Les anglos en danger?

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Un secrétariat pour les Anglophones. De qui se moque-t-on ?

Il y a quelques mois, Jean-Marc Fournier disait s’inquiéter du sort des anglophones du Québec, et conséquemment, du sort apparemment malheureux réservé à la langue anglaise chez nous.


Avec le remaniement ministériel, le gouvernement Couillard a décidé d’en rajouter, en créant un secrétariat spécialement consacré aux intérêts des anglophones. Kathleen Weil en sera responsable. Cela peut sembler étonnant : le PLQ et l’ensemble du gouvernement ne sont-ils pas d’abord à leur service ?


Réalité


Blague à part, la création de ce secrétariat en dit beaucoup sur la manière de voir le monde aujourd’hui prédominante chez les fédéralistes. Au Québec, pour eux, ce sont les anglophones qui sont désormais en danger sur le plan linguistique. Ce sont eux qui risquent de voir leurs droits bafoués.


On ne sera pas trop surpris : le gouvernement Couillard semble vouloir protéger toutes les minorités, l’anglophone comme celles issues de l’immigration, contre une majorité historique francophone toujours soupçonnée de penchants tyranniques.


De ce point de vue, nous vivons dans un monde distordant la réalité. Alors qu’on nous permette de rappeler deux ou trois choses sur cette dernière.


La première, c’est qu’à la grandeur de l’Amérique du Nord, c’est le français qui est en danger de mort. Le continent américain exerce une immense pression contre notre langue dont la survie relève à la fois du miracle et de l’entêtement admirable de nombreuses générations de Québécois.


Redressement


La deuxième, c’est qu’à l’intérieur même du Canada, le français très menacé, même si les fabricants de statistiques fédérales cherchent à dissimuler cette réalité. Au Québec, encore aujourd’hui, bien des Québécois francophones sont obligés de travailler en anglais, et pas seulement à cause de la mondialisation.


La troisième, c’est qu’en cherchant, au nom de l’ouverture à l’autre ou de la modernité à placer le français et l’anglais sur le même pied au Québec, on condamne le français à régresser.