Les règles d'attribution des contrats aux Transports seront resserrées

JJC - chronique d'une chute annoncée


Les allégations de collusion se multiplient, et de plus en plus de corps publics réclament une enquête publique, mais le gouvernement Charest reste imperturbable: pas question d’en lancer une.
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Les allégations de collusion se multiplient, et de plus en plus de corps publics réclament une enquête publique, mais le gouvernement Charest reste imperturbable: pas question d’en lancer une.
Québec — Montré du doigt par le vérificateur général, le ministère des Transports a annoncé hier un resserrement des règles d'attribution des contrats alloués aux entrepreneurs.
Ainsi, le ministère va embaucher un vérificateur interne pour chacune des 14 directions territoriales du Québec afin de s'assurer, avant la signature de tout contrat, que les normes en vigueur ont été respectées.
Ces nouveaux vérificateurs devront déposer un rapport mensuel au comité de vérification du ministère, auquel se joindront, à titre de membres externes, les mandarins Denis Bédard et André Dicaire, deux anciens secrétaires du Conseil du trésor.
Le comité se réunira six fois par année plutôt que trois fois, comme c'est le cas en ce moment.
Plus encore, les contrats de surveillance des ingénieurs feront désormais partie d'appels d'offres publics, tout comme les plans et devis.
Dès la fin du mois, tous les contrats octroyés par le ministère seront disponibles et accessibles au grand public sur Internet.
Selon la ministre des Transports, Julie Boulet, ces mesures vont colmater les brèches mises au jour par le vérificateur général, Renaud Lachance.
Il y a une semaine, M. Lachance avait dénoncé le manque de rigueur et le laisser-faire du ministère dans l'attribution des contrats.
«On répond exactement à toutes les recommandations du vérificateur général. On est en mode action, on bouge et on met en place des règles», s'est félicitée la ministre Boulet pendant la période de questions à l'Assemblée nationale.
L'opposition
Les resserrements annoncés par Mme Boulet n'ont pas rassuré les partis d'opposition, qui réclament toujours la tenue d'une enquête publique.
De l'avis du Parti québécois, seule une commission d'enquête indépendante permettra de faire la lumière sur les cas réels et allégués de corruption et de collusion dans l'industrie du béton et de l'asphalte.
Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, Stéphane Bergeron, a de nouveau réclamé la démission de la ministre Boulet, alléguant qu'elle est complètement dépassée par les événements.
«Elle n'a pas réussi, en 2005, à éviter la pratique de collusion; elle n'a pas réussi en 2007. Et là, elle veut nous faire croire que les nouvelles mesures vont permettre d'éviter les pratiques de collusion. Comment peut-on encore avoir confiance en cette ministre?», a lancé le député.
Loin d'être un rempart contre les man¶uvres occultes frauduleuses de certains entrepreneurs, le coup de barre du ministère des Transports n'est rien de plus qu'un «cataplasme expéditif», a affirmé M. Bergeron.
Quant à elle, la chef péquiste Pauline Marois a accusé le premier ministre Jean Charest de vouloir gagner du temps en espérant que la tempête s'apaise.
Lié au Parti libéral à cause des émoluments annuels de 75 000 $ que ce dernier lui verse, Jean Charest ne semble pas être en mesure de s'élever au-dessus des intérêts partisans, a-t-elle soutenu.
«Je comprends que le premier ministre reçoit une rallonge du Parti libéral du Québec, mais ce que je lui demande aujourd'hui, c'est: quand va-t-il cesser d'être d'abord le chef du Parti libéral pour devenir le premier ministre des Québécois?», a demandé la chef souverainiste.
Le gouvernement Charest apparaît de plus en plus isolé dans son refus de lancer une enquête publique, alors que les demandes fusent de toutes parts.
À l'exception notable de la FTQ-Construction — seule alliée du gouvernement dans ce dossier —, les partis d'opposition, les maires de Montréal et de Québec, l'Ordre des ingénieurs, l'Ordre des architectes, l'Association des procureurs de la Couronne et les policiers de la Sûreté du Québec réclament tous une enquête publique.


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