur Réseau Voltaire en décembre dernier. Thierry Myessan, que la médiacratie décrit comme complotiste a scoopé tout le monde. La raison il est branché sur les services de renseignements : Russe, Iranien, Syrien, etc, avec pour objectif de ré-informé le monde.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2013

    M. Charbonneau,
    Que voulez-vous, les journalistes racontent ce qu'on leur dit de raconter. Ils nous disent ce que ceux qui les paient veulent qu'ils nous disent. Remarquez il n'y a pas qu'au Québec. Ils sont la courroie de transmission de la désinformation officielle, les mensonges des ploutocrates.
    Les "officiels" pilotent les représentants de la presse là où ils veulent. À peu près jamais sont-ils libres de se déplacer. On leur montre que ce que l'on veut leur montrer. Personne ici, par exemple, n'a fait de reportage honnête sur la Libye jusqu'à ce que les USA par personne interposée, n'assassine Mouammar Kadhafi. C'est du moins ce que l'on nous a rapporté. Étrange parce que Kadhafi est mort une dizaine d'années avant ce "règlement de compte" made in USA. Il était sous dialise dans un hôpital américain. Qui dit vrai?
    Ivan Parent

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    14 février 2013

    Comme je le mentionnais dans un commentaire sur votre texte précédent, on va voir une évolution dans la narration des médias système "de la lutte de libération contre un dictateur" vers une vision plus pragamatique.
    C'est d'ailleurs la raisons pour laquelle la SRC est à Damas (qui les a décider à s'y rendre ?). C'est pour faire évolué la narration et donc conditionner l'opinion publique pour la rendre conforme à l'entente entre la Russie et les États Unis : Assad va rester et l'opposition "légitime" syrienne s'y résout, et les djiadistes (étranger)vont êtres pris dans la nasse; sacrifiés pour des considérations géopolitique qui les dépassent : Les États Unis ont renoncer à une guerre avec l'Iran.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2013

    Excellent point de vue. Plein de bon sens.