Les bien-pensants et PKP

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L’abrogation du monde réel n’est pas une option

Presque à chaque fois qu'une idée, un propos ou une réplique est un tant soit peu franche, manque de nuance, évoque une vérité qui dérange ou ne prend pas l'apparat de mots doux à l'oreille, l'individu qui en est à la source se fait rapidement «crucifier» sur la place publique, son propos devenant par le filtre médiatique et celui des bien-pensants une caricature de lui-même, réduit à sa plus simple expression ou encore travestie.
Prenons la dernière «controverse» entourant PKP. Elle a ceci d'intéressant qu'elle révèle comment plusieurs Québécois et médias québécois peuvent être prompts à s'inscrire dans une démarche moralisante devant une personne qui ne prend pas assez de gants blancs dans son propos.
Si PKP n'a rien prononcé d'extravagant et de faux à l'Université Laval. Il est cependant coupable d'avoir été malhabile dans la forme quand il traitait d'immigration, et de la sorte, devant pareil comportement indigne, les chevaliers de la vertu et défenseurs du politiquement correct se sont indignés. En effet, les accusations de racisme et les procès d'intention envers PKP et le PQ n'ont pas tardé, le ministre Barrette remportant la palme en allant affirmer que « le PQ importe le FN au Québec ».
À cet égard, et j'espère me tromper, est-ce dire que nous sommes si facilement frileux à amorcer tout débat et à accueillir un propos qui sort des conventions consensuelles, qui ne respecte pas les tabous essentiels? Parfois, il n'y a qu'à penser à la teneur de nos « débats » à Tout le monde en parle Québec - en comparaison avec l'émission française On n'est pas couché par exemple- pour s'en convaincre.
Le plus triste, c'est qu'au final, on participe à entretenir notre « petit Québec consensuel » où tout le monde semble d'accord et on en vient à freiner toute possibilité de discussion et de confrontation d'idées, s'en remettant à marginaliser expéditivement « l'autre », celui qui ne parlerait point exactement dans nos termes à nous. Il y a malheureusement chez certains, une allergie des débats de fond et un amour pour la polémique journalistique. La dernière polémique de PKP n'est pas un cas isolé, loin sans faux, récemment c'était Marie-France Bazzo qui s'indignait contre l'imitation de l'accent québécois par une humoriste française dans le cadre d'un sketch. Encore là, la forme était un brin maladroite, mais le fond était tout à fait envisageable.
Ceci étant dit, bien évidemment que la réplique de PKP était maladroite, on le répète. La forme aurait dû laisser place à aucune ambiguïté quant au fait que c'est le « système d'immigration » qui est dénoncé, pas « l'immigration » elle-même. Mais était-ce bien nécessaire d'en faire la polémique de la semaine?, d'autant que les Duceppe, Lévesque et autres ont déjà émis sensiblement le même propos. Pourquoi autant de frilosité et de politiquement correct ?


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