Soirées du Nouvel An

Let's party «in english only»

Détestation du Québec - langue, culture, histoire, politique





Par Héloïse Archambault | Journal de Montréal - De nombreux bars de Montréal tentent de séduire les fêtards du Nouvel An grâce à des publicités rédigées uniquement en anglais, une pratique pourtant interdite par la loi.
«New Year's Eve celebration » (Célébrations de la veille du Jour de l'an) ou encore «Come and party » (venez faire la fête). Ces exemples de slogans en vue de la soirée du Nouvel An sont loin d'être l'exception à la règle.
Le Journal de Montréal a répertorié une quinzaine de bars de Montréal qui tentent d'attirer leur clientèle avec des publicités en anglais uniquement.

Certains ont carrément apposé des affiches unilingues anglaises sur le mur extérieur de leur bar, alors que d'autres ont utilisé le web pour séduire les fêtards.
Si la langue de Shakespeare est souvent prédominante dans l'ouest de la métropole, des restaurants et des hôtels du Vieux-Montréal et du centre-ville ont aussi adopté cette pratique. On note parmi eux l'Olympia et le bar Bains Douches. Même une institution francophone comme le Club Soda affiche en anglais seulement sa veillée du Jour de l'an, sous le nom Fluid 2012.
Où est le français ?
Pourtant, la Charte de la langue française prévoit que l'affichage public doit se faire en français. Dans Internet, cette langue doit être utilisée au minimum de façon égalitaire à une autre.
« Je suis un peu surpris, c'est la première fois que j'en entends parler, avoue Martin Bergeron, porte-parole de l'Office québécois de la langue française. Ils ont beau afficher sur Internet, la loi est claire. »
Attirer les touristes
Questionnés à ce sujet, des propriétaires de bars expliquent que cette décision de marketing vise à attirer les touristes à Montréal.
Dans certains cas, la clientèle étrangère représente jusqu'à 90 % des fêtards lors des célébrations du Nouvel An.
«C'est plus facile parce que nous visons les touristes, avoue Hélène Bétito, gérante du bar Bains Douches. Les (résidants) locaux n'aiment pas vraiment venir dans les bars le 31 décembre.»
Cette dernière souligne toutefois qu'elle loue la salle à une compagnie privée lors de cette soirée. Elle n'est donc pas responsable de la publicité.
«Je comprends que ça peut choquer des gens à cause de la protection de la langue, mais pas moi. Tant que je peux être servie en français au bar, je n'ai pas de problème, croit pour sa part Valentin Bachelier, organisateur des festivités à l'Olympia. Et c'est vraiment plus pratique en anglais. Souvent, les slogans sont plus faciles à utiliser.»
Une «mode à changer»
De son côté, le Mouvement Québec français s'indigne de cette situation. Le président Mario Beaulieu croit que l'affichage en anglais reflète malheureusement l'anglicisation de la métropole.
«C'est déplorable. Je ne sais pas pourquoi, mais il semble que les gens pensent qu'il faut parler en anglais pour bien paraître auprès des jeunes, dénonce-t-il. C'est une mode qu'il faut changer. Sinon, le français sera vraiment en danger à Montréal.»


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