Une prévision qui s’est avérée fondée

Les mines d’or et fonds publics enrichissent des pro-fédéralistes

Au détriment de la pleine souveraineté du Québec et de l’équité collective

Tribune libre

« Si vous voulez devenir riche n’apprenez pas seulement comment on arrive à gagner de l’argent, mais aussi comment on l’épargne. » Benjamin Franklin
Suite à l’article La dette publique du Québec : une combinaison d’immoralité, de trahison..., monsieur Robert Bertrand, (rédacteur, Québec un pays ) me posait cette première question : « Avons-nous des mines d’or au Québec ? » ma réponse fut la suivante :
Le Québec est le deuxième producteur d’or au Canada. La région de Val-d’Or, mieux connue par les explorateurs miniers sous le nom de la Vallée de l’or, a vu ses activités de prospection minière augmenter considérablement au cours des dernières années, après une certaine période de morosité. À ce jour, la production totale d’or combinée pour les sites miniers de Val-d’Or et de Malartic dépasse 25 millions d’onces, équivalant à 782 tonnes, qui auraient une valeur comparative en dollar/US constant dépassant les 17,5 milliards (700$US/once. Cotisation : 7/9/2007).
Une combinaison gagnante pour le Québec dans les prochaines années
Depuis un lustre, il y a une série de facteurs favorables qui explique ce regain d’intérêt pour la région de Val-d’Or. Le prix de l’once d’or, par exemple, a plus que doublé depuis 2002 et se situe présentement autour de 700 $US/once. Cette hausse a aussi été accompagnée par des sommets historiques des prix comme pour l’argent à 12,50 $US/once et pour les métaux de base : le cuivre à 3,50 $US/lb, le zinc à 1,60 $US/lb et le nickel à 14,80 $US/lb. Les marchés émergeants du sud-est asiatique, principalement celui de Chine, sont en grande partie responsables de ces hausses soutenues.
Ces prix élevés de l’or, de l’argent et des métaux de base ont généré et soutenu une exploration vigoureuse dans les régions minières traditionnelles du Québec, incluant l’Abitibi et, plus particulièrement, la Vallée de l’or. Ils ont aussi favorisé le réexamen d’anciens gîtes miniers dont les paramètres économiques étaient considérés négatifs dans le passé et d’autres nouveaux sites à découvrir.
À votre seconde question, « Si oui, pourquoi le Québec ne pourrait-il pas créer une réserve d’or ? », je vous réponds :
Globalement, on doit se rendre compte que l’or est une denrée bien plus précieuse et rare encore que la plupart des gens ne l’imaginent. C’est pourquoi, sachant que le Québec est un important producteur de cette ressource, il se doit d’avoir une réserve stratégique pour faire face à des cycles de hautes périodes inflationnistes.
Voici un exemple comparatif entre les prix de l’Or (US$) et les valeurs des principaux indices boursiers :
Or vs Indices boursiers (% d’augmentation de 2002 au 31/8/2007)
Dow Jones : 16,2%
Nasdaq : 2,6%
S&P500 : 12,3%
CAC (US$) : 37,2%
CAC40 : -2,1%
Or : 150,4%

À votre dernière question : Serait-il intéressant d’en créer une telle réserve ?, je vous dirai OUI !, mais en temps opportun, quand l’État québécois contrôlera direct ou indirectement une grande partie de cette ressource stratégique, car aujourd’hui ce sont les compagnies étrangères qui contrôlent la plupart des mines aurifères du Québec.
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Un peu d’Histoire concernant le mythe et la réalité de l’or
L'une des manifestations les plus fascinantes que l'humanité a ressentie pour l'or depuis l’antiquité reste représentée par le Trésor de Priam, trésor trouvé dans les ruines de la fameuse ville de Troie, découvertes par l'archéologue allemand Heinrich Schliemann en 1873. À l'intérieur d'un grand récipient fait en argent se trouvaient divers ornements en or : des diadèmes, des pectoraux, des bracelets, pendentifs et quelques milliers de petits objets en or. Les terres de la mer Égée étaient riches en métaux précieux et les trésors trouvés dans le gisement de Troie sont sûrement antérieurs à l’an 2000 av. J.-C. L’archéologue Schliemann s'est porté extrêmement protecteur de ce trésor, décidant de le faire sortir de Turquie sans avoir la permission des autorités gouvernementales, encourant la colère de celles-ci.
Déjà, au XVIème siècle la légende d’ El Dorado s'est étendue sur le territoire latino-américain où il y eut différentes interprétations. L'une d'elles se réfère à la localisation d'une ville située à l'est des Andes où une grande partie du peuple inca aurait émigré, apportant un grand trésor et fondant un grand empire lors de l'époque de l'invasion espagnole du Pérou. L'autre légende, connue par les Espagnols en 1535, racontait l'existence d'un roi légendaire connu comme étant El Dorado . Celui-ci apparaissait une fois par année tout empoussiéré de poudre d'or, face à un lac sis dans les montagnes, dans lequel il lançait des offrandes en or et où il plongeait par la suite.
Peut-être la recherche d’ El Dorado n'a jamais donné les résultats attendus mais il a été un fort stimulant pour les « Conquistadores » tels Orellana et Pizarro qui s'embarquèrent pour effectuer une expédition qui finalement avait donné comme résultat la navigation de tout le cours du fleuve Amazone jusqu'à son embouchure qui fut atteinte par Orellana en 1541.
Environ trois siècles plus tard, le 24 janvier 1848, la découverte d'or dans Sutter's Mill a supposé le commencement du phénomène appelé La Fièvre de l'Or, faisant que des chercheurs d'or d’un peu partout au monde voyageaient en Californie, cherchant à faire fortune.
L’or, une ressource stratégique dont le Québec est exclu de sa valeur intrinsèque
Considéré un symbole de pouvoir, l'or a provoqué avarice, convoitise et exterminations, accumulé comme un trésor. Ses qualités l'ont converti en objet de désir : c'est un métal mou, facilement malléable pour faire des pièces décoratives et possède en plus une grande résistance à la corrosion. Il a de multiples applications importantes dans l’industrie et le domaine de la médecine.
Comme ce métal précieux est un conducteur hautement efficient, capable de transmettre un courant de bas voltage sans se trouver affecté par la corrosion, l’on peut lui donner un usage important dans la fabrication d'appareils et instruments électroniques de haute précision. Des téléphones portables, des calculatrices, PDAs, GPSs, ainsi que des connecteurs, des relais et des commutateurs d'or très efficients et de grande sécurité technique utilisés dans des téléviseurs.
En plus de l'usage qu’historiquement on lui a donné dans l'odontologie (les dentistes étrusques l’utilisaient déjà dans les années 700 av. J.-C.), la médecine l'utilise comme drogue pour traiter quelques maladies. C'est le cas de l'arthrite rhumatoïde, dont ceux qui en sont affectés peuvent être traités en leur injectant une solution très réduite de sodium aurithiomelate. Dans d'autres occasions s'implantent des particules d'un isotope radioactif en métal dans des tissus affectés, de façon à ce qu'ils servent comme source de radiation dans le traitement de certains cancers.
L'or radioactif s'emploie aussi comme instrument de diagnostic. Il est injecté à une solution colloïdale qui peut être suivie par l’effet de ses émissions beta dans le parcours à travers l'organisme. Son utilisation est aussi présente dans la fabrication des instruments chirurgicaux, car il se réactive difficilement avec d'autres éléments. Il est de plus très fiable pour l’usage qu’on lui réserve dans des équipements électroniques et des mécanismes de support vital.
L'industrie aérospatiale a trouvé dans l'or une solution pour la protection de la lumière et de la chaleur solaire. Beaucoup d'éléments des véhicules spatiaux sont recouverts d'un film de polyester recouvert d'or, qui réfléchit la radiation infrarouge. Aussi le viseur du casque des astronautes est recouvert d'un film fin d'or, afin de protéger la peau et les yeux des voyageurs spatiaux. Il est utilisé de la même manière dans les circuits électriques des vaisseaux spatiaux, dû à sa grande fiabilité comme conducteur, connecteur et lubrifiant entre différentes parties métalliques.
Une prévision qui s’est avérée une réalité inéquivoque ( le prix de l’or se cotise déjà à 1000 $US/oz )
Les exemples antérieurement signalés résument un échantillonnage des propriétés qui font de l'or un matériel unique. Nous voyons que sa valeur ne dérive pas uniquement de son usage comme investissement, mais de son usage issu de la longue période historique dans laquelle il servait comme garantie aux divises en cours sur les marchés monétaires mondiaux. Une circonstance qui lui octroie une valeur sûre d'investissement, raison principale pour son extraordinaire évolution depuis le commencement de la crise financière, débutée en 2007(1), deux ans déjà, une période assez courte où il atteint une valeur de 1.000 dollars/US l'once.
Cette escalade de revalorisation de l’or se manifeste entre autre par les fonds de placement qui investissent direct ou indirectement dans ce métal précieux, comme c'est le cas, par exemple, de BGF WORLD GOLD FUND HEDGED A2 CAP EUR. Il s’agit d’un sous-fonds du gestionnaire Blackrock Investment Managment qui, avec 26,50 % de revalorisation pendant l'année 2009, selon VDOS, investit majoritairement dans les entreprises se trouvant partout au monde, générant une partie prédominante de son activité économique dans le secteur de l'extraction d'or, bien que ledit gestionnaire ne possède pas d'or comme tel.
Un autre sous-fonds, cotisant en dollars/US, SGAM FUND/EQUITIES GOLD MINE J investit principalement dans des entreprises spécialisées en industrie minière d'or, ainsi que dans des actions/cotisées de mines d'or situées dans des pays comme l'Australie, l'Amérique du Nord (Québec) et en Afrique du Sud. En prenant comme référence l'indice MSCI Gold Mines/FTSE Gold Mines, le sous-fonds obtient une rentabilité de 19,25% durant les 8 premiers mois de 2009, selon VDOS.
Avant de terminer, il faut souligner que l'évolution de l'or garde une corrélation étroite avec celle du dollar/US. Devant une situation de faiblesse de la devise américaine, considérée comme première « île » de refuge, le marché a l'habitude d'aller à la recherche de l'or, comme la deuxième option de sécurité. Mais, comme il a été mentionné antérieurement, les applications de l’or dans le domaine de la médecine et de l’industrie informatique, aérospatiale, en plus de l’industrie joaillière et autres objets de luxe, tous ces secteurs économiques ont apporté un haut degré de stabilité à la valeur de ce métal ayant, par cette ample utilisation, une grande estimation chez les humains.
En définitive, le prix de l’or a augmenté, depuis le 6 septembre 2007, d’environ 45% (de 700$ à 1000$/US l’once). Quant aux valeurs des actions cotisées en Bourse excluant celles de l’or, elles ont perdu en moyenne 120% de leur valeur. Il y en a d’autres, les financières, qui se sont dévaluées 90%, passant de 60$/US à 5-10$ l’action dans la même période, tel que cotisent aujourd’hui les titres de multiples banques. Pire encore, les 40 milliards de dollars déviés de la CDPQ vers des sociétés instrumentales créées à cette fin, ayant comme objectif la décapitalisation de l’économie du Québec afin de débiliter au maximum possible l’État québécois. Ainsi le souhaitait l’économiste Jean-Luc Migué, quand il avait donné le message implicite dans son livre intitulé Étatisme et déclin du Québec (Les Éditions Varia, Montréal, 1999) en ces termes :
Le fédéralisme contre l’étatisme. Décentralisation et mobilité des ressources
Pourquoi l’enseignement économique retient-il la décentralisation de l’administration publique comme un objectif désirable? Parce qu’elle contribue à discipliner les gouvernements décentralisés en les forçant à mieux répondre aux préférences de leurs administrés. Et c’est par la mobilité des ressources que cette vertu s’exerce. L’imposition aux ressources locales productives de taxes et de réglementations sensiblement plus lourdes que celles qui s’appliquent aux ressources voisines, sans contrepartie du côté des bénéfices, élève les coûts de production locaux et suscite la substitution d’importation à la production locale. L’activité locale ralentit, processus qui a pour effet de susciter la résistance de la part des administrés. Dans la mesure où le fardeau de ces dispositions se fait sentir de façon plus visible et plus vive sur le capital, c’est l’épargne et l’investissement locaux qui sont chassés. Si la main-d’œuvre est la principale victime d’abus par les pouvoirs publics locaux, elle peut « voter avec les jambes » et quitter le territoire(2).
En d’autres mots, laisser les compagnies et sociétés productrices œuvrant dans les secteurs primaires et financiers au Québec au libre arbitre, comme celles qui ne paient aucune redevance à l’État pour exploiter les mines et celles qui administrent les fonds de capitaux publics ou ceux destinés à payer les pensions des retraités. Par exemple, les 155 milliards de la CDPQ qui ne sont plus que 115 milliards, fond financier public subissant une déviation de 40 milliards au profit de mercenaires des finances, faisant décapitaliser l’État québécois d’une somme de 5 100 dollars per capita au Québec. Montant équivalant au budget national de plusieurs pays d’Afrique. Bref, il s’agit d’un saccage institutionnalisé qui n’a eu aucune conséquence politique. Tout le contraire, le PLQ ressort de cette affaire comme l’oiseau Phénix de ses propres cendres, plus populaire qu’avant les élections du 8 décembre 2008, lesquelles furent anticipées en raison de la gestion « frauduleuse » de la CDPQ. S’il y a encore une majorité de la population qui appuie un tel gouvernement qui fait dénationaliser l’État québécois de cette manière perverse et impunie, alors la minorité qui souhaite réaliser la pleine souveraineté du Québec ne pourra réussir cet objectif, car elle laisse ses adversaires détruire le bien national le plus précieux qu’elle possède encore : l’État québécois et son Pouvoir Politique.
Jean-Louis Pérez
Vive le Québec libre de caciques, de tricheurs de la politique, de traîtres et de pilleurs des ressources fiscales et naturelles
__________________________________
*. Afin de vérifier cette affirmation, consulter La dette publique du Québec : une combinaison d’immoralité, de trahison... (publié à Vigile.net).
1. L’article ci-haut cité a été publié le 6 septembre 2007.
2. Passage extrait du chapitre VIII, p. 129 de l’œuvre citée.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 septembre 2009

    Encore des tonnes d'or...
    Aujourd'hui, 18 septembre 2009, le FMI a approuvé la vente de 403 tonnes d'or afin d'aider des pays pauvres
    La haute instance de décision du Fonds Monétaire International, son Conseil d'administration, a définitivement approuvé la vente de plus de 403 tonnes d'or, destinées à financer principalement des prêts à plusieurs pays pauvres.
    JLP

  • Jean-Pierre Plourde Répondre

    15 septembre 2009

    Un commentaire de Jean-Pierre Plourde à M. Jean-Louis Pérez sur votre article sur la valeur de l'or.
    Lorsque vous concluez par ce texte:
    "À votre dernière question : Serait-il intéressant d’en créer une telle réserve ?, je vous dirai OUI !, mais en temps opportun, quand l’État québécois contrôlera direct ou indirectement une grande partie de cette ressource stratégique, car aujourd’hui ce sont les compagnies étrangères qui contrôlent la plupart des mines aurifères du Québec."
    He bien M. Pérez, sans un réveil massif des Québécois en faveur de son auto-détermination, j 'ai le regret de vous annoncer qu'il n'y aura plus jamais de temps opportuns pour les Québécois de contrôler toutes ressources stratégiques qu'on a ensemble développé.
    La plupart des Montréalais n'ont aucune idée de ce qu'est l'approche commune, un traité en négociation entre fédéraliste, voir, Conflits d'intérêts, sur saglacweb.com. Ce traité transfert la propriété de nos actifs territoriaux vers un groupe choisi d'Amérindiens.
    Les Amérindiens étant sous la tutelle de la fédération canadienne, toute propriété Amérindienne sera gérée par la fédération avec tous ce qui se trouve dessus. C'est l'équivalent de retirer au Québec le titre de province.
    Sans la propriété de nos territoires, nous ne seront plus en mesure de protéger nos actifs comme l'Hydro-Québec. La stratégie du Gouvernement charest d'angliciser Montréal aura un impact majeur sur nos actifs et sur l'avenir de la francophonie mondiale et peu de vous êtes informés de cela.
    Lorsque notre majorité sera devenu une minorité, la propriété de nos biens changera de main, Hydro-Québec deviendra Canadienne et la répartition de nos actifs sera alors partagée entre toutes les provinces au lien des seuls Québécois. C'est une division par 10 de la valeur de tous nos actifs et des revenus de ces investissements, y compris ceux de la Caisse de Dépôts.
    La Caisse de Dépôt et tous nos autres actifs comme le pétrole du St-Laurent et notre plus grande ressource naturelle, "l'eau" deviendront également sous le contrôle du Canada.
    Les compagnies et entreprises installés sur "nos" territoires contesteront bientôt les taxes et impôts qu'ils paient au "Québec", les redevances que Québec retire de l'Hydro-Québec se comporteront en peau de chagrin.
    Il en résultera une charge additionnelle énorme sur les épaules des seuls Québécois, la dette du Québec est déjà à 420 milliards, elle s'est construite en partie dans des stratégies pour lutter contre nos aspirations et on va nous imposer son remboursement, $50,000 par Québécois dépouillés de la plupart de ses bras de leviers économiques. Cela, au moment ou nos impôts sont déjà les plus élevés au pays.

    Nous sommes en processus d'expropriation, la deuxième déportation massive de citoyens de l'histoire du Canada, sans même que les intéressés, nous tous, en soient conscient par le contrôle de l'information, voir le texte, Le contrôle de l'information sur saglacweb.com.
    J'ai écrit plusieurs articles sur ce sujet sur ameriquebec.net.
    Pour en savoir plus, recherchez le texte, "Montréal, l'approche commune va te faire mal" pour commencer, et si vous avez encore un peu de temps, voir, Étude du comportement des Québécois face à leur avenir, et bien d'autres.
    Merci de votre attention;
    Jean-Pierre Plourde, Bsa UQAC73
    saglac@gmail.com, saglacweb.blogspot.com et ameriquebec.net.