Jacques Parizeau à la rescousse du Bloc

Les sondages...des armes à deux tranchants

Un sondage alarmant ou alarmiste?

Tribune libre


D’entrée de jeu, rappelons que la plus récente apparition publique de Jacques Parizeau auprès de Gilles Duceppe date de novembre 2000 et qu’en 2004, M. Parizeau s’était fait gentiment demander de se tenir loin du Bloc pour éviter toute forme de dérapage. Et voilà que le 25 avril 2011, à une semaine de la fin de la campagne électorale, le vieux loup de mer est invité à sortir de sa tanière pour inciter les militants souverainistes à se rallier au Bloc!
À mon sens, l’appel de Gilles Duceppe à Jacques Parizeau, un souverainiste de la première heure, et une des rares sorties publiques du croisé, représentent une sonnette d’alarme et démontrent incontestablement à quel point la panique s’est emparée des troupes bloquistes qui se sont senties menacées dans leur propre fief depuis la parution du sondage confirmant la remontée du NPD au Québec. Un sondage qui, avouons-le, est venu désarçonner la plupart des analystes politiques!
Justement, parlons-en de ces sondages qui ont entretenu une large part des commentaires sur les différentes tribunes libres politiques québécoises ces derniers jours! Ces instruments qui, selon l’opinion de certains, formeraient l’opinion davantage qu’ils ne la refléteraient. Ces outils pervers qui, selon d’autres, ne feraient que manipuler les Québécois comme de la pâte à modeler, bref, comme des citoyens incapables de se former leur propre opinion.
À ceux qui avancent de telles affirmations, je lance deux pistes de réflexions :
- d’abord, comment réagiriez-vous si un prochain sondage confirmait la remontée du Bloc dans les intentions de votes des Québécois?
- ensuite, croyez-vous qu’en dénigrant ainsi l’électorat québécois, vous arriverez à vous attirer la sympathie du peuple auprès de qui vous désirez bâtir un pays?
Les sondages, des armes à deux tranchants qu’il est préférable de manipuler avec une extrême précaution si nous ne voulons pas nous y blesser!
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Un sondage alarmant ou alarmiste?
D’entrée de jeu, rappelons que la plus récente apparition publique de Jacques Parizeau auprès de Gilles Duceppe date de novembre 2000 et qu’en 2004, M. Parizeau s’était fait gentiment demander de se tenir loin du Bloc pour éviter toute forme de dérapage. Et voilà que le 25 avril 2011, à une semaine de la fin de la campagne électorale, le vieux loup de mer est invité à sortir de sa tanière pour inciter les militants souverainistes à se rallier au Bloc!
À mon sens, l’appel de Gilles Duceppe à Jacques Parizeau, un souverainiste de la première heure, et une des rares sorties publiques du croisé, représentent une sonnette d’alarme qui démontre à quel point l’inquiétude s’est emparée des troupes bloquistes qui se sont senties menacées dans leur propre fief depuis la parution du sondage confirmant la remontée du NPD au Québec. Un sondage qui, avouons-le, est venu désarçonner la plupart des analystes politiques!
Par ailleurs, d’autres commentaires qualifient plutôt les réactions à ce sondage d’alarmistes, utilisant parfois des arguments qui me semblent pour le moins dangereux. À titre d’exemple, à leurs yeux, les Québécois seraient manipulés comme de la pâte à modeler par les médias, en fait, comme des citoyens incapables de se former leur propre opinion! À cet effet, je ne crois pas que c’est en dénigrant ainsi l’électorat québécois que nous arriverons à nous attirer sa sympathie à notre cause si nous désirons bâtir ensemble un pays!
En conclusion, une chose est sûre…le véritable sondage sonnera le soir du 2 mai! D’ici là, faisons confiance au jugement du peuple québécois!

Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 avril 2011

    "D’ici là, faisons confiance au jugement du peuple québécois !"
    'Savez le peuple, il est très occupé... à essayer de gagner sa croûte. Son jugement, il est entraîné à s'en servir pour les nécessités quotidiennes de la vie, loin du monde de la politique, que nous, nous fréquentons à plein temps.
    Le peuple, il n'a souvent sous les yeux que la désinformation de la feuille de chou du snack du coin. Le peuple, il veut être populaire et plaire: il veut être du côté de la majorité. Quand il n'entend que des slogans anti-Québec, il ne peut développer de réflexe combatif.
    PAS DE JOURNAL INDÉPENDANTISTE! Personne pour claironner à ses oreilles comment il serait plus optimiste s'il dépensait lui-même le fruit de ses richesses naturelles à construire sa maison, à son goût.
    Depuis 20 ans, les députés professionnels auraient pu négliger un peu l'assiduité aux Communes pour sillonner le territoire à enseigner les mérites d'une nation autonome. Ils auraient pu penser à des moyens d'information populaire, ils auraient pu parler avec Pauline de ces moyens qu'ils devraient avoir en commun...
    Députés professionnels... représentants de la nation... partis indépendantistes, préparant l'indépendance, à chaque jour, pas seulement quand on crie au loup sous la fenêtre.

  • L'engagé Répondre

    26 avril 2011

    Bonjour Monsieur Marineau
    Je ne vois pas en quoi je ne respecte pas les Québécois en affirmant qu'une part importante des indécis est happée par l'effet « bandwagon », c'est une réalité sociologique qu'étudient les experts en communication.
    Je ne fais qu'expliquer comment d'importants groupes médiatiques se servent dudit principe pour influencer l'élection. Il y a une grosse différence entre les sondages que paient les partis politiques ou groupes de la société civile pour prendre le pouls de la population et avoir véritablement l'heure juste et les sondages à la méthodologie peut fiable qui servent principalement à promouvoir des intérêts.
    La Presse parle de vague montante, de raz de marée et ils diffusent maintenant des vidéos du NPD. Je ne prends pas les Québécois pour des cons, je dis qu'à coup de campagnes de propagande et de sondages, Gesca cherche à les rendre cons. Ça prend quand même un certain bagage pour décortiquer le fonctionnement de la couverture médiatique. Par exemple, parler du Bloc à l'année en mal est un effet structurant «thématique», on répète pour rendre crédible l'idée de l'inutilité du Bloc et l'arrivée des sondages permet une un effet structurant épisodique : « le Bloc » est moribond. Que croyez-vous que cela fasse? C'est en train de devenir le prochain effet structurant thématique : l'indépendance est complètement dépassée, regardons-la mourir».
    Des gens brillants et puissants estiment suffisamment efficaces les campagnes de propagande pour acheter des médias et les mettre au service de leurs intérêts.
    Il y a donc un déséquilibre incroyable entre le simple citoyen et la machine qui joue contre lui. En toute modestie, c'est un phénomène que je comprends et je l'explique aux lecteurs de Vigile qui pourront à leur tour déconstruire cette propagande. Il s'agit de moyens d'autodéfense intellectuelle. Mon seul regret est de ne pouvoir en faire plus.
    Par contre, le contraire du «bandwagon effect» est la solidité du positionnement minoritaire. Comme 10 à 20% de la population «swing», il faut accroitre, dans ce nombre, les véritables partisans et cesser de croire qu'une conjoncture, qu'une bonne campagne puisse les créer une majorité.
    C'est pourquoi j'incite les lecteurs à lire Hugo et «Les Travailleurs de la mer» (voir le billet «Le Labeur»), pour inspirer le courage et la vaillance.

    Quant à la question de la remontée, j'y ai répondu sur le billet «Détection de la propagande 102», en résumé, former de petits nombres de militants très radicaux et très actifs vaudra mieux que tenter de courtiser une foule facilement infidèle.
    Formons d'abord des leaders d'opinion, pas le contraire.
    Salutations sincères, je dois reconnaitre qu'il s'agit de bonnes questions et j'espère que vous êtes satisfait de l'honnêteté de ma réponse.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 avril 2011

    Le jugement est une chose, mais la mémoire en est une autre semble-t-il. Comment les Québécois ne se rappellent-ils pas de la nuit des longs couteaux, de la constitution de '82, de la charte anti-loi 101 de Trudeau, du coulage de l'Accord du lac Meech? Comme bon parti canadian, le NPD a soutenu avec détermination les libéraux de Trudeau et de Chrétien à chacune de ces étapes exprimant le mépris du Canada pour le Québec.
    Et comment les Québécois ne voient-ils ce même mépris apparaître encore dans la campagne du NPD. Ils sont pour les subventions à Terre-Neuve pour ses projets hydro-électriques. Ils se comportent déjà avec la belle
    arrogance des Canadians en terrain conquis en faisant campagne dans le comté à Duceppe. Et, insulte à l'intelligence des électeurs québécois, ils parlent de «changement» sans trop rien préciser d'autres. Leurs mesures empiétant sur le pouvoir de notre Assemblée nationale (et des autres provinces), en ce qui concerne la santé et les garderies entre autres, le NPD les annonce ailleurs! Il y a des Québécois qui déchanteront et dès le 3 au matin!

  • Laurent Desbois Répondre

    26 avril 2011


    Le Bloc est plus que jamais essentiel, dit Parizeau.
    Les discours de messieurs Parizeau et Duceppe sont intégralement diffusés dans l'onglet 'CYBERJOURNAL' de médiasud.ca
    http://www.mediasud.ca/