Les candidats potentiels à la succession de Theresa May

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Royaume-Uni : May sur le point de se faire éjecter

 Le sort de la première ministre britannique Theresa May ne tient plus qu’à un fil, après l’annonce d’un vote de défiance organisé mercredi soir par les députés de son propre Parti conservateur. Voici une liste de ses successeurs potentiels:


Boris Johnson, l’éternel rival


L’ancien maire de Londres a été l’un des grands artisans de la victoire du Brexit lors du référendum de juin 2016, dont il tire toujours aujourd’hui une grande partie de sa légitimité.


Nommé ministre des Affaires étrangères dans la foulée par Theresa May, il n’a cessé de lui savonner la planche en critiquant sa stratégie dans les négociations avec Bruxelles, avant de claquer la porte en juillet pour devenir un de ses opposants les plus farouches au sein des conservateurs.


Charismatique, populaire et politicien habile, «Bojo», 54 ans, a aussi une personnalité clivante qui lui vaut nombre d’inimitiés et son bilan en tant que chef de la diplomatie, critiqué, ne plaide guère en sa faveur.


Récemment interrogé sur la BBC sur ses ambitions, ce partisan d’un divorce sans concession a botté en touche.


Dominique Raab, le jeune loup


Il est donné gagnant par les bookmakers ce mercredi en cas de vote pour remplacer Theresa May. «J’ai toujours dit que je ne l’excluais pas», répond le député ultralibéral de 44 ans lorsqu’on lui demande s’il aspire à prendre les commandes de l’exécutif.


Ardent partisan de la sortie de l’UE, ce 3e dan de karaté, ancien avocat spécialisé en droit international, a été brièvement ministre du Brexit entre juillet et novembre 2018 avant de démissionner, jugeant l’accord de retrait de l’UE conclu par Theresa May «mauvais pour notre économie et notre démocratie».


Sajid Javid, le consensuel


Ancien banquier d’affaires et fils de chauffeur de bus pakistanais, Sajid Javid, 49 ans, visage d’un Royaume-Uni moderne et multiculturel, est un cadre influent du Parti conservateur.


En quelques mois seulement à la tête du ministère de l’Intérieur, il est parvenu à imposer son style et à gagner le respect des parlementaires tories, qui lui savent gré de sa gestion du scandale «Windrush» - le traitement des immigrés d’origine caribéenne arrivés au Royaume-Uni après la Seconde Guerre mondiale.


Partisan du thatchérisme et du libre marché, cet ancien eurosceptique s’était toutefois prononcé contre le Brexit lors du référendum.


Amber Rudd, l’héritière


Élue députée en 2010 après une carrière dans la finance et le journalisme économique, elle a accompagné Theresa May dans son accession au pouvoir, soutien dont elle a récolté les fruits en recevant les portefeuilles de l’Intérieur, puis du Travail.


Réputée travailleuse et efficace, Amber Rudd, 55 ans, avait été élue «ministre de l’année 2015» par le magazine conservateur The Spectator pour son action à la tête du ministère de l’Énergie.


Un point faible? Sa réputation d’europhile, qui pourrait lui jouer des tours dans une campagne pour devenir première ministre.


Michael Gove, l’esprit félon


Briguer le poste de premier ministre ne serait pas une première pour Michael Gove, 51 ans, qui avait déjà tenté sa chance dans la foulée du référendum de 2016.


Ministre de l’Environnement et pourfendeur des matières plastiques, cet eurosceptique, lieutenant de Boris Johnson pendant la campagne référendaire, est une des principales cautions pro-Brexit du gouvernement May.


À l’heure d’entrer en lice, il pourrait toutefois être rattrapé par sa réputation peu flatteuse de traître envers ses amis politiques.


David Davis, le vieux routier


David Davis, 69 ans, avait été le tout premier ministre du Brexit, portefeuille créé en 2016 pour mettre en oeuvre la sortie de l’UE et négocier avec Bruxelles.


Cet eurosceptique convaincu, réputé paresseux, a démissionné avec fracas en juillet, en même temps que Boris Johnson, jugeant lui aussi trop mou le Brexit proposé par Theresa May.


Jeremy Hunt, néo-Brexiter


Âgé de 52 ans, le ministre des Affaires étrangères avait soutenu le maintien dans l’UE en 2016, avant de changer d’avis, déçu par l’approche «arrogante» de Bruxelles dans les négociations.


Ancien homme d’affaires parlant couramment le japonais, il s’est taillé une réputation d’homme ne craignant pas les défis, après avoir présidé durant six ans aux destinées du service public de santé (NHS), confronté à une crise profonde.