Les propositions caquistes en immigration ne tiennent pas la route

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C'est le Canada qui a le dernier mot sur l'immigration

Tout d’abord, M. Legault propose d’abaisser le seuil d’immigration au Québec de 50 000 à 40 000. Il souhaite diminuer de 20 % la sélection des travailleurs qualifiés, diminuer également de 20 % l’accueil des immigrants dans la catégorie du regroupement familial, communément appelé parrainage, et diminuer de 20 % l’accueil de réfugiés.


Si la Coalition avenir Québec (CAQ) souhaite avoir des cibles chiffrées, il apparaît important de mentionner que le prochain seuil d’immigration ne devra pas être déterminé à la légère. Il devra s’appuyer sur une analyse approfondie de la situation et des besoins actuels au Québec et devra miser davantage sur un pourcentage de rétention beaucoup plus élevé des immigrants sélectionnés par Québec.


Travailleurs qualifiés


Pour les travailleurs qualifiés, la CAQ suggère la création d’un Certificat d’accompagnement transitoire (CAT), lequel remplacerait l’actuel Certificat de sélection du Québec (CSQ). Or, s’il est vrai que le Québec sélectionne son immigration dite économique, M. Legault oublie que c’est le gouvernement fédéral qui a le dernier mot en matière d’immigration. C’est le ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada qui délivre les visas, les permis et les statuts. Donc, dans l’état actuel du droit, cette proposition n’est pas applicable. Il faudrait des modifications législatives tant à Québec qu’à Ottawa. Voilà de longues, très longues discussions en perspective…


En admettant que le gouvernement fédéral accepte de modifier les règles afin de permettre à Québec d’aller de l’avant avec la création du Certificat d’accompagnement transitoire, qu’adviendra-t-il des familles qui, à l’expiration du délai de 3 ans proposé par la CAQ pour réussir les tests de français et des valeurs québécoises, n’auront pas réussi ces examens ? Ils deviendront des sans-statut, des illégaux. Sans pouvoir travailler, sans pouvoir étudier, sans ressources. Femmes, hommes, enfants…


De plus, Québec serait incapable d’expulser ces personnes, car seule l’Agence des services frontaliers du Canada a compétence en matière de renvois et d’exécution de la loi.


Le Québec se retrouvera avec une problématique importante de personnes illégales sur son territoire. On créera donc un problème qui n’existe pas actuellement.


Regroupement familial


Lorsque M. Legault affirme vouloir une diminution de 20 % dans l’accueil de personnes dans la catégorie du regroupement familial et dans la catégorie des réfugiés, encore une fois il oublie que ces deux catégories relèvent de la compétence exclusive du fédéral. Pire encore, concernant les réfugiés, seul le tribunal a compétence afin de déterminer qui doit être reconnu comme réfugié au Canada et non le gouvernement provincial ou fédéral. Rappelons que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié est un tribunal indépendant et de compétence fédérale.


Concernant le programme du regroupement familial, M. Legault précise qu’il sera plus souple avec les personnes âgées sur le plan de la connaissance du français et des valeurs québécoises, mais qu’un « frère » ou une « soeur » de 40 ans doit apprendre le français. Ce que M. Legault néglige, une fois de plus, c’est qu’il est impossible de soumettre une demande de parrainage, tant au Québec que dans une autre province canadienne, pour un frère ou une soeur. Le parrainage ne s’applique qu’aux parents, grands-parents, conjoints, conjointes et enfants à charge.


Par ces propositions et déclarations, M. Legault fait la démonstration qu’il ignore complètement les règles en matière d’immigration tant au Québec qu’au Canada.


> La suite sur Le Devoir.



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