Lettre ouverte à un humaniste

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«Point de nation sans retour à nos racines»

Suite à la réaction de Michel Virard, président de l’Association humaniste du Québec, par rapport à notre article “Les humanistes du Québec fêteront le blasphème à Montréal” et suite aux commentaires laissés par Pierre Cloutier, humaniste et membre de l’association de lobbying Mouvement laïque québécois sur le site de Vigile Québec, il est temps de remettre les pendules à l’heure. Les valeurs humanistes ne sont au fond que la partie séduisante d’une société qui fait la promotion de la liberté mais qui cache sa vraie fonction : soit la mise en avant du libéralisme libertaire et du fétichisme de la marchandise. Voici mon commentaire (les commentaires de Mr Cloutier sont postés chez Vigile Québec) :
M.Cloutier,
En vous lisant, on sent qu’il y a du vécu. Vous donnez l’impression d’avoir été une victime de l’Eglise, d’où votre approche très émotive.
Cependant, l’humaniste que vous êtes semble ignorer les causes et effets de l’idéologie que vous défendez becs et ongles. Je vais tenter d’être bref (puisque nous avons produit plusieurs articles sur le sujet sur notre site Le Bonnet des Patriotes, je résumerai)
Vous vous proclamez libertaire, féministe et laïc. Vous avez évidemment tout à fait le droit d’avoir vos croyances car ces 3 concepts sont 3 impostures au service du Capital dont vous faites la joie. Ce ne sont pas des vérités absolues. Ce sont vos vérités.
Commençons par l’arnaque de l’aspect libertaire. En effet, il est inconcevable d’avoir la patrie dans le coeur et de se proclamer libertaire car dans le concept nationaliste, l’Etat auquel on se soumet est le garant de la Nation. Comment parler de libertaire sans parler de libéralisme libertaire qui s’est imposé en Occident à coups de déconstructions des moeurs et d’élimination du rôle social de l’Eglise dans nos sociétés ? La société du spectacle décrite par Debord et le fétichisme de la marchandise sont l’achèvement de la société libérale libertaire, bien sûr une fois débarrassée de l’Eglise catholique, frein à la marchandise. Une imposture donc qui vise à se défaire de la spiritualité plaçant l’Homme au centre de l’univers laissant ainsi place au matérialisme. C’est là qu’intervient votre hédonisme, sous forme de consommation de masse.
Ensuite, le féminisme dont vous vous réclamez est une autre imposture. C’est à la base un mouvement politique de bourgeoises qui vise une forme d’égalité qui est bien plus intéressante pour le Capital que la complémentarité. Avec le féminisme et l’égalitarisme comme idéologies dominantes il n’y a plus d’excuses pour ne pas être soumis à la loi du marché. Tout le monde doit travailler, de la femme qui sacrifiera sa famille à l’handicapé qui devra aussi être rentable que n’importe qui.
Enfin la laïcité, une autre imposture des loges maçonniques françaises. L’explication que vous tenez sur la laïcité est l’arbre qui cache la foret. Derrière ce concept trompeur, c’est surtout la séparation de l’Eglise et de l’Etat. L’occasion parfaite pour renvoyer le rôle social de l’Eglise dans la sphère privée laissant ainsi les portes grandes ouvertes à l’usure et au fétichisme de la marchandise.
Le monde que vous défendez ne tient sur aucune morale si ce n’est celle de la soumission aux lois du marché au lieu d’être soumis à Dieu. Comment croyez-vous que la déconstruction des moeurs puisse se faire avec une Eglise au coeur de la nation ? Impossible ! Pour laisser place à une société basée sur ces valeurs, il a fallu détruire l’Eglise. La société du spectacle empoisonne la vie des gens au quotidien au profit des ploutocrates de ce monde. C’est sûr, là, aucune division, seulement une conformité du monde face à la marchandise. C’est possiblement votre tasse de thé mais ce n’est pas la tasse de thé de tout le monde. La décadence de notre civilisation judéo-chrétienne dont vous parlez (plutôt helléno-chrétienne au passage) est la conséquence du monde que vous défendez. Remplacer le monde spirituel par le monde matérialiste mène à cela. La décadence est due à une perte de repères, pas autre chose.
Point de nation sans retour à nos racines. Renan disait « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent [...] La nation, comme l’individu, est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j’entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans la passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. On aime en proportion des sacrifices qu’on a consentis, des maux qu’on a soufferts. On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet. »
Vous ne pouvez donc pas ignorer le passé pour construire le présent et le futur. Ce que vous appelez un “délire schizophrénique” a tenu des civilisations pendant des centaines d’années. Nous ne tiendrons pas plus longtemps sous le joug du libéralisme libertaire (conséquence de la philosophie que vous prônez) qui mène le monde occidental à son propre suicide.
À vous lire, seule la religion semble violente. Pourtant, de nos jours, il n’y a pas plus violent en Occident que la loi du marché qui asservit la plupart des gens. Je vous rappelle aussi que la devise initiale que vous citez n’est pas complète “Liberté, égalité, fraternité” s’accompagne de “ou la mort”. Belle conception de gens qui prétendent à la liberté individuelle de chacun. Vous l’aurez donc compris, les concepts que vous invoquez sont plus que tendancieux. Au fond on a remplacé une forme d’oppression par une autre forme d’oppression sous couvert de liberté. La liberté de consommer.


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