Selon un article paru dans Presse-toi à gauche : Nos valeurs excluent l’exclusion.
Réflexion majeure faite par des gens étonnamment diplômés. Étant moi aussi diplômé mais sans être professeur d’université, je me permets de participer à la réflexion en soulignant certains éléments.
La loi universelle de 1948 est toujours d’actualité, chacun ayant le loisir de pratiquer sa religion en privé ou en public et dans ses lieux de culte. La charte dont on ne connaît pas encore la teneur ne laisse pas entendre que cela pourrait changer dans l’avenir. Le seul changement que j’ai cru percevoir était que les employés de l’état devraient manifester leur neutralité religieuse comme l’état dans l’exercice de leur fonction. Dans tous les autres domaines, tout semble comme d’habitude.
Certains parmi nos intellectuels crient à l’exclusion avec la phrase choc bien impressionnante « Nos valeurs excluent l’exclusion ». Peut-on se demander si certains peuvent choisir de s’exclure eux-mêmes. Question farfelue direz-vous. Nos intellectuels affirment péremptoirement « exclusion des signes » = « exclusion des êtres ». Ah bon, surprise pour moi car toutes les religieuses qui travaillaient autrefois dans nos hôpitaux avec leur habit religieux se seraient exclues elles-mêmes? Surprise aussi car tous les religieuses et religieux qui enseignaient dans nos écoles autrefois se seraient exclues eux-mêmes ? Serait-ce que les québécois étaient « RACISTES » envers eux-mêmes comme on nous laisse entendre en ce moment en nous traitant de raciste en 2013 ?
On pourrait peut-être se demander si la société avait amorcé une sécularisation de sa vie communautaire tout en maintenant la liberté de toutes les confessions religieuses sans en imposer une seule. Il ne me semble pas que toutes les personnes qui portaient auparavant la soutane ont abandonné leur religion le jour où ils ont revêtu un habit civil. À mon avis, la profondeur de leur conviction ne tenait pas à l’uniforme vestimentaire. Je me questionne à savoir si tenir à de telles choses n’apparaît pas un peu surprenant.
Ces mêmes intellectuels nous affirment que la charte à venir est la « négation de la liberté de conscience » des individus. Rien de moins. Les questions qui étaient les miennes plus haut au sujet des habits religieux dans les hôpitaux et les écoles doivent être reformulées à l’aune de cette négation de conscience qu’on nous reproche. Alors au Québec, lors de la révolution tranquille, toute la population a retiré à des milliers de ses travailleurs la « liberté de conscience religieuse ». Un vrai massacre religieux en muselant alors tous ces gens et toute une population ? C’est ce que certains semblent vouloir nous faire croire avec un changement possible en 20213. Pourquoi ne pourrait-on pas se demander si la majorité de la population ne voulait pas amorcer une sécularisation respectueuse de toutes les confessions religieuses sans en imposer une seule?
Pour ma part, je suis un individu qui ne nourrit pas la peur des nouveaux citoyens qui nous rejoignent, ceux que les intellectuels qualifient de « menaçants et indésirables ». Cependant, j’ai horreur de ceux (anciens ou nouveaux citoyens) qui cherchent à nous culpabiliser pour des gestes que l’on pourrait poser maintenant et qui sont en continuité avec certains gestes que nous avons posés auparavant. Nous voulions alors séculariser notre environnement et nous n’étions sûrement pas racistes à notre endroit pour nous « exclure » nous-mêmes et nous enlever notre « liberté de conscience ». Alors pourquoi un geste que nous avons posé jadis en toute clairvoyance deviendrait un geste répréhensible et raciste alors qu’il n’exclut personne et laisse toute liberté de conscience. Il me semble que l’on n’a pas été raciste envers nous-mêmes et que l’on ne l’est pas plus pour les autres à qui nous demandons le même geste auxquels nous nous obligeons. Continuons à réfléchir.
En toute cohérence, n’en déplaise à certains amis et aux membres de l’Assemblée nationale, je déplacerais le crucifix pour le placer dans un endroit plus « patrimonial ».