Les libéraux savaient, selon Jacques Parizeau

Pire, a-t-il affirmé hier sur les ondes de RDI, «on a décidé de ne rien faire et d'attendre que ça saute».

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Alexandre Shields - Les libéraux ont beau répéter qu'ils n'ont pas vu venir la débandade financière qu'a connue la Caisse de dépôt et placement, le père de celle-ci, Jacques Parizeau, se dit convaincu du contraire. Pire, a-t-il affirmé hier sur les ondes de RDI, «on a décidé de ne rien faire et d'attendre que ça saute».
«J'ai été ministre des Finances, a-t-il rappelé. Je sais ce que le ministre des Finances sait.» Ce qui lui fait dire que l'actuelle titulaire du poste, Monique Jérôme-Forget, devait être bien au fait de l'évolution de la situation. Or, a-t-il laissé tomber, «au lieu de commencer à réfléchir il y a six mois, on a nié la réalité».
Le gouvernement devait savoir, par exemple, que les pertes associées aux papiers commerciaux adossés à des actifs seraient majeures, et ce, depuis des mois. M. Parizeau se questionne aussi sur la politique de la Caisse qui lui permet d'emprunter des milliards de dollars pour faire des placements, jugeant la manoeuvre très risquée. «Juste ça, ça justifierait qu'on ait des états trimestriels.» Surtout que ce sont les contribuables qui risquent fort de devoir payer la note, prévient-il.

L'ex-premier ministre estime d'ailleurs que si une commission parlementaire ne permet pas de faire toute la lumière sur les déboires de la Caisse, il faudra envisager de tenir «une commission d'enquête» en bonne et due forme. Il déplore du même souffle que les libéraux associent toute forme de critique à une volonté de «politiser le débat».
Il faudra aussi bien sûr revoir en profondeur et «rapidement» le fonctionnement de la Caisse. M. Parizeau propose de mieux protéger le poste de président de l'institution. Il considère aussi primordial d'instaurer un «cadre de négociation un peu intelligent entre la Caisse et le gouvernement». Bref, «qu'on cesse de dire "j'veux pas vous voir, j'veux pas vous voir". C'est pas une politique, ça, j'veux pas vous voir». Il appelle enfin à impliquer davantage la Caisse dans l'économie du Québec, ce qu'elle aurait dû faire dans le cas de la vente d'Alcan.


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