Les risques de l'autonomisme

Prattique de GESCA - conseiller le Prince... Allez la CAQ, l'autonomisme vous attend! Sa définition emberlificotée vaut bien le "on verra" du Maître-ès-riendutout.



Lorsque l'ADQ a adopté l'«autonomisme» comme position sur l'avenir politique du Québec, commentateurs et adversaires s'en sont beaucoup amusés. «Sur cette question-là, on ne peut pas être entre deux chaises», répétait Jean Charest.
Depuis ce temps, les adéquistes n'ont cessé de se faire demander s'ils sont fédéralistes ou souverainistes; la réponse n'a jamais satisfait leurs interlocuteurs. Dans un article qui vient d'être publié par une revue spécialisée*, un politologue américain montre que l'autonomisme n'a rien d'une idée incongrue sortie du chapeau adéquiste. En fait, cette façon de voir l'avenir de la nation minoritaire au sein d'un État multinational est fort répandue. Après avoir étudié de près les idées de partis autonomistes de Puerto Rico, de la Catalogne et du Québec, Jaime Lluch conclut que l'autonomisme est «une idéologie cohérente de l'ordre territorial fondée sur quelques principes essentiels.»
Alors que François Legault est à avaler l'ADQ, pourquoi s'intéresser à l'autonomisme? Même si le qualitatif «autonomiste» n'intéresse pas M. Legault, son approche de la place du Québec au sein du Canada s'inscrit parfaitement dans ce courant: pas de séparation mais une défense farouche de l'autonomie du Québec. M. Legault dit que «les mots nationalisme et autonomisme sont des synonymes»; ce n'est pas exact. On peut être fédéraliste et nationaliste. Par contre, montre M. Lluch, la plupart des autonomistes ne sont pas fédéralistes. Ils se méfient des tendances homogénéisantes du système fédéral. Toute leur politique est tournée vers le gouvernement de la minorité nationale. Le palier fédéral ne les intéresse tout simplement pas: «Certains autonomistes sont prêts à troquer l'influence de la nation au sein du gouvernement central au profit d'une autonomie politique accrue.»
Là se trouve le risque de l'approche autonomiste. Au sein d'une fédération, la minorité qui pratique la politique de la chaise vide dans les institutions centrales joue un jeu dangereux. On le constate aujourd'hui: l'influence du Québec à Ottawa est pour ainsi dire nulle, la représentation de la province dans le cabinet Harper étant particulièrement faible.
Néanmoins, il faut reconnaître que le projet autonomiste correspond à l'état d'esprit d'un grand nombre de Québécois. Les adéquistes le résumaient ainsi: «S'affirmer sans se séparer.» L'autonomisme séduit les nations minoritaires, écrit le professeur Lluch, parce qu'il est hybride et malléable. Il prend «des positions antifédéralistes tout en se fondant sur le principe fédéraliste de la multiplicité des paliers de pouvoir, avec comme complément son opposition à la sécession.» On n'est pas loin du «Québec indépendant dans un Canada fort» de Deschamps.
* Publius - The Journal of Federalism, Vol. 42, no. 1.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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