Question névralgique au Sommet sur l'enseignement supérieur...

Les droits de scolarité

Tribune libre

À quelques semaines du début du Sommet sur l’enseignement supérieur, il est indéniable que la question des droits de scolarité occupent une place prépondérante. Toutes les hypothèses sont invoquées par les divers intervenants, allant de l’indexation [position que semble défendre le ministre de l’éducation supérieure] en passant par le gel, la gratuité jusqu’à la nouvelle trouvaille de la CAQ, à savoir la modulation des droits de scolarité en fonction de l’envergure des universités et de leur coût de formation.
D’entrée de jeu, je rejette d’emblée cette dernière proposition qui risque de diminuer grandement l’accessibilité de certains élèves dans ces universités qualifiées « d’envergure » en les pénalisant sur le choix de l’université qu’ils souhaitent fréquenter en biaisant le coût de leurs frais de scolarité pour des raisons essentiellement administratives.
En ce qui a trait au gel des frais de scolarité, force nous est de constater que les universités « semblent » éprouver de sérieux problèmes de financement. Toutefois, à cet égard, il m’apparaît essentiel que « toutes » les données concernant la gestion et le financement des universités soient déposées sur la table des intervenants au Sommet et qu’elles soient filtrées à loupe, à défaut de quoi aucune hausse de frais de scolarité ne sera acceptée, voire même acceptable, par les étudiants.
Quant à la gratuité scolaire, elle représente pour moi la solution idéale…dans un « monde idéal », un monde qui, il faut bien l’admettre, est bien loin de la situation déficitaire actuelle du gouvernement et qui nous oblige à relayer cette hypothèse dans les années futures, une déclaration d’ailleurs exprimée à plusieurs occasions par Pierre Dufresne lors de ses dernières allocutions préparatoires au Sommet, ce dernier alléguant que son parti est ouvert à cette hypothèse.
Reste enfin l’indexation…la seule formule « acceptable » dans les circonstances. Toutefois, j’apporterais un bémol dans la formule comptable utilisée pour déterminer cette indexation. Au lieu d’indexer les droits de scolarité au coût de la vie comme il semble que ce soit les intentions du gouvernement, je proposerais que les frais de scolarité soient indexés en fonction du revenu familial d’où provient l’étudiant. En effet, les parents ne sont-ils pas appelés à contribuer souvent aux frais de scolarité de leurs enfants?
En agissant de la sorte, le gouvernement ferait preuve d’une gestion équitable qui permettrait de conserver et peut-être d’accroître l’accessibilité des jeunes québécois dans nos universités tout en conservant un certain principe de « juste part » qui tiendrait compte de la situation économique des familles québécoises en ce qui a trait à leur contribution aux frais de scolarité de leurs enfants.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2091 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2013

    En 1968, ce n'ëtait pas le bon moment. 45 ans plus tard ce n'est toujours pas le bon moment!!!