L'UNITÉ CANADIENNE À SENS UNIQUE?

Lettre à mes amis Albertains

Nous ne prendrons pas les risque environnementaux pour vous satifaire

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Tribune libre

Chers concitoyens Albertains.


La dispute politique entre l’Alberta et le Québec est repartie de plus bel. Il paraît que vous avez des problèmes pour sortir votre pétrole? Que c’est triste! Pourtant, l’an passé, le premier ministre Trudeau avait tout fait pour vous accommoder. Il avait menacé la Colombie-Britannique de passer le pipeline Kinder Morgan de force sur son territoire, prétextant la sécurité nationale. Ça n’a pas fonctionné? Pauvre vous! C’est vrai que votre cochonnerie de sable bitumineux fait du Canada, un des pays le plus pollueurs au monde. C’est valorisant ça! Trudeau se pétait les bretelles d'avoir à cœur l'environnement et en revenant au pays, il a acheté un pipeline de 4,5 milliards avec notre argent ( Le Québec a participé à cet achat sans le vouloir) pour l'imposer à la Colombie-Britannique. Mais « La Cour d’appel du Canada a rejeté le projet de Trans Mountain parce que Trudeau n’a pas tenu compte des revendications de groupes des Premières Nations et des risques environnementaux. » Encore une fois, quelle ingratitude envers votre majesté Albertaine!    


Ici au Québec, le très intolérant premier ministre Legault a déclenché les hostilités en déclarant faussement que votre pétrole était sale. Oh! que vous n’étiez pas contents! C’est vrai que c’est propre du sable bitumineux! Vu cette innommable ingratitude du Québec envers vous, pourquoi ne pas reprendre vos vieilles habitudes de nous « basher », par l’intermédiaire de vos médias anglophones? D’ailleurs, je crois que c’est déjà recommencé.  


La franchise brutale de Legault vous a fait de la grosse « pépeine. » Parce que, voyez-vous, nous au Québec on se crisse pas mal du fait que vous fassiez la piasse ou non avec votre pétrole, car avouez que de votre côté, vous vous crissez pas mal de notre sort, à part quand le danger d’une séparation du pays est imminent. Là, vous embarquez dans des avions et des trains pour venir nous avouer votre amour inconditionnel. Quand ça ne fonctionne pas à votre goût, vous vous proclamez les pourvoyeurs de ce pays et vous nous menacez de nous couper les vivres si nous ne mettons pas un genoux par terre face à vos demandes. Trudeau a tenté de calmer le jeu cette semaine. Il a dit qu’il fallait préserver l’unité Canadienne. En 1982, le Canada a imposé sa Constitution au Québec sans sa signature. Vous vous souvenez? Il n’y avait pas de problème pour vous, concernant l’unité Canadienne en ce temps-là! Et le rejet de l’Accord du Lac Meech en 1990? Vous ne vous êtes jamais préoccupés de l’unité Canadienne. Et là, parce que vous en arrachez un peu plus, il faudrait que nous préoccupions de l'unité Canadienne et de votre sort? La solidarité ressemble beaucoup au supposé bilinguisme du Canada. La seule province qui la respecte, c’est le Québec qui vous parle en anglais quand vous venez chez nous, même si notre province est francophone en majorité et que vous ne faites aucun effort pour le parler. L’unité Canadienne dépend-t-elle du taux d’acceptation du Québec à laisser passer vos pipelines et vos wagons remplis de pétrole, en nous faisant prendre tous les risques environnementaux? Si c’est le cas, vous pouvez bien continuer à nous menacer, car vos pipelines ne seront jamais acceptés au Québec. Faites-vous-en une idée!


Les profits de votre pétrole vous ont fait profiter de belles années. Nous avons contribué à votre Eldorado en vous laissant passer gratuitement votre pétrole chez nous, sans demander aucune redevance pour que vous ayez accès au fleuve St-Laurent et à nos voies ferrées. En plus, le gouvernement fédéral n’a jamais eu la décence d’entretenir le réseau ferroviaire convenablement. Avez-vous déjà vu son état au Québec, qui, je vous le souligne, est de juridiction fédérale? Nous avons même payé de nos vies à cause du transport de votre criss de pétrole quand un train fou a détruit une partie de la ville de Mégantic et qu’une quarantaine de personnes ont été tuées. Qu’avez-vous fait pour aider la ville de Mégantic à se reconstruire? Pas grand-chose hein? Pourtant, lorsque Fort McMurray était à feu et à sang, nous avons envoyé des dons pour vous aider. Nous avons envoyé des avions-citernes.  Et vous nous accusez de ne pas être solidaire à votre cause? Calvaire!


Là, vous êtes dans la schnoutte et vous vous en prenez à nous, en nous menaçant de nous couper la péréquation, si nous n’acceptons pas vos pipelines? Ne soyez pas surpris de notre indifférence à vos problèmes? Si vous voulez que nous n’ayons plus droit à la péréquation, vous n'auriez qu'à accepter le fait que le Québec devienne un pays? Ce serait réglé. Plus de référendums. Plus de péréquations. Plus de Québec à votre merci. Plus de bilinguisme. Plus de français. Vous pourriez vous en prendre à quelqu’un d’autre, lorsque les choses ne tournent pas en votre faveur.  


La réalité c’est que Justin Trudeau doit faire face à une élection fédérale en 2019. Il est pris entre le Québec et l’Alberta. Il doit tempérer et s’écartiller entre les deux, en faisant attention de ne prioriser personne. S’il défend la position du Québec, vous allez grimper dans les rideaux. Si c’est le contraire, il sait qu’il aura moins de chance que le Québec vote pour lui. La situation serait très différente s’il débutait son mandat. Il nous aurait déjà craché au visage en nous menaçant ouvertement de passer son pipeline de force, en prétextant la sécurité nationale du Canada. Mais ce n’est pas le cas. Monsieur Trudeau ne veut pas perdre de votes au Québec, pas plus qu’il ne veut en perdre chez vous. Qu’il se démerde avec son problème.


C’est quand même hallucinant de vous voir monter aux barricades contre nous, parce que vous êtes pris avec du pétrole polluant que vous ne pouvez pas exporter aussi facilement que vous le voudriez. Petite idée comme ça, parce qu’il y a toujours des solutions à tout : Pourquoi ne passeriez-vous pas votre pipeline de merde en direction de Churchill à la Baie d’Hudson, au lieu de le faire traverser tout le Canada au complet ? Ah oui! Il y a les autochtones. Plus facile de « basher » le Québec que d’écœurer les autochtones ou les citoyens de Colombie-Britannique hein?


La morale de cette histoire, c’est que lorsqu’on commande de l’empathie envers quelqu’un, elle serait plus naturelle si elle avait déjà été réciproque. Chers Albertains, si vous voulez régler vos écarts économiques reliés aux problèmes d’exportation de votre pétrole, ne comptez pas sur nous. Faites comme nous avons été obligés de faire depuis tant d’années et qui a fait de nous la province la plus pauvre du pays : Diversifiez votre économie en haussant vos taxes à l’extrême. Ainsi, en devenant pauvre, vous pourrez bénéficier d’un plus grand retour de péréquation.  


 



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3 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    23 décembre 2018

    La crise constitutionnelle qui vient, sera majeure, inévitable, et initiée par l'Alberta.


    Ménageons cet éventuel partenaire qui va créer le contexte pour faire sauter la cage à castors constitutionnelle de 1982 !


    La géographie parle et parle fort et pour longtemps : énergie sale contre énergie propre


    Géopolitique des pipelines.....


    Les intérêts en jeux sont majeurs: L'Alberta a la deuxième réserve de pétrole non conventionnel au monde. Malheureusement enclavée (géographie). D'où la nécessité vitale de trouver des voies de sorties pour augmenter la production et atteindre le niveaux de la mer afin d' obtenir le prix international ( présentement l'escompte sur le baril albertain mène à un manque à gagner de 80 millions par jours). D'autant plus grave que les effets sont dévastateurs sur l'économie qui tient à un one poney company


    ... replace le Québec au centre du jeux


    Soudainement, avec la déclaration de Legault, (énergie sale énergie propre)  le Québec apparait comme un empêcheur de pipeliner en rond. D'où la réaction à chaque fois que le Québec va défendre ses intérêts : la péréquation. Et la volonté déterminé (un euphémiste) de l'Alberta d'y mettre fin.


    Enfin un référendum.... qu'on pourrait gagner !


    La Parti conservateur uni de l'Alberta va prendre le pouvoir au printemps de 2019, avec un engagagement : un référendum pour mettre en cause : la péréquation. Cette engagement est appuyé par l'Ontario, la Saskatchewan et d'autre à suivre... Et possiblement le Québec, s'il comprend bien la game (*)....c'est pourquoi il faut ménager d'éventuels allliés de circonstances.


    En vertu de la décision de la Cour Suprême ce contexte force la négociation de nature constitutionnelle à laquelle Ottawa ne pourra se soustraire !

     


    Bienvenue en 2019, année de la grande crise constitutionnelle.


    JCPomerleau


    (*) Dans ce contexte, Québec ne peut faire l'économie d'une réflexion de fond sur un retour sur le programme de péréquation : joindre le camps du OUI en Alberta pour y renoncer, et à quelles conditions (contre partie). La porté stratégique de cette décision pourrait faire sauter la cage à castors constitutionnel de 1982.






  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 décembre 2018

    Faisons un référendum au Québec: pour ou contre votre lettre aux Albertains...à leur faire suivre.


  • Pierre Bouchard Répondre

    22 décembre 2018

    Bien dit, il faut montrer un minimum de dignité devant cette haine perpétuelle intrinsèque au Canada, on ne peut pas toujours se laisser agresser sans réagir. Merci