Le capitalisme en crise

Les capitalistes n'ont pas organisé la crise sanitaire

Ils ont su en profiter

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Chronique de Pierre Gouin

Je comprends que des complotistes soient convaincus que le virus de la Covid-19 a été créé et disséminé par des individus malfaisants pour satisfaire un quelconque intérêt stratégique. Il y a dans le monde des individus et des groupes assez puissants et assez inhumains pour réaliser un tel projet. De grands dirigeants du monde acceptent qu’on fasse travailler des enfants jusqu’à l’épuisement, tolèrent ou soutiennent des guerres sanglantes et insensées et organisent le déracinement de millions de gens pour en faire des travailleurs consommateurs dans les pays développés.


Je comprends moins ces complotistes qui militent contre les mesures sanitaires imposées par les gouvernements. Si on croit que la pandémie résulte d’une stratégie machiavélique, il faut quand même comprendre que cette stratégie fonctionne et que le virus est capable de tuer des millions de gens, pendant des années si on ne le contrôle pas. En s’opposant aux mesures sanitaires les militants mettent leur vie en danger et surtout ils contribuent à l’efficacité de la stratégie.


On ne saura probablement jamais quelle est l’origine de la Covid-19 ni si son apparition a été accidentelle ou planifiée. Jusqu’à preuve du contraire il faut admettre que les grandes puissances financières n’ont pas organisé la pandémie. On peut cependant constater que le système capitaliste en crise a su en tirer profit.


Le transfert d’une grande partie de la production manufacturière mondiale dans des pays à bas salaire cause un déséquilibre entre la production et la consommation parce que les pays à bas salaires ne peuvent consommer qu’une petite partie de la valeur des biens qu’ils produisent. Des revenus exorbitants vont aux intermédiaires entre les travailleurs exploités et nous, les consommateurs des pays développés. Ces profits se transforment presque entièrement en épargne à investir. On se retrouve ainsi avec un excédent d’épargne au niveau mondial ce qui se traduit par des taux d’intérêt nuls ou négatifs. La forte demande pour les actifs financiers produits des bulles spéculatives et une fuite en avant jusqu’au point où toutes les bulles éclateront. On assistera alors à la disparition d’énormes fortunes artificielles mais il y aura aussi à un impact sur l’économie réelle et un appauvrissement des populations sur au moins une décennie.


Les milliards de dollars empruntés et injectés dans l’économie par les gouvernements en réponse à la pandémie permettront pendant un certain temps d’absorber une partie de l’excédent d’épargne et l’effondrement du système de capitalisme financier a ainsi été repoussé de plusieurs années.


La solution efficace et équitable à la catastrophe anticipée est de permettre une hausse des salaires dans les pays pauvres. Ce n’est pas une solution acceptable pour les leaders capitalistes. Seuls des organismes internationaux poussés par des gouvernements démocratiques et des mouvements populaires pourront forcer la mise en place d’un système de fixation et de contrôle de seuils minimums pour les salaires et les conditions de travail, adaptés à la situation propre à chaque pays pauvre. Pour les pays réticents à appliquer les règles, une taxe spéciale sur les profits réalisés par les entreprises impliquées dans le commerce avec ces pays pourrait leur forcer la main. On subirait dans les pays développés une augmentation progressive des prix des biens de consommation mais le système capitaliste en deviendrait plus juste et viable à long terme.


Au Québec, c’est Québec solitaire qui devrait mener cette bataille en faveur des travailleurs des pays pauvres, en collaboration avec tous les progressistes du reste du monde. Le parti pourrait ainsi raccrocher son discours à la réalité de l’exploitation du travail plutôt que de supporter la stratégie insignifiante proposée par le système, soit le transfert de travailleurs des pays pauvres vers les pays développés, ce qui ne remet pas en question l’exploitation de la grande majorité des travailleurs du tiers-monde. 


Le PQ devrait supporter l’initiative de QS mais sa mission fondamentale est de sortir le Québec du Canada, ce pays champion de la mondialisation anglo-saxonne.  Ce qui est suspect dans le déroulement de la crise sanitaire c’est l’obstination de Trudeau a laissé les frontières ouvertes assez longtemps pour laisser le virus bien s’installer ainsi que son empressement et son enthousiasme à endetter les Canadiens de plusieurs centaines de milliards de dollars, sans analyse des besoins et sans contrôles, pour soutenir l’économie et sauver le capitalisme en crise. Témoignent aussi de leur vision mondialiste, les milliards de dollars que lui et son ami Legault s’apprêtent à dépenser pour créer des emplois à combler pas des immigrants et des réfugiés.



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