Les Grecs entament une grève de 48 heures pour protester contre l'austérité

Crise mondiale

ATHENES (Sipa-AP) -- Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Athènes mardi à l'appel des syndicats, qui ont lancé une grève générale, la troisième en seulement six semaines, alors que le vote parlementaire sur un nouveau programme d'austérité approche.
Les vols en provenance et à destination du pays ont été suspendus dès 10h (8h GMT) au premier jour de cette grève de 48 heures qui a déjà entraîné la fermeture des écoles, l'arrêt des trains, des ferrys, des transports en commun et des taxis athéniens, et réduit la présence dans les hôpitaux au personnel d'urgence seulement.
Plus de 35.000 manifestants ont défilé dans deux cortèges distincts à Athènes. A Thessalonique, la deuxième ville du pays, ils étaient environ 20.000.
Ces deux jours de protestations doivent atteindre leur point culminant mercredi soir lorsque les législateurs se prononceront sur une série de mesures d'un montant de 13,5 milliards d'euros, visant à procéder à des coupes budgétaires et à des hausses d'impôts sur les deux prochaines années.
Le résultat du vote est incertain en raison de désaccords au sein du gouvernement de coalition formé il y a cinq mois, et de la réticence des députés de centre-gauche d'accepter un nouveau plan d'austérité. Un rejet de ces mesures aurait pour résultat de mettre la Grèce en défaut de paiement et de la diriger vers la sortie de l'euro.
La police grecque est en alerte, la plupart des manifestations contre l'austérité ayant dégénéré ces trois dernières années.
Le principal parti d'opposition, la Coalition de la gauche radicale, a appelé les manifestants à encercler le Parlement lors du vote mercredi soir. "Les nouvelles mesures ne doivent pas passer, car elles transformeront le pays en désert financier et social", déclare le parti dans un communiqué, ajoutant: "Ils nous ramèneront des décennies en arrière, sans médicaments ni système de santé public, sans écoles ni universités, sans avenir, avec des armées infinies de personnes sans emploi, suicidaires et désespérées."
Parmi les mesures fortement impopulaires, des réductions des montants des retraites, des hausses d'impôts, le passage de la retraite de 65 ans à 67 ans et l'assouplissement des conditions de licenciement et de mutation pour les fonctionnaires.
La Grèce, qui entre dans sa sixième année de récession, affiche un taux de chômage de 25%.
Mardi, Athènes a levé 1,3 milliard d'euros en bons du Trésor à 26 semaines, à un taux de 4,41%.


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