Sénat

Les mirobolantes dépenses du sénateur Lavigne

Depuis qu'il a été banni de la chambre haute du Parlement, le sénateur Lavigne a reçu 700 000 $ en argent public.

La culture libérale...


Le sénateur québécois Raymond Lavigne continue de réclamer plus de 10 000 $ par mois au Trésor public pour des frais de déplacement et d'autres dépenses de bureau, malgré le fait qu'il a été banni du Sénat depuis 2007 et qu'il n'y a pas mis les pieds depuis.
Le remboursement de ces dépenses s'ajoute au salaire annuel de 133 000 $ de l'ex-député du Parti libéral du Canada.
Sur une période de trois mois, à l'automne 2010, le sénateur Lavigne a réclamé 8400 $ en frais de déplacement, 4528 $ pour des repas et pas moins de 17 708 $ en frais de bureau, selon des documents publics obtenus par la CBC.
Depuis qu'il a été banni de la chambre haute du Parlement, le sénateur Lavigne a reçu 700 000 $ en argent public.
Nul ne sait exactement quel travail effectue Raymond Lavigne pour que ces dépenses soient remboursées. Son site Internet spécifie que, « selon le règlement du Sénat du Canada, Raymond Lavigne participe à des engagements publics à travers le pays ».
Le site souligne son intérêt pour les questions environnementales, un projet de monorail sur l'estacade du pont Champlain, et le développement des environs du canal Lachine.
La section portant sur ses engagements publics présente des photos de lui avec des artistes québécois qu'il a rencontrés, lors de l'ouverture d'un marché IGA ou lors du festival du canal Rideau.
« C'est un grand honneur et un privilège pour moi que d'être sénateur », peut-on lire sur la page d'accueil du site, qui ne fait aucune mention de son expulsion de la chambre haute du Sénat.
L'an dernier, une vérification comptable de la firme Ernst & Young a critiqué le fait que les deniers publics dépensés par le Sénat échappent aux contrôles nécessaires. Les sénateurs, soulignait l'audit, n'ont souvent même pas besoin de présenter des reçus pour être remboursés.
Les sénateurs ont aussi déjà refusé que la vérificatrice générale, Sheila Fraser, se penche sur leurs dépenses.
La chute d'un proche de Jean Chrétien
Raymond Lavigne a été député fédéral libéral de la circonscription montréalaise de Verdun de 1993 à 2002. Il a été nommé cette année-là au Sénat par le premier ministre Jean Chrétien. Il représente la division sénatoriale de Montarville, qui couvre la Rive-Sud de Montréal.
L'homme de 65 ans a été exclu du Parti libéral du Canada en août 2006, lorsque des allégations d'irrégularités dans ses frais de bureau ont été révélées.
En 2007, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) l'a formellement accusé de fraude, d'abus de confiance et d'entrave à la justice. Le procès dans cette affaire devrait connaître son dénouement cette semaine.
Raymond Lavigne est accusé d'avoir détourné des fonds du Sénat dépassant 5000 $. Il aurait aussi demandé à un de ses employés d'effectuer des tâches qui n'étaient pas reliées à son emploi au Sénat.
Il a remboursé 23 000 $ au Sénat lorsque ces allégations ont fait surface, mais en précisant qu'il ne s'agissait pas d'un aveu de faute.
M. Lavigne a été banni du Sénat en 2007. Il lui est interdit d'y mettre les pieds sans avoir reçu le consentement préalable du président du Sénat.


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