www.exparl.ca - Pour plusieurs, Pierre Elliott Trudeau
a été un des plus grands premiers
ministres du Canada. Son style,
sa couleur, son intelligence et son
panache ont contribué à lui donner
une image exceptionnelle aux yeux
d’une des deux solitudes. Cela
explique peut-être pourquoi la plupart
de ses biographies ont été écrites
par des fédéralistes généralement
satisfaits du régime actuel et qu’elles
font son éloge.
Au Québec, pourtant, la situation
est bien différente. Les citoyens de
l’autre solitude, qui s’identifient à la
Nation québécoise, en ont gardé un
souvenir beaucoup moins flatteur:
celui d’un homme dont la vie,
les gestes, les déclarations et les
décisions politiques témoignent de
sa honte tenace face à ses origines
canadiennes-françaises. Ce, malgré
sa grande admiration pour la culture
française, au sens international du
mot.
Le livre du [Docteur Simard->aut79] a pris
huit ans à écrire, à partir de citations
choisies chez d’autres biographes et
dans les médias. L’oeuvre retrace en
500 pages l’histoire de cet homme qui
a profondément marqué l’évolution
récente du Canada et du Québec.
Histoire qu’il aborde résolument d’un
point de vue souverainiste.
La biographie constitue d’abord une
étude, frôlant la psychanalyse, des
influences familiales qui ont marqué
la jeunesse de Trudeau puis un survol
de sa formation entre l’adolescence
à l’âge adulte. L’auteur souligne
ensuite, en ordre chronologique, les
moments précis où Pierre Trudeau
exprime sans retenue son opinion
sur le peuple québécois dont il est
issu. Une opinion que nous voyons
passer du simple dégoût à un mépris
grandissant et hargneux.
À 30 ans (en juin 1950 dans Cité
Libre), il soutient que : « nous sommes
en voie de devenir un dégueulasse
peuple de maîtres-chanteurs ».
À 42 ans (en avril 1962 dans
Cité Libre), il écrit : « la nation
canadienne-française est trop anémiée
culturellement, trop dépourvue
économiquement, trop attardée
intellectuellement, trop sclérosée
spirituellement... pour songer à verser
ses forces vives dans le cloaque de la
vanité et de la dignité nationales ».
À 44 ans (en mai 1964 dans Cité
Libre), il affirme : « [il faudra] mettre
ce petit peuple arriéré à l’heure de la
planète ».
À 51 ans (en octobre 1970), il fait
emprisonner par l’armée, sans mandat
ni raison, près de 500 Québécois et
Québécoises comprenant des artistes,
des chanteurs, des auteurs, des
écrivains et des politiciens.
À 63 ans (en 1982), il rapatrie
unilatéralement la Constitution
canadienne, diminue les pouvoirs du
Québec puis déclare « le séparatisme
est mort ».
À 69 ans (en mars 1988), il évoque
devant le Sénat canadien les camps
de concentration pour décrire le sort
qui attendrait peut-être les Angloquébécois
si Meech était adopté.
À 72 ans (en octobre 1992), il
critique l’Accord de Charlottetown et
annonce la déportation des Anglais du
Québec advenant son acceptation.
À 76 ans (en octobre 1995),
les stratèges fédéralistes jugent
préférable de ne pas le laisser
intervenir dans le deuxième
référendum.
En résumé, « dans ses envolées
guerrières improvisées, le camp
des séparatistes devenait le camp
de l’ethnicisme, du racisme et du
fascisme, regroupant une bande
d’intolérants repliés sur eux-mêmes »
comme nous le rappelle André Burelle
qui rédigeait ses discours.
Voilà donc enfin, avec ce livre, un
texte fouillé, bien écrit et simple à lire,
qui rassemble les éléments épars de
la vie de cet homme. Il nous présente
en toute simplicité l’envers de la
médaille de Trudeau.
par Roger Pomerleau, Suite à la Colline, 1er trimestre 2007.
***
François-Xavier Simard
[Le vrai visage de Pierre Elliott Trudeau->883],
504 pages,
ISBN : 2-89549-217-4, 24,95 $
Éditeur : Les Éditions des
intouchables.
Pour commander, tél. : 514-526-0770
Critique de livres
Le vrai visage de Pierre Elliott Trudeau
Canada-Québec - sortir ou rester ? <br>Il faudra bien se décider un jour...
Roger Pomerleau1 article
Roger Pomerleau a représenté
Anjou—Rivière-des-Prairies en tant
que membre du Bloc Québécois de
1993 à 1997
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