Les jeunes et l’environnement : euh, pardon...

3533fbaa650f711afd52438fa47dd7b8

L'écologisme n'est pas si populaire chez les jeunes


Je vais vous confier un secret.


Peu de choses m’émoustillent davantage que de découvrir des données qui ébranlent des certitudes qui ne reposent pas sur grand-chose.


Appelons cela mon esprit­­­ de contradiction.


Avouons-le, les médias sont les premiers responsables d’avoir créé cette perception d’une jeunesse vertueuse et infiniment plus sensible à la cause environnementale que des dinosaures comme moi.


C’est comme si, dès qu’ils parlent d’environnement, les jeunes avaient des lumières particulières sur la question.


On ne se demande­­­ jamais où ils les auraient prises.


Oups...


Je n’ai pas de chiffres pour le Québec, mais j’en ai pour la France. Je ne vois pas pourquoi il y aurait des différences majeures.


On appelle « climatosceptiques » les gens qui ne sont pas sûrs ou qui nient que la planète se réchauffe et que l’activité humaine en soit la cause première.


Personnellement, je tends à croire que le problème est réel et que nous en sommes responsables, mais ce n’est pas mon propos d’aujourd’hui.


Dans l’ensemble de la population française, quel est le pourcentage de gens qui se définissent comme climatosceptiques ?


C’était 23 % au mois de mars dernier, selon un sondage réalisé par OpinionWay pour le compte de PrimesEnergie.fr, un organisme voué à promouvoir la transition écologique­­­.


Chez les jeunes Français de 18 à 24 ans, quel est le pourcentage de climatosceptiques ?


C’est 36 %.


Oui, mes amis.


Plus d’un jeune Français sur trois ne croit pas au réchauffement climatique­­­.


Je ne m’intéresse pas au fait de savoir­­­ si ceux-là ont raison (à mon avis, non) ou tort (à mon avis, oui).


Je m’intéresse au fait que ce pourcentage est de 13 points plus élevé que dans la population en général.


Étonnant, non ?


Et cela en dépit de toutes les marches de jeunes pour sauver la planète, et de toutes les Greta Thunberg de Suède, de Brossard ou de Tanzanie.


Depuis longtemps, chaque fois que j’allais à l’université et que je voyais la quantité d’autos appartenant à des étudiants et l’usage hallucinant qu’ils faisaient du plastique et de la styromousse, je me disais qu’il y avait une frétillante anguille sous la roche.


Efforts ?


Plus largement, dans ce même sondage, on demande à l’ensemble des Français ce qu’ils sont prêts à faire pour la planète.


Les résultats forcent à avaler une bonne grosse cuillerée d’huile de foie de réalisme.


Ils sont 61 % à se dire disposés à encourager les produits locaux, et 57 % à être prêts à faire plus de recyclage.


Mais ils ne sont que 27 % à se dire prêts à acheter moins d’appareils électroniques, et seulement 22 % disposés à passer au covoiturage, même si l’offre était suffisante.


Je ne fais pas la morale, je constate.


Je constate que la jeunesse n’est pas exactement ce que l’on croit.


Et je constate que nous sommes prêts à faire des efforts... s’ils ne sont pas trop forçants.


Je savais que vous ne m’aimeriez pas ce matin.