Lettre à Madame Nicole Hébert - D'autres masques viennent de tomber

Les indépendantistes pourtant en avance n'ont plus de véhicule politique

Un nouveau parti politique pour faire l'indépendance verrait bientôt le jour

Tribune libre

Non Madame Hébert !
Toute la semaine dernière j’ai proposé qu'on donne la chance à Madame Marois de rebondir supposant qu’elle rapatrierait les démissionnaires et ferait des transformations structurales à sa façon de gouverner.
Au lieu de cela on reçoit par le tête une "beuglante" contre Jacques Parizeau de la part des jeunes inconnus et prétentieux députés du parti Québécois. On comprend alors ce qu’ont enduré les quatre démissionnaires durant leur dernier séjour au parti Québécois avant d’en venir à la conclusion de démissionner. La "bienpensance" et la soumission de ces jeunes voilà un autre secret que le silence-radio du parti Québécois nous cachait soigneusement. Quelle mégarde que de l’avoir ainsi dévoilée. Eux aussi seront tombés dans le délire à la mode qu’a si bien décrit VLB et qui nous enfermerait pour une autre génération dans ce que Marcel Rioux appelait la gestion de la dépendance. Cette rêverie n’est pas de la nouvelle politique, c’est tout simplement de l’incompétence de ce qu’est la politique : un art millénaire. Voulant ignorer l'histoire, ils se sont rangés eux-mêmes hors de l'histoire. Lorsqu'ils se réveilleront, ils ne comprendront même pas ce qui leur sera arrivé.
Ainsi dévoilée, la méprise a l’effet de libérer les vrais indépendantistes de leur allégeance à ce parti usurpé depuis le coup d’état du 31 octobre 1995.[[(par vrais indépendantistes j'entends ceux qui mettent l'indépendance en avant de leurs idéologies qu'elles soient de gauche ou de droite) ]]
Je comprends bien maintenant que Gilles Duceppe n’ait plus envie de gouverner ce parti-là qui ne fera jamais l’indépendance et qui, après cette lettre insipide et d’après les s ondages tombés le même jour, a perdu toutes ses chances de prendre le pouvoir.
Quant à vous, Madame Hébert, après vous en être pris à Monsieur Parizeau en l’accusant il y a trois jours à peine, de rien de moins que d’avoir contribué à la mort de René Lévesque, vous tentez maintenant de recoller les pots cassés hier par la députation d'arrière-garde du PQ. Mais il vous manque des morceaux. Le parti Québécois aurait dû se trouver un autre défenseur que vous. Il est maintenant évident que votre lettre précédente était la première salve d’une tir groupé contre Monsieur Parizeau. Vous pensiez remonter l’opinion contre lui et ébranler sa crédibilité et du même coup préparer l'offensive si polie des démissionnaires alors qu'il aurait fallu poser les changements à la structure du parti Québécois afin de permettre leur réintégration. Quelle pauvreté que cette stratégie. On comprend maintenant jusqu’à quel point Madame Lapointe avait raison d’employer le mot "pathétique" lors de sa démission.
***
Fini pour moi ce parti Québécois qui n’est plus qu’une étiquette usurpée à l’histoire. Si nous ne voulons pas être noyés par la vague Legault et éviter les pièges tendus par les idéologues de la droite et la gauche qui ne rêvent tous que de se partager les restes du mouvement indépendantiste, nous devons dès maintenant nous mettre ensemble à l’ouvrage et nous créer le nouveau véhicule flambant neuf qui nous mènera directement, sans peur et sans détour à notre pays libre et démocratique. Nous ne pouvons plus compter que sur nous-mêmes alors que l’indépendance continue d’avoir la faveur d’un nombre supérieur de Québécois que n’importe quel autre parti politique.
On ne peut plus se contenter d'intentions, il faut passer à l'action et avec habileté.
La balle était dans le camp du PQ jusqu’à hier. Nous devions lui laisser le temps de se reprendre. Il a gâché cette chance et nous avons perdu un temps précieux étant donné que chaque journée de notre vie compte. La balle se retrouve aujourd’hui dans les mains des indépendantistes, une place qu’elle ne devra plus quitter. La nouvelle démocratie, nous saurons la mettre en oeuvre.
Si les vrais indépendantiste comprennent que le temps est venu de se mettre au travail et qu’ils devront sortir de chez eux, relever les manches pour faire le pays, il y aura dans l’histoire de l’indépendance du Québec un avant et un après cette journée des dupes du 11 juin 2011.
Il y a des choses en préparation, nous n'y arriverons que par un travail d'équipe. J'invite tous ceux que le défi intéresse à communiquer avec moi. Je les inviterai à une rencontre de travail.
à suivre-


Laissez un commentaire



7 commentaires

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    13 juin 2011

    @ Madame Nicole Hébert
    Madame,

    Je vous remercie de vos précisions appropriées. Je vous remercie aussi de vos récentes publications puisqu'elles ont contribué à faire avancer le débat. J'avais déjà souligné l'ampleur de votre travail d'analyse.
    Que l'indépendance soit réalisée par un parti Québécois restructuré qui réintégrerait ses démissionnaires ou encore par un nouveau parti indépendantiste qui ferait une grande coalition le temps de faire une fois pour toute l'indépendance, le mouvement a et aura besoin de personnes comme vous.
    Vous comprendrez que dans le climat actuel où prévaut le lynchage de tous les leaders Québécois et même de toutes les réussites ou projets québécois, au nom de principes abstraits ou de rumeurs et où des prêcheurs qui s'opposent au plaisir et se font l'apôtre de la lutte des classes ou du néolibéralisme pour nous diviser et nous déprimer encore plus - (il faut d'ailleurs se demander à qui tout cela profite) - il nous faille défendre bec et ongles ceux des nôtres qui subissent la moindre attaque injuste.
    Dans ce contexte, je ne tolère pas les attaques récentes perpétrées par d'autres que vous contre les bâtisseurs de notre projet de pays qui ont fait de la libération du Québec et de la sauvegarde de notre culture française le combat d'une vie. Je compte notamment parmi eux les courageux et injustement traités Gilles Duceppe, Jacques Parizeau, Lisette Lapointe, Louise Beaudoin, Pierre Curzi et Victor Lévy Beaulieu qui sont des grands leaders qui n'avaient pas besoin de l'indépendance pour se faire une carrière et dont nous avons besoin plus que jamais pour mener notre projet à terme à un moment nous n'avons jamais été si près du but. En effet, il y a longtemps qu'on n'a pas parlé autant d'indépendance dans les médias.

    Il ne nous manque plus que le véhicule contemporain, précis, léger, intelligent et efficace, digne de notre fierté, qui nous permettra de mettre de côté les clichés rébarbatifs du mouvement indépendantistes dont se moquent nos adversaires, afin de mobiliser et rassembler la majorité des Québécois pour mener enfin le Québec au rang de pays libre et démocratique.
    Ce véhicule je ne le vois pas dans le paysage politique actuel et je vois nos adversaires de la Coalition pour l'avenir provincial du Québec - qui préparent le leur à leur image, s'apprêtant à gagner par défaut - voilà pourquoi avec quelques indépendantistes dont le nombre augmente de jour en jour, je travaille à la construction du nôtre.
    Votre contribution des derniers jours qui s'ouvre aujourd'hui sur le dialogue a été un facteur d'accélération du projet et je n'ai que des remerciements à vous faire.
    La pire des choses est de se taire. La parole est un risque. Vigile dérange nos adversaires parce qu'il permet cette expression directe, les débats, les chicanes, le renouvellement de la pensée, les rapprochements, les réconciliations et la création de réseaux, jouant ainsi un rôle essentiel dans la mise au monde de notre très vieux pays qui se réveille progressivement. Il sera bientôt debout.
    Avec mon respect, Madame, et mes salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2011

    M. Nichols-Tétreault,
    Merci d’avoir osé cette partie d’échecs avec l’ordinateur. J’ai bien noté que c’était une exception et n’en abuserai pas. Plusieurs avant vous ont eu ce réflexe et je ne peux leur en vouloir même si ça m’étonne puisque de mon côté, je n’ai aucune réticence à vous lire studieusement sans espérer jamais aller prendre un pot avec vous.
    Comme madame Hébert, j’ai appris qu’une lettre demande réponse. Comme elle aussi, je dois clarifier que mes propos sur IPSO n’engagent que moi-même. Les libertés que je prends à interpréter l’utilité de Cap sur l’indépendance ne peuvent être retenues contre ses inspirateurs. Incidemment, l’aperçu que la télé nous a montré du colloque IPSO laissait voir surtout des séniors : à côté de M. Parizeau, M. G. Paquette, Mme Ferretti etc. Mais ceux que cela pourrait rebuter devront connaître les dynamiques jeunes IPSO :
    http://www.vigile.net/Les-jeunes-Quebecois-et-l,34894
    http://www.vigile.net/Le-Souverainiste-Vert
    Je ne crois pas que les IPSO parlent de se transformer en parti.
    Il existe déjà des partis indépendantistes.
    Vous souhaitez un nouveau parti.
    Mon souhait personnel serait que l’énergie qui émane de Cap sur l’indépendance serve de catalyseur afin que le PQ s’y refasse une santé (parle avec QS et PI) pour éviter de sombrer et être remplacé. Vous avez raison, pourquoi réinventer la roue? Pas plus que vous, comme sexagénaire, je ne cours pas la mode ni la vertu. La « nouvelle façon de faire la politique », je la concède seulement, sans les comprendre, aux adeptes de vagues qui menacent les meilleurs serviteurs du peuple : en un soir, transformer Duceppe en loser, lui qui aurait pu servir encore 20 ans avec son expérience du pays voisin. Par manque d’information politique, ces gens ont visé le noir mais tué le blanc. Comme on dit au golf, ils ont « slicé ». Mais ils ont pris goût au vote et ils vont récidiver. À nous de canaliser ces élans et leur transmettre les vraies raisons de faire ce pays. Il ne s’agit pas que de souveraineté énergétique ou d’initiatives environnementales. Il ne s’agit pas seulement, comme le proclame Harper, d’une nation autonome dans le Canada, il s’agit de prendre toutes nos décisions à partir de l’Assemblée nationale du Québec et non pas de Toronto.
    Merci, Ouhgo

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2011


    En tant qu’agent officiel de VLB, candidat indépendantiste-indépendant, lors des deux dernières campagnes électorales Québecoises, on avait émis l’hypothèse, que lors des prochaines élections, des candidats indépendantiste-indépendant, pourrait se présenter dans chaque comté du Québec. À l’époque, ça n’était pas très populaire, mais aujourd’hui avec la nouvelle conjoncture politique, ça devient réalisable. Avec un budget minime (aux alentours de $3000), beaucoup de travail de terrain, et quelques gros noms qui occupent une place médiatique nationale, tout est possible.
    Vivement une alternative politique, pour les indépendantistes, lors des prochaines élections Québécoises.
    Québecoisement libre
    Pierre Desgagné
    Agent officiel de VLB, lors des deux dernières élections Québecoises
    Ex président de pq, comté Rivière-du-Loup
    Et
    Indépendantiste-indépendant

  • Nicole Hébert Répondre

    13 juin 2011

    Monsieur Tétreault,
    J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi votre lettre m'est adressée mais on m'a appris qu'une lettre demande réponse, alors... me voici.
    Je me contenterai cependant de vous rappeler que si, comme quelques autres, vous avez l'impression que j'ai mes entrées au PQ ou que je suis en "mission commandée" vous êtes complètement dans le champ. On ne m'y connaît guère plus que vous me connaissez. À part détenir ma carte de membre, je ne suis qu'une obscure bénévole - et pas toujours - en temps de période électorale ou de financement. Alors, la tentation d'imputer quelque partie de mes propos à ce parti est un détournement.
    Quant à ce que vous me reprochez au sujet de Jacques Parizeau, sachez qu'il est fort possible que j'aie plus de respect pour lui que bien des flatteurs (euses) de son entourage, car je lui conserve tout celui qu'il m'a inspiré de 1976 à sa démission et plus encore. Pour ce qui est d'interpréter ce que j'ai écrit dans mon texte: " René Lévesque, blessé à mort", comme une référence à son décès physique alors que je parlais d'évènements politiques, cette façon de le lire vous appartient, comme à ceux ou celles qui auraient eu la même tentation que vous. Pour ma part, je n'aurais ni l'audace ni l'insignifiance d'oser une pareille suggestion. Et personnellement, je crois que nous sommes chacunE responsable de gérer nos déceptions et nos blessures, ce qui signifie que ce que René Lévesque a fait des siennes n'appartient qu'à lui et non aux autres. Je crois que c'est Tayllerand (désolée pour l'orthographe) qui disait: "Je veux bien prendre vos affaires en mains mais je ne les prendrai ni en foie ni en poumons", Génial!
    Pour ce qui est du reste de vos propos, on voit bien que nous ne partageons ni la vision ni l'approche des choses. Je respecte votre point de vue et je me dis: Bon, si un nouveau parti indépendantiste voit le jour en même temps que celui de M. Legault, et bien... nous verrons. Et la situation aura peut-être l'avantage d'être claire. Ou encore plus confuse? Mais comme écrit M. Sauvé: "Nous avons de la largesse - c'est moi qui substitue ce mot à largeur - d'esprit!" Et que les sauveurs de peuple se lèvent!
    Respectueusement,
    Nicole Hébert

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    12 juin 2011

    @ "O"
    Écoutez, je vais mettre avec vous les points sur les "i". De façon générale, je ne parle pas avec les gens qui n'ont pas le courage de s'identifier. Ça me donne l'impression de jouer aux échecs avec un ordinateur. Est-ce cela la nouvelle façon de faire de la politique ? En tout cas ce n'est pas la mienne.
    Votre interprétation réductrice des quatre démissions au parti Québécois n'est pas la mienne non plus. Il ne s'agit pas simplement d'une question de liberté d'expression. Elles sont le symptôme d'un malaise bien plus important.
    Par ailleurs, je suis bien content de l'existence de Cap sur l'Indépendance. J'ai eu beaucoup de plaisir à la soirée de lancement et j'ai beaucoup de respect pour les personnes qui y ont consacré du temps et de l'énergie. Il s'agit d'un regroupement de mouvements en vue d'actions communes pour faire la promotion de l'indépendance tant par des actions que par la formation. Tout cela est bien beau et bien intentionné.
    Ceci dit, on va tout de même pas faire de Cap sur l'Indépendance un groupe qui va se mettre encadrer la naissance d'un nouveau parti politique indépendantiste. On ne sort certainement pas l'indépendance d'un monopole certainement en vue de l'assujettir à un nouveau monopole. Cap sur l'Indépendance, en s'instituant, ne va tout de même pas imposer une nouvelle langue de bois qui empêchera des indépendantistes de poser les actions démocratiques qu'ils jugent nécessaires de poser.
    Si l'intention non-dite de Cap sur l'Indépendance est de créer un parti politique qu'il le dise tout de suite et qu'il se démocratise comme un parti politique devrait le faire. Alors il aura à affronter d'autres partis politiques.
    L'indépendance n'est pas une marque déposée: elle est l'affaire de tous les Québécois. Il ne s'agit plus d'élire quelques députés indépendants-indépendantistes qui vont passer leur carrière à contempler le plafond de l'assemblée nationale, mais de créer pour une durée limitée le grand parti qui nous fait maintenant défaut et qui va prendre démocratiquement le pouvoir pour faire l'indépendance, ce qui est la raison d'être d'un parti politique et pas celle de Cap sur l'Indépendance.
    Ma position est claire à l'effet que seule l'Assemblée Nationale est habilitée à représenter les Québécois et à diriger l'élaboration d'une constitution. Il faut donc s'y retrouver un jour majoritairement si on veut faire le pays. C'est un fardeau que nous n'aurions pas à porter si le projet avait réussi avant, mais nous avons la chance de disposer de l'expérience des autres qui ont fait avancer le projet avant nous.
    Contrairement à vous, je ne vois pas comment un nouveau parti pourrait enlever quelque caractère propre à chaque mouvement ni à Cap sur l'Indépendance. Je ne suis pas à la recherche du caractère de d'autres partis mais à celle d'indépendantistes libres, volontaires, intelligents et braves pour faire une fois pour toute l'indépendance, avec une stratégie cohérente et efficace pour qu'on passe à autre chose ensuite.
    Votre proposition à l'effet que Cap sur l'Indépendance devienne une étiquette pour des candidats indépendants m'apparaît très ambiguë étant donné que Cap sur l'Indépendance n'est pas un parti politique.
    Par ailleurs le slogan "nouvelle façon de faire de la politique" est selon moi un slogan vertueux qui s'inscrit dans les discours à la mode ces temps-ci au Québec. On peut lui faire dire n'importe quoi.
    Comme vous le voyez je préfère les débats à la belle unanimité bien pensante et aux effets de mode. C'est ma vision de la politique. Je serais bien heureux de vous rencontrer à visage découvert pour poursuivre avec vous cette discussion.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2011

    Ce que les démissionnaires rejettent surtout, c’est la ligne de parti, qui empêche tout député d’exécuter la tâche qui l’a mené en politique : l’expression de sa pensée.
    La nouvelle façon de faire de la politique, comme l’explique bien Gilbert Paquette des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO), c’est la grande coalition de tous les mouvements indépendantistes existants (plus d’une vingtaine), qui, au contraire d’un nouveau parti, n’enlève aucun caractère propre à chaque mouvement.
    L’action de terrain est détaillée dans
    http://www.capsurlindependance.org/
    S’il n’y pas de rapprochement possible avec un parti indépendantiste déjà existant, pour fins électorales, une entente circonstancielle pourrait sans doute se constituer pour se présenter sous le nom sans équivoque de
    CAP SUR L’INDÉPENDANCE (CSI).

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2011

    M.McNichols,
    Voir mon commentaire sur votre page Facebook.
    Pour un Québec libre et démocratique.
    Lise Pelletier