Les « deux côtés » ont tort : la torture a marché, puisqu’elle a permis de fabriquer les mensonges qu’il fallait pour imposer la guerre

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Mentez ! Mentez ! Il en restera toujours quelque chose

par Sam Husseini – I.C.H. –12 décembre 2014


Rien ne raffermit l’establishment comme un débat qui a l’air d’opposer deux de ses ailes, qui ont l’une et l’autre « tout faux ». Et non seulement tout faux, mais à qui leur fourvoiement permet de dissimuler leurs iniquités communes, tout en ayant l’air de s’empoigner et de pointer des doigts accusateurs, pour susciter l’illusion qu’il y a débat et qu’il y a choix.


Tel est bien le cas avec le « débat » qui fait rage sur la question de savoir si la torture « a marché », depuis qu’a été rendu public le Rapport de la Commission du Sénat sur le Renseignement, relatif au « Programme de détention et d’interrogatoire » de la CIA.


D’une part, nous avons, entre autres, Dianne Feinstein : « La découverte importante, c’est que la torture ne marche pas et ne devrait pas être utilisée par notre pays » (déclaration à PBS)


Dans la même veine, un gros titre du Hill nous dit : « McCain : Je sais, par expérience personnelle, que la torture ne marche pas ».


3292576432D’autre part, nous avons six ex-directeurs et sous-directeurs de la CIA qui prétendent que : « le programme d’interrogatoires » (…) « a sauvé des milliers de vies » (en permettant la capture de membres d’Al Qaeda). Pour ce qui est de ces résultats, le rapport de la Commission sur le Renseignement étale ses cartes : « KSM (Khalid Sheik Mohammed) nous a conduits à Riduan Isnamuddin, alias Hambali, allié du chef d’Al Qaeda pour l’Asie orientale et responsable des attentats à la bombe de Bali, Indonésie, en 2002, dans lesquels plus de 200 personnes avaient trouvé la mort ». Mais il cite aussi des e-mails internes de la CIA : « Pour être francs, nous sommes tombés sur Hambali par hasard ».


Cela ne veut pas dire, cependant, que Feinstein et McCain ont raison, et ce n’est pas la fin de l’histoire. La vérité, c’est que la torture a marché, mais pas de la façon dont ses avocats le prétendent. Elle a marché pour produire des justifications à la politique voulue par l’establishment, comme la guerre à l’Irak. C’est, en fait, tacitement admis par le rapport, ou, pour mieux dire, enseveli dans le rapport. La note de bas de page 857 du rapport concerne Ibn al Cheikh al Libi, qui fut capturé en Afghanistan peu après l’invasion US et qui y fut interrogé par le FBI. Il leur dit tout ce qu’il savait, mais ensuite, la CIA le livra au brutal régime de Moubarak, en Égypte, pour qu’il y soit torturé en sous-traitance. Extrait de la note de bas de page :



« Ibn al-Cheik al-Libi a avoué, alors qu’il était dans une prison [censuré : “égyptienne”] que l’Irak soutenait Al Qaeda et lui fournissait des armes chimiques et biologiques. Une partie de ce renseignement a été fourni par le Secrétaire d’État Powell, lors de son intervention aux Nations Unies, et a servi de justification pour envahir l’Irak en 2003. Ibn al-Cheik al-Libi s’est rétracté dès qu’il a été remis à la CIA, le [censuré] février 2003, disant qu’il avait été torturé par [censuré, vraisemblablement “les Égyptiens”] et ne leur avait dit cela que parce qu’il avait supposé que c’était ce qu’ils voulaient entendre. Pour plus de détails, voir le Volume III. »



Mais, bien sûr, le Volume III n’a pas été rendu public.


3709898806.2Si bien que, lorsque le chef de la CIA John Brennan nous dit à présent qu’on « ne sait pas » si la torture a permis d’obtenir des informations qui aient réellement sauvé des vies, il est en revanche prouvé que la torture a permis de fabriquer des informations, lesquelles ont permis de déclencher une guerre et de détruire des quantités de vies.


Al-Libi n’a pas été le seul à subir des tortures pour permettre de fabriquer de quoi déclencher une guerre. Beaucoup de témoins ont rapporté que les interrogateurs de la CIA ont fait subir le supplice de l’eau (waterboarding) de façon répétée à deux détenus, prétendus chefs d’Al Qaeda – Abou Zubaydah, au moins 83 fois et Khalid Cheik Mohammed, 183 fois –, mais peu ont donné le moment exact et le contexte : ils ont été ainsi torturés en août 2002 et en mars 2003 – respectivement au commencement et à la fin du coup de collier donné par l’administration Bush pour obtenir le feu vert à l’invasion de l’Irak.


Cela a été plus ou moins reconnu par l’autre rapport sénatorial, celui de la Commission des Forces Armées de 2008. Il citait le major Paul Burney, qui travaillait comme psychiatre à la prison de Guantanamo Bay :



« La plupart du temps, nous avions essentiellement pour tâche d’obtenir l’aveu d’un lien entre Al Qaeda et l’Irak et nous n’y arrivions pas. Plus les gens se sentaient frustrés de ce que nous ne soyons pas capables de leur fournir ce lien, plus les pressions augmentaient pour que nous recourions à des mesures susceptibles d’obtenir des résultats immédiats ».



Le chef des Éléments de Contrôle des Interrogatoires de Guantanamo, David Becker, a dit à la Commission des Armées qu’on avait fait pression sur lui pour qu’il utilise des techniques plus agressives, lui disant même à un certain moment que : « le bureau du Sous-secrétaire à la Défense Paul Wolfowitz avait téléphoné pour faire part de sa préoccupation quant à l’insuffisance des résultats d’interrogatoires à Guantanamo »


2380192404McClatchy a rapporté que le sénateur Carl Levin, président de la Commission des Forces Armées avait dit à l’époque : « Il me semble évident que l’Administration se donnait beaucoup de mal pour essayer de trouver un lien (entre Al Qaeda et l’Irak)… Ils ont fabriqué des liens là où il n’y en avait pas. » Mais aujourd’hui, Levin est plus boutonné, se contentant de remarquer, à propos de la divulgation du présent rapport, que les fausses informations mènent à « des chasses au dahu qui font perdre un temps fou », ce qui est vraiment le moins qu’on puisse dire, quand on pense aux horreurs qui ont résulté de la guerre d’Irak.


Ainsi, contrairement aux allégations selon lesquelles la torture aurait aidé à sauver des vies, la torture a aidé à fabriquer les mensonges qui ont servi de prétexte à la guerre et coûté des milliers de vies US et des centaines de milliers de vies irakiennes ; elle a aidé à plonger toute la région dans une violence effarante et introduit Al Qaeda en Irak, ce qui a conduit à l’ascension d’ISIS et à d’autres guerres non moins sanglantes. Comme Arianna Huffington l’a constaté : « Un cercle parfait. La torture a permis de commencer la guerre d’Irak, qui, à son tour, a fourni davantage de gens à torturer, et ainsi de suite… Bonne fête des Droits Humains ! »


Cette découverte ne constitue pas le choc de l’année, quand on sait qui mène la danse à Washington : Feinstein et McCain ont tous les deux voté l’autorisation de la guerre d’Irak en 2002, comme l’ont fait à peu près tous ceux qui s’occupent de politique étrangère au sommet de l’Administration Obama : le Vice-président Joe Bidden, les chefs du Pentagone Bill Gates et Chuck Hagel, et les Secrétaires d’État Hillary Clinton et John Kerry.


Certains ont fait grand cas de ce que les vidéos des tortures aient été détruites, et on en a généralement déduit qu’elles l’avaient été à cause de la violence choquante des tortures infligées. Mais il y a une autre possibilité : Elles ont été détruites à cause des questions qu’elles révélaient avoir été posées. Les bourreaux demandaient-ils « Est-ce qu’une attaque terroriste va se produire ? » ou ordonnaient-ils « Dis-nous que l’Irak et Al Qaeda travaillent ensemble ! » ? Les preuves par vidéo qui répondraient à cette question ont été détruites, et personne n’a même pensé à suggérer qu’elles aient pu l’être pour cette raison-là.


L’exploitation d’informations fausses a été bien assimilée à l’intérieur du gouvernement. Voici un mémo de 2002 du Joint Personnel Recovery Agency de l’Armée à l’avocat du Pentagone. Il démystifie le scénario « bombe à retardement » et reconnaît que les fausses informations obtenues sous la torture peuvent être utiles :



« Le besoin d’obtenir des informations aussi rapidement que possible, d’une source qui ne coopère pas, c’est-à-dire à temps pour prévenir par exemple une attaque terroriste imminente susceptible de coûter des vies, a été avancé comme argument impératif pour utiliser la torture… L’erreur inhérente à cette façon de penser vient de la conviction que, par la torture, celui qui interroge peut obtenir de l’interrogé des informations exactes et fiables. L’histoire et l’observation du comportement humain réfutent cette supposition. »



Le document conclut :



« L’application d’une coercition physique ou psychologique extrême [torture] produit des déficits opérationnels, et notamment le risque d’obtenir des renseignements sujets à caution. Cela ne veut pas dire que la manipulation de l’environnement du sujet, pour tenter de l’ébranler et d’induire des réactions émotionnelles, ne soit pas efficace. Au contraire, la manipulation systématique de l’environnement du sujet aura pour résultat probable que le sujet pourra être exploité, soit pour obtenir de lui des renseignements soit pour d’autres préoccupations stratégiques nationales. » [PDF]



Ainsi donc, le résultat de la torture peut aboutir à l’« exploitation » du sujet, pour répondre à des préoccupations diverses de propagande ou de stratégie. Ce mémo devrait être archi-connu mais ne l’est pas, en grande partie parce que les deux reporters du Washington post, Peter Finn et Joby Warrick, qui ont écrit là-dessus en 2009, se sont débrouillés pour en sauter le passage le plus significatif dans leur article, comme l’a fort justement fait remarquer Jeff Kaye, un psychologue engagé dans le mouvement contre la torture.


Une journaliste-reporter a attiré l’attention sur les questions qui se posent en ces domaines. C’est Marcy Wheeler, qui a écrit, lors de la divulgation du présent rapport : « Le débat auquel nous n’avons pas eu droit à propos de la torture : celui sur son exploitation », article dans lequel elle dit :



« Au nombre des choses, en vue desquelles l’exploitation a été utilisée – ces choses-là mêmes pour lesquelles nous avons inversé le processus de notre programme de torture – il faut compter le recrutement d’agents doubles et la production de propagande. »



Son reportage soulève également la question de savoir comment la torture a été utilisée pour promouvoir tout un tas de buts politiques inavoués, qui font de nous une véritable torturocratie. Le directeur de la CIA, John Brennan, a reconnu avoir utilisé des informations obtenues sous la torture pour faire peur à [la juge FISA] Colleen Kollar-Kotelly et lui faire ainsi approuver la rafle Internet de 2004.


(Révélation : Wheeler a une chronique régulière dans ExposeFacts.org, un projet de l’Institut pour la Vérité Publique, où je travaille.)


Beaucoup de présumés critiques, s’exprimant sur la torture, se sont tus, intentionnellement ou non, sur son rapport avec le déclenchement de guerres et autres finalités du même ordre. Teju Cole fait observer à ce propos, dans une interview au New York Times du 10 décembre :



« Les fabrications du journal et son soutien à la guerre d’Irak sont la honte d’une génération et ne devront pas être oubliés trop vite. Elles devront nous hanter longtemps. »



Mais ses commentaires à propos du rapport sur la torture trahissent un manque total de compréhension des liens directs entre la torture et l’invasion de l’Irak, l’attribuant aux très humaines émotions de la soif de vengeance et non au  machiavélisme d’une real-politik belliciste :



« Prenons la torture pour ce qu’elle est. C’est une punition, une vengeance, c’est l’espèce de violence que vous déchaînez sur un ennemi ou un passant, parce que votre rage a besoin d’un exutoire. Cela a vraiment très peu à voir avec l’obtention de renseignements. Elle répand le chagrin et, quoi qu’elle ait l’intention de faire, elle cause beaucoup plus que ce qu’elle voulait causer. Elle détruit également celui qui l’inflige. La rage n’est pas une arme de précision. »



Mais la rage du public en général – provoquée et attisée dans une large mesure par les médias dominants – peut, certes, avoir été utile pour faire accepter la torture dans l’immédiat après-11 Septembre, mais ce n’est pas là ce qui fait les décisions aux États-Unis. Ce qui est décidé résulte des machinations d’une petite minorité, d’une « élite », qui agit en fonction de ses seuls intérêts, comme le montre l’utilisation qui a été faite de la torture. Les contorsions pour dissimuler de quelle manière on en est arrivé à la guerre sont devenues si complexes, que des critiques comme Teju Cole s’y sont laissé engluer.


Des chercheurs travaillant pour Human Rights Watch ont fait quelque bon travail en récoltant des renseignements sur le cas al-Libi, mais Ken Roth, le chef du groupe, ne semble pas en avoir appris les leçons, lorsqu’il écrit que la CIA « a oublié sa propre conclusion de 1989, que les interrogatoires inhumains étaient “contre-productifs”et fournissaient des informations fausses », se référant à un article récent du New York Times : « Le Rapport montre une CIA détraquée qui a échoué dans sa tâche ». Mais il n’est pas question que la CIA ait oublié quoi que ce soit – puisque le régime de torture est précisément calculé pour obtenir des renseignements faux mais utiles, dans le but de justifier des fins politiques hideuses. Prétendre qu’elle a échoué dans sa tâche revient à dissimuler la vérité sur le programme des tortures, tout en se vantant abusivement de dire la vérité, comme tout le monde est en train de le faire.


Et on peut soutenir que la torture permet encore bien d’autres falsifications aux fauteurs de guerres, comme, par exemple, de la présenter uniquement comme une source de dépenses à charge de la société dans son ensemble. Elle est profitable à certains : très utile pour étouffer la contestation et ainsi contrôler la société. Elle a été ainsi particulièrement efficace pour réduire au silence la communauté arabo-musulmane US, au moment où les États-Unis se préparaient à passer la surmultipliée pour envahir l’Afghanistan.


Le récent rapport met en évidence un mémo de la CIA relayant des instructions de la Maison Blanche, qui semble avoir voulu cacher le programme de celui qui était alors le Secrétaire d’État Colin Powell. Powell était capable de « faire tout foirer s’il était interrogé sur ce qui se passait » disait l’e-mail. Mais, quand j’ai interrogé Powell sur les liens entre la torture et la guerre, il s’est remarquablement mis sur la défensive. Son ex-Chef de cabinet, Larry Wilkerson, a écrit en 2009 que « la priorité des priorités, pour l’Administration Bush, n’était pas de prévenir une autre attaque terroriste éventuelle contre les États-Unis, mais de découvrir un fusil encore fumant reliant l’Irak à Al Qaeda ». Peu de temps après qu’il eût écrit cela, j’ai demandé à Colin Powell, lors d’une « rencontre avec la presse », alors qu’il quittait les studios de CBS à DC :


Colin Powell et, dans son dos, George Tenet

Colin Powell et, dans son dos, George Tenet


 



Sam Husseini – Général, pouvez-vous me parler du cas al-Libi et du lien entre la torture et l’obtention de renseignements par la torture pour la guerre ?


Colin Powell – Je n’ai pas de détails sur le cas al-Libi.


S.H. – Pouvez-vous me dire quand vous avez appris qu’une partie des preuves que vous avez produites à l’ONU provenaient de la torture ? Quand avez-vous appris cela ?


C.P. – Je ne sais pas cela. Je ne sais pas de quelles informations vous parlez. Je ne peux donc pas répondre.


S.H. – Votre Chef de cabinet, Larry Wilkerson, a écrit là-dessus.


C.P. – Et alors ? [inaudible].


S.H. – C’est pourquoi on peut penser que vous saviez.


C.P. – Les informations que j’ai présentées à l’ONU étaient approuvées par la CIA. Chaque mot provenait de la CIA, qui était derrière toutes ces informations. Je ne sache pas qu’aucun d’entre eux ait cru qu’il y avait un lien avec la torture. Un  tas de spéculations, venant de gens qui n’ont jamais assisté à ces rencontres, mais je ne suis pas au courant de tout cela.



Mes questions, bien entendu, se fondaient sur des déclarations faites par Wilkerson, qui se trouvait dans la pièce. Il nous faut croire que Powell a attendu que la CIA l’appelle et lui dise expressément qu’on s’était servi de la torture pour arracher une partie des informations dont il s’est servi ! Voir mon article « Comment Colin Powell a montré que la torture marchait » et la vidéo.


Ce problème de la torture fournissant des informations utiles quoique fausses n’était pas imprévisible. Le professeur As’ad Abou Khalil a déclaré dans une émission d’information de l’Institut pour la Vérité Publique, où je travaille, le jour après la fameuse déclaration de Powell à l’ONU :



« Les médias arabes rapportent que l’histoire Zakawi a été fournie par l’espionnage jordanien, qui a un lourd bilan de tortures et de falsifications à son actif. »



De fait, l’utilité de la torture pourrait aussi expliquer davantage encore les liens qu’entretient le gouvernement des États-Unis avec les régimes les plus brutaux. Une partie de ce qu’en retirent les États-Unis est leur capacité à torturer et à tuer. Comme le professeur Lisa Hajjar l’a fait remarquer, c’est le « bourreau en chef » égyptien Omar Suleiman, qui a obtenu d’al-Libi qu’il parle d’un lien entre l’Irak et Al Qaeda, les bourreaux de Guantanamo n’y ayant apparemment pas réussi. Bob Woodward cite l’ex-patron de la CIA George Tenet :



« Nous avons créé les services de renseignements jordaniens, et maintenant ils sont à nous ».



Évidemment, il arrive que de tels régimes tombent en défaveur, car il y a peu d’honneur entre voleurs. Al-Libi, avait en fin de compte, été livré à Muammar Khadafi, à une époque où – à la grande surprise de certains, sans doute – le gouvernement des États-Unis se montrait plutôt cordial envers le feu dictateur. En 2009, un journal que dirigeait un des fils de Kadhafi publia qu’al-Libi s’était suicidé dans sa cellule. Juan Cole écrivit à l’époque :



« La meilleure réfutation de l’insistance avec laquelle Dick Cheney prétendait que la torture était nécessaire et utile pour faire face aux menaces d’Al Qaeda vient juste de mourir dans une prison libyenne. »



Oui. Mais seulement si nous insistons pour oublier son histoire et la preuve que la torture et les « renseignements » nécessaires  aux  guerres sont soudés par la hanche.


 1165780241.2Osama (Sam) Husseini est directeur de communications à l’Institut pour la Vérité Publique. Il a aussi fondé VotePact.org, qui encourage les Démocrates et les Républicains écoeurés à s’unir.


Son site web est : http ://husseini.posthaven.com/


Il est sur Twitter : https ://twitter.com/samhusseini  


 


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 url de cet article  :  http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2014/12/19/l-envers-du-reve-2me-partie-8349101.html     (traduction c.l.)


Source : http://www.informationclearinghouse.info/article40451.htm



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