M. Bouchard,

Le 5 mai dernier, vous avez publié un texte dans le journal Le Devoir dans lequel vous versez votre fiel à l'endroit de Bernard Drainville ex-ministre responsable de la charte sur la laicité et des valeurs québécoises en affirmant et je cite : «Bernard Drainville a multiplié les déclarations incendiaires et pour dresser la majorité québécoise contre les minorités et les immigrants et tous ceux qui ont conduit le parti Québécois sur la voie de l'intolérance, de l'hypocrisie et de l'amateurisme doivent s'en aller».

Et compte tenu du rôle de premier plan qu'il a tenu dans l'affaire des faux avis, dites-vous et en rapport avec l'interprétation que vous faites suite à vos propos cités, vous demandez rien de moins que sa démission à titre de député de la circonscription de Marie Victorin puisque selon vos dires, il a menti à la population relativement à la demande d' avis juridiques, soit au ministère de la Justice ou encore par d'autres voies concernant le projet de Loi de la charte des valeurs et de la laïcité. Également, vous citez dans votre texte «Tous ceux qui tentent de se disculper en disant aujourd'hui qu'ils ont toujours désapprouvé le projet de charte...pourquoi ne l'ont-ils pas fait? Ils auraient dû faire preuve de courage en se coalisant et en épargnant au Québec un épisode honteux.» Voilà pour l'essentiel de vos propos.

Avant d'écrire ce texte je me demandais si cela en valait vraiment la peine. Mais vos amis élitistes et votre entourage qui vous considèrent comme le «penseur de l'identité québécoise» et qui orientent l'opinion publique faisant de vous «un grand penseur et un grand homme», enfin c'est ce qu'ils prétendent, je ne pouvais donc m'abstenir d'aller de l'avant et de vous exprimer ce que je pense. Je me souviens de votre attitude snobinarde envers une partie des nôtres qui se sont exprimés durant les audiences de la commission et qui exprimaient leurs craintes de perdre leur identité. Bien souvent, ils s'agissait de petites gens qui n'ont pas évidemment un langage aussi châtié et aussi raffiné que le vôtre et qui n'ont pas eu la chance de s'instruire aux frais de la classe ouvrière, ce dont vous avez bénéficié.

Je vous ai vu également lors de ces auditions, être très attentif et afficher une certaine sympathie envers les représentants des groupes minoritaires venus s'exprimer et y déposer leurs exposés sur le sujet des accommodements raisonnables. Il y a cependant une vérité que vous n'avez jamais soulevée lors de toute la durée de la commission alors que vous en étiez l'un des commissaires. Le pourquoi de cette commission et de quoi origine-t-elle? D'abord, pour faire face à un écoeurement des Québécois à une certaine montée de l'intégrisme musulman au Québec par des extrémistes qui ne cessent d'imposer leur culture à tous les québécois, culture dont les préceptes religieux sont basés sur la soumission des femmes envers les hommes avec tout ce que cela comporte et y instaurer la charia ce que l'on appelle la Loi islamique dans ce qu'elle a de plus barbare et de plus anti-démocratique. Je pourrais m'étendre sur ce sujet pendant encore longtemps et je vous suggère donc d'aller jeter un coup d'oeil sur ce qui se passe en Grande Bretagne, en France, au Danemark, en Suède et en Belgique, pour ne nommer que ces pays là. Et c'est à leurs demandes constantes d'accommodements de plus en plus déraisonnables qu'origine la mise sur pied de cette commission. Savez-vous vraiment Monsieur, ce qu'est l'intégrisme musulman? Sortez de votre «bulle», vous le «penseur de l'identité québécoise ». Vous serez peut-être en mesure de constater tout le progrès réalisé par ces derniers et cela chez nous. Je n'ai pas envie un jour et si je vis assez vieux, de me faire poser la question par une toute jeune génération des nôtres: Monsieur, pourquoi avez-vous laissé faire cela? Ça monsieur Gérard Bouchard, c'est ce que j'appellerais un épisode honteux de l' histoire de notre nation.

Devant une telle attitude des autres Monsieur, il était du devoir et de l'obligation d'un gouvernement responsable d'agir et de ne faire aucun compromis quant à notre identité et notre avenir. Le gouvernement du Parti Québécois a donc mis sur pied son projet de Loi de la charte des valeurs et c'est le seul gouvernement qui l'a fait. Et s'il a procédé de cette façon, c'est tout simplement parce que c'est la seule formation politique qui défend le mieux et qui a à cœur les intérêts de la nation québécoise. Cela Pauline Marois et bien d'autres l'ont compris. Et vous osez dire que cet épisode de notre histoire est honteux pour le Québec en vous posant la question, à savoir :
Pourquoi tous ceux qui tentent de se disculper en disant aujourd'hui qu'ils désapprouvaient le projet de charte, ne l'ont-ils pas fait en se coalisant, évitant en cela un épisode honteux de notre histoire? Mais rassurez-vous Monsieur, c'est maintenant le Parti libéral du Québec qui gouverne le Québec. Donc, soyez sans crainte pour l'avenir des autres considérant que le projet de charte des valeurs est bien mort et enterré. Quand vous affirmez que Mme Pauline Marois a au moins agi avec décence en démissionnant de son poste de chef du Parti Québécois le soir de l'élection du 11 avril dernier et faisant référence à la demande de démission de Bernard Drainville à titre de député du comté de Marie-Victorin, ce qui est clairement indiqué dans vos écrits d'aujourd'hui dans le journal Le Devoir, qui selon vous devrait avoir la décence de démissionner, laissez-moi vous dire que vous Monsieur, vous êtes d'une malhonnêteté intellectuelle sans borne.