Quand l’Amérique vacille, le monde bascule (4)

Le triangle infernal - É.-U., Israël, monde islamique

C’est l’histoire des trois scorpions dans la même bouteille...

Chronique de Richard Le Hir

Les images du 11 septembre 2001 demeureront gravées à jamais dans la mémoire de l’histoire et de tous ceux qui l’ont vécu, sur place ou même en direct à la télévision. Surgies de la nuit des temps, des forces vengeresses retournaient contre l’Amérique les symboles de sa suprématie pour lui porter un coup dont on ne fait que commencer à comprendre à quel point il allait être révélateur de son déclin et de sa vulnérabilité.
Dans les jours qui suivirent cet incroyable événement, je réfléchissais au sens qu’il fallait lui donner lorsqu’une image, un genre de rêve éveillé, envahit mon esprit. Le plancher de l’histoire venait de s’ouvrir sous le présent, et des profondeurs émergeaient des mains qui tentaient de nous faire basculer dans le passé. Un peu saisi par la force de cette image, je me demandais à quelle réalité elle pouvait bien correspondre et comment l’interpréter.
L’oniromancie n’est pas mon fort, et le cartésien que je suis essaie tout le temps de ramener au champ du connu ce qui a l’air de s’en échapper. Je me suis donc rabattu sur l’histoire pour tenter de lui donner un sens.
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Si nous suivons le calendrier grégorien et calculons le temps à partir de la naissance de Jésus-Christ, les musulmans pour leur part le calculent à partir de l’an 622 de notre ère, en commémoration de l’Hégire, la fuite du prophète Mahomet vers Médine pour échapper aux persécutions dont lui et ses disciples étaient l’objet http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=6220716.
Il y a donc un écart de 579 ans entre notre calendrier et celui des musulmans, en tenant compte du fait que leurs mois ne comptent que 29 ou 30 jours. Si nous sommes en 2010, ils sont pour leur part en 1431, une année qui dans notre ère correspond au haut Moyen-Âge, une époque qui n’est pas particulièrement réputée pour la délicatesse de ses moeurs. Et à en juger par certaines des pratiques des musulmans intégristes encore aujourd’hui, il semble que leurs moeurs correspondent assez à celles du Moyen-Âge.
Or le Moyen-Âge est justement l’époque où la civilisation musulmane atteint son apogée avant d’amorcer son déclin. Ainsi, les musulmans ne participeront pas à la découverte de l’Amérique, à la révolution scientifique du XVIIe siècle, ni à la révolution industrielle du XIXe siècle (voir à ce sujet http://region-developpement.univ-tln.fr/fr/pdf/R19/R19_Brasseul.pdf).
Si aujourd’hui le monde musulman revient à l’avant-plan de la scène mondiale, c’est qu’on l’a dérangé dans sa torpeur, et il revient dans l’état où il était à notre Moyen-Âge.
Il n’a pas participé à la découverte de l’Amérique ? Il se voit imposer les priorités de l’Amérique dans le développement de ses richesses naturelles ? Soit ! Il prend sa revanche dans un mélange de fascination pour certains et de détestation pour d’autres dont on connaît désormais tout le potentiel destructeur.
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La nature, l’histoire, la littérature et les religions sont pleines de leçons morales apprises par l’humanité au fil des siècles, qu’on pense au fauve réveillé dans son sommeil ou aux contes du mauvais génie sorti de sa bouteille ou de l’apprenti-sorcier. Toutes nous enseignent la prudence. On mesure donc tout ce que cela prenait d’arrogance, d’ignorance et de témérité pour en faire fi.
C’est pourtant ce que les Américains ont fait dans le monde, assujettissant sans vergogne les priorités des autres aux leurs, avec les développements catastrophiques que l’on connaît aujourd’hui, et, ironie des ironies mais justice des justices, dont ils commencent eux aussi à faire les frais. En mécanique, on appelle ça un retour de manivelle.
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Le problème serait déjà assez compliqué comme ça s’il ne s’y mêlait pas le cas d’Israël, ce pays né du rêve sioniste du retour en terre ancestrale de Théodore Herzl au XIXe siècle, combiné à la mauvaise conscience d’un nombre suffisamment important de grandes puissances à la suite de l’Holocauste pendant la Deuxième Guerre mondiale pour que les Nations Unies lui consentent en 1948 des droits limités sur un territoire qui correspond partiellement à celui de l’Israël des temps bibliques.
Or la décision des Nations Unies de 1948 ne fait l’affaire de personne, ni des Juifs qui rêvent de l’Eretz Israël (le grand Israël de la Bible) et se plaignent de l’insécurité de leurs frontières, ni des Palestiniens qu’on a dépossédés de leurs terres pour créer Israël, ni de ceux qui se font chasser de celles qui leur appartiennent pour qu’Israël y installe des colonies, ni de la Jordanie, le royaume hachémite, qui a été contraint à son corps défendant d’accueillir des dizaines de milliers de Palestiniens, ni des Syriens auxquels Israël a arraché les hauteurs du Golan.
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Les États-Unis ont d’abord pensé profiter de la présence d’Israël comme tête de pont au Moyen-Orient, puis ils ont rapidement été submergés par la force du lobby pro-israélien aux États-Unis qui est parvenu à placer son monde dans certains des postes les plus névralgiques où se définissent les grandes orientations de la politique étrangère américaine. Qu’on pense à Richard Perle et Paul Wolfowitz sous l’administration Bush, les architectes de l’invasion en Iraq. (Voir aussi
- http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=13563 ,
- http://www.youtube.com/watch?v=U8ZjVe-nbas ,
- http://www.youtube.com/watch?v=PRJyStxWHyY )
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Aujourd’hui, sans encore oser le dire, les États-Unis commencent à réaliser que leur engagement envers Israël pèse lourd sur le plan financier alors qu’ils doivent à tout prix réduire leurs dépenses, qu’il les rend vulnérables à la vindicte du monde musulman, et qu’il limite énormément leurs options stratégiques au moment même où ils auraient besoin d’avoir plus de choix.
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Il ne faut donc pas se surprendre que les Américains aient tant poussé à la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Pour l’instant, les parties se déclarent optimistes. Mais il s’agit d’un optimisme de façade. Les trois parties veulent pouvoir démontrer quelque chose : les États-Unis qu’ils ont fait ce qu’il fallait, les Palestiniens qu’ils étaient prêts à discuter, et les Israéliens également. Mais dans le jeu actuel, c’est Israël qui a le plus à perdre. Il n’est pas certain que la coalition gouvernementale de Benyamin Netanyahu avec les ultra-orthodoxes ne puisse survivre à la moindre concession sur la politique d’implantation de nouvelles colonies juives. Pour les Palestiniens, c’est la condition sine qua non de la poursuite des pourparlers. La réponse d’Israël sur cette question devrait tomber le 26 septembre.
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Mais au delà des péripéties de cet enjeu au jour le jour, la question qui se pose est de savoir si les États-Unis sont en mesure de continuer à imposer leur politique hégémonique, ou alors s’ils n’ont pas atteint le point où ils doivent chercher à se désengager pour ne pas y laisser trop de plumes.
Dans un cas comme dans l’autre, les perspectives ne sont guère réjouissantes. Dans le premier, ils peuvent être tentés par un coup de force contre l’Iran pour tenter d’en finir « une fois pour toutes », avec le risque que ce soit exactement le contraire qui se produise, et dans le second, ils peuvent être tentés de lâcher Israël en douce, avec le risque que celle-ci se serve de ses armes nucléaires pour anéantir toute menace à sa sécurité et se trouve à déclencher contre elle des représailles qui menaceraient sa survie.
On comprend dès lors beaucoup mieux les efforts désespérés de certains intérêts aux États-Unis au cours des derniers mois pour tenter de forcer une reprise économique et faire croire à son imminence. Tout ce qui menace la poursuite de la politique hégémonique américaine constitue une menace directe à la survie d’Israël. C’est l’histoire des trois scorpions dans la même bouteille... Et c’est une histoire qui ne peut que mal se terminer pour au moins deux d’entre eux, et peut-être même les trois.


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7 commentaires

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    14 septembre 2010

    Un exemple pour le Québec
    La radicalité démocratique est l’un des moyens pour arriver à annihiler la tyrannie de l’expansionnisme islamiste en Occident :
    « Le Parlement --français-- a définitivement adopté, mardi 14 septembre, le projet de loi sur l'interdiction du port du voile intégral dans tout l'espace public. Le Sénat a approuvé par 246 voix contre une le texte tel que l'Assemblée nationale l'avait voté le 13 juillet malgré les protestations d'associations ou de certains pays musulmans qui y voient une stigmatisation de leur religion.
    (…)
    … Un nouveau délit, de "dissimulation forcée du visage", est créé, puni d'un an d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. Ces peines seront doublées lorsque la personne contrainte est mineure. »
    JLP
    -..-..-..-..-..-..-
    Pour plus d’information, consulter : Le Parlement vote l'interdiction du voile intégral
    www.lemonde.fr/politique/article/2010/09/14/le-parlement-vote-l-interdiction-du-voile-integral_1411203_823448.html

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2010

    Il est possible qu'Israel ait aussi eu vent de l'attentat et qu'il n'ait pas averti le Gouvernement américain, trop heureux de voir l'Uncle Sam en furie s'en prendre aux Musulmans par la suite (je dis musulmans parce que Saddam n'a rien à voir avec le 9/11). Mais on est ici dans le monde des hypothèses. Rien de celà n'est prouvé.

  • Isabelle Poulin Répondre

    14 septembre 2010

    Voici un documentaire qui résume certains faits avant le 11 septembre. Des intérêts, des opportunités, des faits troublants entourants des tragédies immenses.
    http://www.infowars.com/the-real-story-pre-911-history/

  • @ Richard Le Hir Répondre

    14 septembre 2010

    Réponse @ M. Jacques Noël
    M. Noël,
    Croyez bien que je ne suis pas arrivé à cette conclusion légèrement. Les histoires de complots m'ont toujours donné de l'urticaire. Mais vient un moment où le poids de la preuve devient accablant. Je vous suggère de visionner le documentaire suivant en compagnie d'un ingénieur si vous ne l'êtes pas vous-même ou si vous n'entendez rien aux questions techniques. http://www.voltairenet.org/achat-en-ligne/14-zero-enquete-sur-le-11-septembre.html . Voir aussi http://www.voltairenet.org/mot37.html?lang=fr
    Au surplus, même les auteurs du rapport sur le 11 septembre ne croient plus à la version qu'ils ont donné de l'affaire :
    http://www.voltairenet.org/article166942.html
    De plus, tout ce que nous avons appris au cours des dernières années sur les méthodes utilisées par les Américains pour parvenir à leurs fins permettent d'envisager le pire
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2010

    La GRC avait eu vent qu'un attentat se préparait contre Air India. Elle a cafouillé, cafouillé terriblement: 230 personnes sont mortes (dont 9 Québécois). Pensez-vous qu'ils ont fait exprès?
    Bien sûr que les Américains avaient eu vent qu'un attentat se préparait. Une agente du FBI au Minnesota avait sonné l'alarme: des Arabes apprenaient à piloter, mais pas à se poser!
    Mais entre ce cafouillage et d'avoir fermé les yeux dans le but de renverser Saddam, il y a un monde dont je ne pensais jamais que vous franchiriez!

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2010

    La paix entre les trois est à 100% impossibles car les deux ont la même loi sectaire violente( Le Talion) et le troisième sectaire divisioniste à la loi du plus violent menteur et tueur depuis 500 ans .
    Le Québec subit ces violences sans fin depuis 250 ans et sur les mers bien avant .

  • @ Richard Le Hir Répondre

    13 septembre 2010

    Il ne faudrait surtout pas croire que ce texte laisse supposer que j’accepte la version officielle du 11 septembre. Tant s’en faut !
    En fait, ce que je crois, c’est que les Américains ont eu vent de l’attentat - ll existe d’ailleurs de nombreuses preuves à cet effet - et qu’à un niveau ou un autre des services américains et/ou de ceux d’une autre puissance que je m’abstiens délibérément de pointer du doigt, la décision a été prise de se servir de l’attentat en préparation pour promouvoir la nécessité du renversement du régime de Saddam Hussein.
    D’où la mise en scène élaborée pour faire chuter les tours du World Trade Center de façon à marquer fortement l’opinion alors que tous les experts s’accordent à dire que l’impact des deux avions ne les aurait jamais amené à lui seul à s’effondrer comme elles l’ont fait.
    Les spécialistes de la désinformation sont unanimes à reconnaître que le meilleur mensonge, le plus crédible, est celui qui s’éloigne le moins possible de la réalité.
    Comme je le dis, trois scorpions dans la même bouteille...
    Richard Le Hir