Aimez vos ennemis

Lettre à Simon Massicotte

Qui n'est pas avec moi est contre moi

Tribune libre

Simon,
Vous posez deux questions.
Doit -on haïr la langue de l'autre pour apprécier la sienne?
La réponse est : non.
Doit-on détester le Canada pour s'en séparer?
La réponse est : non.
Je pourrais arrêter là mais le hasard a voulu qu'au moment où vous rédigiez ces questions, je sois en train de lire un livre dans lequel, bien que traitant d'un sujet totalement étranger à la question de l'indépendance du Québec, se trouve, singulièrement, une réponse à votre interrogation.
Ce livre est d'André Myre et s'intitule La source des paroles de Jésus. J'en ai déjà parlé dans un autre billet. Dans ce livre Jésus apparaît comme le chef d'un groupe de partisans qui annonce la venue du régime de Dieu. Curieusement les préceptes que Jésus propose à ses partisans ont une valeur universelle et sont valables pour tous ceux qui combattent par les idées pour changer quelque régime que ce soit.
Premier précepte :
Aimez vos ennemis
et priez pour ceux qui vous pourchassent.

La haine est mauvaise conseillère et fait du mal à ceux qu'elle habite. Mister Bain en sait quelque chose. Noter bien que la haine sévit dans les deux camps. C'est une émotion qui étouffe la raison et conduit à faire de terribles erreurs. Dans un combat d'idée l'adversaire est quelqu'un à convaincre, un possible allié dans le futur. Les convertis sont souvent les plus convaincus
Deuxième précepte :
Qui n'est pas avec moi est contre moi
et qui ne regroupe pas avec moi éparpille.

L'auteur a ce commentaire particulièrement éloquent :
«La vrai réalité n'est pas celle d'une bonne entente factice, d'un vivre en commun fondé sur une coexistence plus ou moins fragile basé sur des intérêts plus ou moins divergents en vue d'une apparence de paix sociale qui permettent à chacun d'y trouver son compte. La vrai réalité est celle d'un affrontement féroce à l'intérieur d'un système qui monté par les uns pour opprimer les autres dans la poursuite égoïste de leurs propres intérêts. Dans la vrai réalité, on est du côté du système ou du côté des pauvres.» (pp. 191-192)
Troisième précepte qui n'appartient peut-être pas à la Source mais qu'on trouve chez Saint-Matthieu :
Tout règne partagé contre lui-même est dévasté,
Et toute ville ou maison partagée contre elle-même ne tiendra pas

Une bonne entente factice peut toujours suffire dans les moments de grande prospérité pendant lesquelles l'abondance règne mais dans les périodes difficiles elle ne suffit pas. La cohésion est nécessaire et la satisfaction des intérêts particuliers ne peut pas l'assurer.
Dans un encadré explicatif l'auteur cite ce passage de l'évangile de Saint-Luc :
Simon, Simon! l'adversaire (l'envoyé de Dieu qui met les bons à l'épreuve) vous (les autres partisans de Jésus) réclame pour vous passer au crible comme du grain. Moi, j' ai prié pour toi afin que tu ne perdes pas confiance.
Et on trouve la suite chez un autre traducteur :
Et toi quand tu te seras retourné, affermis tes frères.
Simon, qu'en est-il de vous?
Êtes vous pour un Québec français ou contre?
Il n'y a pas d'entre-deux. De par votre choix de collège, de par votre choix d'amis, de par votre choix de milieu de référence je peux seulement conclure que vous êtes mis à l'épreuve. Nouvel enfant prodigue reviendrez-vous au bercail ou êtes vous perdu à jamais?
Vous avez encore bien des années devant vous pour vous donner à vous-même votre propre réponse.
Pour moi tout est dit.


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2013

    @ Simon Massicotte:
    «Quant à monsieur Jean-François, j’accueille votre commentaire comme la preuve de ce que j’avance plus haut. L’inutilité de celui-ci et la bassesse de vos propos ne valent même pas la peine qu’on leur répondre et tranche avec le climat de relatif respect et maturité qui régnait en ce lieu. Lorsque l’on démontre quelque chose, il faut que cela serve à quelque chose, monsieur.».
    Tu ne veux point y répondre; d'accord, c'est ton droit le plus strict. Je choisis d'en faire autant, face à ces invectives.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 janvier 2013

    En tout cas mec...
    T'as d'la classe...
    "Salute"!
    À une prochaine fois...
    Le jeune... ;)
    Et prend ça avec un grain de sel... je pourrais me faire clancher icitte...
    J'ai juste... 19 ans de plus...
    Ou deux fois 18 ans...
    Salut jeune homme... je considère que tu as un merveilleux départ.
    Mais ne sous-estime pas l'avantage de vieillir...
    C'est nous qui éteignons les lampes en vieillissant...
    Toi...
    Tu allumes encore de nouvelles salles... redécorées au goût du jour sans-plus... sans sous-estimer ta perception...
    Certains ici seraient mieux disposés que moi afin de te faire faire quelques lectures... qui ma foi... pardonne-moi... élargirait encore plus ton champs d'analyse... et saturerait ta capacité d'absorption...
    Au point de commencer à fermer des lampes à ton tour...
    Je tiens à souligner encore ta grandeur d'âme ne serait-ce que pour t'affirmer tel que tu le fais pour être une fleur du terreau de ces 20 dernières années...
    Je te lève mon chapeau bien homme.
    Aurevoir.

  • Simon Massicotte Répondre

    17 janvier 2013

    Bonjour monsieur Éric,
    j'ai dit que je ne répondrai aux prochains commentaires, or le votre me paraît intéressant.
    Si je suis ici sur ce site pour défendre une idée, je le fais parce que j'y crois profondément. Et croyez-moi, il n'y a rien de facile à affronter une foule de souverainistes endurcis au combat, surtout lorsqu'on a 17 ans. Je comprends votre opinion, je comprends votre vision des choses, mais comprenez également que j'aie la mienne. Vous n'avez pas besoin de mon appui, c'est vrai, je n'ai pas plus besoin d'être inspiré par des gens qui mènent un guerre avec laquelle je ne peux m'empêcher d'être en désaccord.
    Ce n'est pas parce que je n'ai que 17 ans que je n'ai rien à dire. Ma sensibilité est différente. Le milieu dans lequel j'ai évolué est différent. Les gens que je connais aussi... Je connais vos ennemis aussi bien que moi-même, je sais qui sont ces jeunes qui étudient en anglais, je connais la jeunesse multiculturelle, c'est assez, je crois pour amener un angle différent qui se vaut. Les souverainistes ont besoin, je crois, de nouvelles idées, de nouvelles discussions.
    Je fréquente des jeunes pour qui se combat contre « l'autre » n'a plus de sens. Vous pouvez leur reprocher le manque d'expérience, quant à moi, j'y vois un nouvel espoir de pays. J'ai eu de très intéressantes discussions avec les gens sur ce site et j'espère que ce sera le cas encore longtemps. Or, je me trouve un peu peiné par tout ces commentaires condescendants. Il y a trop d'idées à débattre, trop de discussions à avoir pour se confondre en attaque contre le messager.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 janvier 2013

    Simon...
    C'est pas de votre appui qu'il nous faut...
    C'est de notre inspiration dont vous avez besoin...
    Et moi... de ceux avant moi... Je peux te dire que quand t'as marché aux cotés de Pierre Falardeau... que t'as eu la chance de jaser tout seul avec... Qui s'excuse pour aller pisser sur le bord du mur... pis reviens finir sa conversation avec toi... Que tu vois ses yeux scintiller... je sais pas... ça prend du vécu... ou avoir fait les champs de bataille pour comprendre ça... L'humanité n'a pas de titre... de hierarchie... elle existe... et l'homme est nu devant son prochain... accepter cela... est la base de mon cheminement.
    Le gars... y'est pas venu cogné chez-nous t'sais...
    On semble faire croire que l'expérience et le rêve n'est que le fruit de la jeunesse en effervescence...
    On s'en reparles-tu dans 20-25 ans...
    Je te relis ton texte...
    et tu commentes.
    Je ne t'attaque pas... bref... pas tant que ça... je te démontre de reculer dans ton attaque... tu fais le jeu de Chronos... tu nous répètes dans le temps...
    Je le sais...
    Je l'ai fait...
    Ceci dit...
    Continue de prendre quelques flèches...
    Car si certaines d'entres-elles sont empoisonées...
    D'autres portent des messages personnalisés disons...
    Et dois-je spécifier que nous sommes dans l'allégorie ici.
    J'ose espérer que vous ferez tout de même la lecture de mes mots Mr. Simon.
    "Know your ennemy!" qu'ils disent...
    Ce n'est pas une personne...
    Que j'ajoute.

  • Simon Massicotte Répondre

    17 janvier 2013

    Constatant que ce débat se trouve dans une impasse et qu'en dépit de mes nombreux commentaires sur ce site, on peine toujours à comprendre ce que j'écris, j'ai décidé de ne plus répondre sur ce fil.
    Étant donné qu'on me prête régulièrement des idées politiques qui ne m'appartiennent pas, je ne crois pas qu'il soit utile d'en discourir plus amplement ici. Pour ceux qui n'avait pas saisi encore, je le répète, il ne s'agissait pas là d'un débat de moyen, mais plutôt d'une idée générale qui devrait permettre à la souveraineté de trouver plus d'appuis dans la population, surtout auprès des jeunes.
    Quant à monsieur Jean-François, j'accueille votre commentaire comme la preuve de ce que j'avance plus haut. L'inutilité de celui-ci et la bassesse de vos propos ne valent même pas la peine qu'on leur répondre et tranche avec le climat de relatif respect et maturité qui régnait en ce lieu. Lorsque l'on démontre quelque chose, il faut que cela serve à quelque chose, monsieur.
    Par ailleurs, pour moi, ce débat n'est pas clos, il se doit par contre de trouver une nouvelle direction. C'est pour quoi je publierai sous peu un article qui nous permettra de discuter des aspects pratiques d'une plus grande ouverture à l'autre dans une dynamique de souveraineté.
    Merci à tous pour votre participation et vos commentaires.
    ~ Simon Massicotte ~

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 janvier 2013

    @ Simon Massicotte:
    «Ayant acquis une maîtrise suffisante du français, j’ai décider d’entreprendre des études en anglais.»
    Je l'ai fait, en mon temps. Et j'ai étudié d'autres langues, aussi (oui, car il n'y a pas que votre génération à qui se présentait cette possibilité). Mais pas parce que je supposais que j'avais acquis une «maîtrise suffisante» de ma langue maternelle (!)... Je ne crois pas que nous devions faire comme si, une fois un certain niveau prérequis atteint, en français, nous devions ensuite faire comme si nous allions nous ouvrir sur le monde, en cessant d'évoluer en cette même langue. Je considère que je suis sur les bancs d'école pour toute ma bvie, en une sens, car j'apprends de nouvelles choses, presque à chaque jour (incluant, en français).
    Maîtrise suffisante du français, justifiant de passer à d'autres langues, nous disions donc?
    Justement, dans le texte que vous avez publié récemment sur Vigile, et qui a inspiré cette lettre ouverte à monsieur Méthé, certains passages ont attiré mon attention, cher Simon. Dans vos répliques aux textes de d'autres Vigiliens, aussi.
    Je vous assure, que je ne veux pas me livrer à une dénigrante attaque ad hominem; mais je voudrais gentiment attirer votre attention sur des exemples:
    «Je suis profondément québécois, francophone et fière de ma patrie, mais ce n’est pas là ma seule identité culturelle.»
    Vous, un jeune homme, vous êtes «fière» de votre patrie?
    «Chaque livre que je lis m’emporte encore plus loin dans la connaissance de l’âme d’un peuple et l’impression indélébile que ces livres inscrivent en moi ne peut être ignoré.»
    L'impression (nom commun de genre féminin) en question, donc, ne peut être «ignoré»?
    Vous vous exprimez très bien à l'écrit, Simon. Croyez-moi. Et j'aime beaucoup rencontrer des jeunes comme vous, impliqués dans leur milieu, éveillés au monde autour d'eux, cultivés, pleins de potentiel. Et il peut m'arriver de faire des erreurs, aussi (errare humanum est, dit-on)...
    C'est juste que vous sembleriez posséder une certaine conception des choses, que j'ai rencontré maintes fois (et surtout chez des fédéralistes ou des gens pratiquement apolitiques), selon laquelle les pauvres vieux souverainistes dépassés que nous sommes, serions PRESQUE comparables (ou pour beaucoup)à des ignares unilingues ne s'exprimant qu'en joual; ne s'intéressant qu'au hockey et ne mangeant que de la poutine et autres plats du genre, etc, etc... Par opposition, peut-être, à un tout autre genre de gens ouverts à tout l'univers, esprits libres, regardant de haut nos conceptions des choses qui auraient tant besoin d'être dépoussiérées!
    ... ou, peut-être que la façon dont d'autres souverainistes voient le Québec et la cause souverainiste, viendrait d'une certaine expérience? Du fait d'avoir été confrontés à différentes réalités sociales et politiques, après plusieurs années de militantisme, pour certains?
    Quand vous demandez, comme dans l'un de vos textes publiés sur Vigile, s'il faut nécessairement haïr la langue de l'autre, pour aimer la sienne, vous approchez la problématique linguistique de manière que votre humble serviteur, trouve un peu sophistique. Sachant qu'un interlocuteur sensé ne vous répondra pas que oui, c'est le cas...
    Vous affirmez aussi, que pour vous comme pour 99% des gens au Québec, la langue de l'espace public est le français; que faites-vous du fait que l'île de Montréal est aujourd'hui majoritairement anglophone et allophone, notamment?
    Bienvenue sur Vigile, Simon. Merci beaucoup pour vos textes, et mes excuses si jamais vous vous êtes senti mis sur la sellette; je ne voulais pas le faire, j'attirais votre attention sur certains exemples, purement dans un but de démonstration. Mais je dois vous dire, que votre thèse me rejoint plus ou moins, et ne me convainc pas vraiment. Il y a des facteurs dont vous ne tenez pas compte, et des réalités auxquelles vous n'avez peut-être pas été confronté (et que vous semblez simplement associer à de vieilles idées dépassées).

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2013

    En réponse à notre ami M. Massicotte.
    Je connais très bien le milieu de l'immigration pour avoir oeuvré pendant quelque 9 ans, à titre bénévole, dans un organisme qui s'occupe de l'accueil et de l'intégration des immigrants-réfugiés.
    Deux points:
    1-Les immigrants. Pour les indépendantistes, le défi est de taille d'aller rallier ces gens-là. Pourquoi? Parce qu'ils ont été accueillis par le Canada. Tout dépendant de quelle communauté on parle. Je connais beaucoup de réfugiés Colombiens et je sais que plusieurs sont sympathiques à notre cause. Par contre, dans d'autres communautés ce n'est pas évident. D'autant plus que s'ils sont collés sur la communauté anglophone, ils entendent et lisent tout ce qui se dit dans la presse anglophone....tous les arguments de la peur!
    Et je le répète:il n'y a aucune mesure entre "l'anglais bashing", dans les médias francophones et le "Québec bashing" et le !PQ-loi 101 bashing" dans la presse anglophone. AUCUNE COMMUNE MESURE! AUCUNE!
    2-Les Anglophones. La presse anglophone, je le répète, alimente toute cette aggressivité à l'encontre du PQ, de la loi 101. Que d'énormités! Écoutez! Le cinglé qui a voulu assassiner Mme Marois le soir de l'élection est le fruit de tout cela.
    Bonne chance dans vos études!

  • Laurent Desbois Répondre

    14 janvier 2013

    Le racisme croissant des jeunes anglos au centre-ville de Montréal.
    Le sondage CROP commandité par L’Actualité est catastrophique mais peu surprenant : 74% des jeunes anglophones du Québec s’opposent aux dispositions centrales de la Loi 101, 77% voient d’un bon œil l’anglicisation de Montréal et un spectaculaire 79% croient qu’ils n’ont pas à contribuer à la vitalité de la langue française au Québec.

    Aurait-on voulu mieux illustrer le racisme croissant de la minorité anglophone du Québec qu’on aurait eu de la difficulté à le faire.
    http://montrealenfrancais.wordpress.com/2013/01/13/racisme-croissant-des-jeunes-anglos-contre-le-francais-au-centre-ville-de-montreal/
    Nous ne comprenons pas que le jeune anglophone n’a aucun désir de s’intégrer. Il voit notre langue et il voit une langue faible. Il regarde notre peuple et il voit un peuple vaincu. Pour lui, la Révolution tranquille ne constitue qu’une parenthèse dans l’histoire d’un peuple ne méritant que de disparaître en silence.

  • Serge Jean Répondre

    14 janvier 2013

    Monsieur Massicote
    Vous êtes tout ce que vous décrivez de vous-même. Je ne vois pas où est le problème en ce qui vous concerne.Vous vivez comme vous êtes et c'est bien pour vous.
    Jean

  • Simon Massicotte Répondre

    13 janvier 2013

    Bonjour monsieur Méthé,
    merci beaucoup pour cette lettre éclairante, c'est un honneur pour moi de recevoir ainsi votre opinion.
    Comme vous vous êtes adressé à moi personnellement, je me permet de vous répondre d'une manière toute personnelle.
    Ayant acquis une maîtrise suffisante du français, j'ai décider d'entreprendre des études en anglais. Non pas par honte de parler français, langue que j'adore, mais pour avoir le luxe d'exprimer mes idées dans plus d'une langue. Je ne fais pas qu'étudier en anglais, j'apprends des langues; l'espagnol et l'allemand en l’occurrence.
    Je vais régulièrement dans une épicerie iranienne et je suis un grand fan de cuisine indienne et libanaise. Je regarde des films arabes, russes, chinois, etc. et je me plaît à lire autant des romans québécois, que des grands romans étrangers.
    Je suis profondément québécois, francophone et fière de ma patrie, mais ce n'est pas là ma seule identité culturelle. Parler une autre langue avec aisance est un peu comme développer une autre personnalité, une nouvelle vision des choses. Je pense en 3 langues, je ne peux le nier. Chaque livre que je lis m'emporte encore plus loin dans la connaissance de l'âme d'un peuple et l'impression indélébile que ces livres inscrivent en moi ne peut être ignoré. Je ne peux passer outre la puissance de la méditation, la magnificence des chants des muezzins et la beauté de la prière.
    Je ne suis pas que citoyen du Québec, je suis avant tout un être humain, et je ne laisserai pas la politique mettre une barrière entre moi et les autres. Je croyais que Jésus avait milité pour l'unité des peuples et la compréhension des autres. Je croyais qu'il avait fait de son message, un message d'amour, et non une méthode de discrimination. Vous pourriez bien citer tout les textes bibliques que vous voulez, comme le font les imams prêchant l'Islam politique, pour justifier votre point de vue, il n'en demeurera pas moins que le message de la Bible, comme du Coran, se résume à l'apprentissage de l'amour.
    Dans le Cégep où je vais, j'ai rencontré bien plus de gens qui maîtrisent le français que je ne m'y attendais. Il y a tant de gens qui parlent 2, 3 ou 4 langues sans aucun accent qu'il est maintenant impossible de catégoriser ces gens comme francophone ou anglophone. En maintenant cette politique du « avec nous ou contre nous » tout ceux qui se retrouvent dans une situation avec plusieurs identités culturelles doivent choisir. C'est bien triste à dire, mais la situation à Montréal fait qu'il est bien plus simple de s'intégrer à la communauté anglophone (d'origine multiple) qu'à la communauté francophone qui est mono-culturelle et qui se pense dans un combat ethnique.
    Je ne suis pas contre un Québec francophone, à la seule condition qu'il soit inclusif et qu'il utilise des arguments politiques plutôt qu'ethniques pour faire sa promotion. Je n'ai pas à choisir une partie ou une autre de moi-même, personne ne devrait y être obligé. Je n'ai pas à choisir mes amis sur la base de leur origine ethnique parce qu'ils sont des « ennemis de l'indépendance ». Ce que je défends, c'est que le dualisme ethnique est un concept dépassé qui ne s'applique plus à la jeunesse et à la société moderne.
    Je crois que nous sommes une des seules nations au monde à pouvoir apprendre d'aussi diverses communautés afin de nous améliorer et devenir une plus grande nation. Or, pendant que l'on argumente sur le port du voile et de la langue de pancarte dans une manifestation, des communautés se replient sur elles-même et nos chance de faire l'indépendance diminuent. Je rêve d'un Québec indépendant, mais qui ne finira pas par se re et re-diviser parce qu'on ne l'aura pas uni dans une même direction.
    Pour moi, tout est dit.