Les relations de Michel Arsenault sèment la grogne à la FTQ

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Une grogne très salutaire

Mercredi matin, lors d'une conférence téléphonique statutaire, organisée par le secrétaire général de la centrale, Daniel Boyer, les officiers de la très forte majorité des régions ont fait part de l'impatience des syndiqués de la base à l'endroit de la direction.
Les informations toutes récentes sur les liens entre Michel Arsenault et Jocelyn Dupuis, même quand il était devenu clair que Dupuis avait des relations avec des gens de la pègre, ont ajouté à l'impatience. En fait, seule la région de l'Outaouais, sur la douzaine de sections que compte la FTQ sur l'ensemble du territoire, semblait juger que tout se déroulait normalement chez les membres a appris La Presse.
Relancé hier, le secrétaire général de la FTQ Daniel Boyer, qui assistait à une annonce gouvernementale, était clairement décontenancé de voir ces informations sensibles filtrer dans les médias. M. Boyer était devenu secrétaire en remplacement de René Roy, qui a pris sa retraite après avoir tenté en vain de déloger M. Arsenault il y a deux ans.
La conférence où on retrouvait Johanne Deschamps, qui travaille au siège social de la centrale syndicale, et les présidents locaux, est devenue un réquisitoire contre le président Arsenault. Contrairement à l'habitude, ce dernier n'était pas en ligne et les gens ont pu parler plus librement. Ces conférences téléphoniques sont statutaires au lendemain d'une réunion du bureau de direction, pour transmettre les orientations et sentir le pouls sur le terrain. Un peu partout, les militants sont «tannés et inquiets», résume-t-on.
La semaine dernière, en dépit d'une rencontre avec M. Arsenault, les dirigeants du SCFP au Québec avaient majoritairement retiré leur appui au président, qu'ils avaient pourtant applaudi après son allocution quelques minutes plus tôt.
Un vétéran de la FTQ, sous le couvert de l'anonymat, a soutenu toutefois qu'il est bien peu probable que l'actuel président soit éjecté de son siège, lors du vote au congrès de la fin novembre.
Le plus important groupe au sein de la centrale, le SCFP, compte désormais plus de syndicats opposés à M. Arsenault que l'inverse. Les cols bleus et les cols blancs de Montréal restent toutefois fidèles au président actuel. Il peut compter aussi sur les syndiqués d'Hydro Québec, sur les Métallos d'où il est issu, de même que sur les syndicats du secteur de la construction. Aussi, à seulement trois semaines du congrès, tout prétendant au trône manquerait de temps pour faire campagne.


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