Les États-Unis pressent le FMI de remplacer DSK

DSK à New York






Timothy Geithner, secrétaire au Trésor des Etats-Unis Crédits photo : MICHAEL NAGLE/AFP
Le secrétaire au Trésor des États-Unis, Timothy Geithner, estime que Dominique Strauss-Kahn n'est «pas en mesure de diriger» l'institution. Jean-François Copé abonde dans ce sens. Pour le Japon, c'est trop tôt.
Par Mathilde Golla - Les États-Unis s'impatientent. Le secrétaire au Trésor des États-Unis, Timothy Geithner presse le Fonds monétaire international de se doter d'une direction permanente suite à l'arrestation et l'inculpation de son président, Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle et tentative de viol. Le secrétaire au Trésor des États-Unis a estimé que ce dernier n'est «pas en mesure de diriger» l'institution. Or, l'avis des Américains dans la gestion de l'institution est particulièrement important puisque le pays est le premier actionnaire du FMI et que rien ne peut s'y faire sans l'accord des Etats-Unis. En France, certains semblent persuadés que Dominique Strauss-Kahn n'a plus d'avenir au FMI.
De même, à l'issue d'un bureau politique, le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, a affirmé ce mercredi ne pas «voir comment» Dominique Strauss-Kahn pourrait rester à la tête du Fonds monétaire international, ajoutant que cette question devrait être «réglée dans les jours qui viennent». De son côté, la présidente du Medef, Laurence Parisot, s'est exprimée hier sur Dominique Strauss-Kahn en utilisant le passé, déclarant que DSK «a été un grand directeur général du FMI».
Régler la succession de DSK «dans les jours qui viennent» (Copé)
Une décision toutefois jugée précipitée par le Japon, le deuxième pourvoyeur de fonds du FMI. Alors que des pays jugent que le directeur général doit démissionner, le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano juge précipité le remplacement du président du Fonds monétaire international. «Sur ce point, je crois qu'il est prématuré de même envisager (la question du remplacement de Dominique Strauss-Khan à la tête du FMI)», a indiqué le porte-parole répondant à une question sur la nationalité de l'éventuel successeur, s'il devait venir d'Europe à nouveau, d'Asie ou d'une autre partie le monde.
Les pays émergents cherchent en effet à renforcer leur position au sein de l'institution, et se voient en prendre les rênes. D'ailleurs, le gouverneur de la banque de la Corée du Sud, Choong Soo, a fait savoir cette nuit qu'il espère que la direction du Fonds reviendra à un pays émergent. Un point de vue partagé par le Brésil. Un membre du gouvernement brésilien interrogé par l'agence Reuters assure que son pays préfèrerait que le prochain directeur général du Fonds monétaire international provienne d'un grand pays émergent, mais il ne prévoit pas de faire pression outre mesure sur ce sujet.
Discussion prématurée
Cette discussion avait déjà surgi en début de semaine. La chancelière allemande, Angela Merkel, la première, avait ouvert lundi le débat sur la succession de Dominique Strauss-Kahn. Elle avait alors déclaré: «Dans cette phase, il y a de bonnes raisons pour dire que l'Europe a de bons candidats». Mais, Jean-Claude Juncker, patron de l'Eurogroupe s'était alors emporté contre l'«indécence» d'une course à la succession alors que le patron du FMI reste, nominalement, à son poste. Et le lâchage est encore loin de faire l'unanimité dans l'Union européenne. La plupart des ministres jugent la question «prématurée ». Depuis Washington, Strauss-Kahn avait fini par s'imposer comme une autorité de l'euro.
Et même au Fonds monétaire international qui a pourtant organisé une réunion exceptionnelle lundi soir, le Conseil d'administration n'a pas pris de décision sur le sujet, indiquant simplement que l'instance de direction allait «suivre les événements».


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé