Le système financier international "under attack"

Une attaque frontale et massive contre le système financier mondial a eu lieu ce week-end

Crise de l'euro


par Roosevelt_vs_Keynes - « C'est comme le vieux dicton qui dit que si vous devez 40.000 euros aux banques, elle vous tient par les couilles ; mais si vous devez 40 millions d'euros, c'est vous qui les tenez par les couilles. L'Irlande, étant donné le montant qu'elle doit, tient l'Europe et la BCE par les couilles. » Daniel McConnell, un commentateur du Irish Independent du 20 mars, résumait ce week-end le changement radical de position que le Gouvernement irlandais compte défendre lors du sommet de Bruxelles (24-25 mars 2011).
Pour comprendre cette prise de position radicale, il faut se rappeler que les élections législatives irlandaises du 25 février ont vu passer de 5 à 13 sièges de députés le parti Sinn Fein, qui arracha l’indépendance du pays contre l’Empire britannique et qui a fondé toute sa campagne sur l'imposition de l'équivalent du Glass-Steagall : la stricte séparation entre l'activité bancaire de spéculation et l'activité de dépôt et de crédit - ce qui signifie l'impossibilité aux banques ayant spéculé et perdu d'être renflouées. Le leader de ce parti, Gerry Adams, est devenu une figure nationale alors qu’il était exclu des médias depuis 1993.
De son côté, le Mail on Sunday écrivait ce week-end, en prévision du sommet de Bruxelles du 24 mars sur la base d'une interview avec le Ministre de l'Agriculture Simon Coveney publiée aujourd'hui, que Enda Kenny, le chef du Gouvernement irlandais, dira aux leaders de l'UE, lorsqu'il ira à Bruxelles le 24 mars, que Dublin est obligé de "passer les actionnaires des banques sur le grill". Ce changement de politique va "stupéfier" les leaders européens, rapporte le Mail, mais Kenny n'a pas le choix : le contribuable irlandais ne peut pas payer la dette. Kenny dira au sommet de Bruxelles qu'il s'agit maintenant d'une "politique de coalition" pour forcer les actionnaires spéculatifs à partager les dettes qui étranglent les banques irlandaises, a affirmé Coveney.
L’Irish Independent précise : « Soyons clairs. Toute dette souscrite par l’Etat pour maintenir les lumières des villes allumées, donner du travail aux docteurs et infirmières dans nos hôpitaux et aux enseignants dans nos écoles doit être entièrement honorée. Mais l’Irlande doit maintenant dire à ceux qui ont parié sur nos banques qu’ils doivent manger leur chapeau. »
Ajoutons à ce changement de cap la décision rendue publique le 22 mars par la Cour de justice fédérale de Karlsruhe, en Allemagne, de donner gain de cause à la société Ille Papier Service GmbH, une PME allemande productrice de papier, contre la plus grande banque allemande Deutsche Bank AG, dans une affaire concernant la vente de produits financiers à des sociétés ou des collectivités locales. Ulrich Wiechers, le président de la Cour, a condamné ce matin la banque à payer 541 074 euro à Ille Papier Service GmbH, plus des intérêts pour dommages encourus à cause des swaps.
Cette décision intervient une semaine après la création, en France, d'une association - Acteurs publics contre emprunts toxiques - lancée à l’initiative de Claude Bertolone, président du conseil général du 93, pour permettre aux élus de « faire front » contre ce que Bartelone n’hésite pas à appeler les « banquiers-voyous ».
Aux Etats-Unis, dans le Wisconsin, le Michigan, la Californie, l’Ohio, l’Oklahoma, le Nevada, New-York, en Pennsylvanie, le Colorado, les manifestations se multiplient pour dénoncer le soutien du Gouvernement d’Obama à Wall Street et les mesures d’austérité qui vont avec.
Si le système financier est d'ores et déjà un mort-vivant, les peuples - quel que soit le pays - ne pourront se libérer de ce système financier international pourri que lorsqu’ils reconnaîtront qu’ils ont un ennemi commun : l’Empire britannique. De son côté, l’enjeu - vital - pour cet empire est de continuer de présenter tous ces événements - révolutions arabes, colère des peuples qui est arrivée - comme séparés, sans liens les uns avec les autres, sinon celui d’une rage mondiale… qu’ils souhaitent voir se terminer en bain de sang.
Pour reprendre le contrôle, il faut :
1) recréer les linteaux économiques qui unissaient des Etats-nations souverains pendant l’après-guerre (Nouveau Bretton Woods),
2) que ces Etats-nations reprennent leur droit à l’émission de crédit productif public
3) instaurer au niveau international la stricte séparation des activités bancaires, afin que la spéculation ne puisse vampiriser l’économie réelle. (Glass-Steagall Global)
Ces trois conditions permettront la mise en route de grands projets donnant un horizon constructif aux peuples.
Lors des cantonales, en Bretagne, les candidats du Modem, du NPA, des indépendantistes, de l’extrême-droite et du Parti Breton ont été battus par les candidats du seul mouvement politique français dont les idées sont à la hauteur de la tâche présentée dans cet article. Il s’agit de Solidarité & Progrès dont le président, Jacques Cheminade, avait, dès 1995, non seulement dénoncé la crise de civilisation actuelle mais proposé les remèdes à la hauteur du « cancer financier ».
Le casting 2012 des "Jacobins Award" de l'Empire britannique a été battu à l'échelle locale, par un mouvement politique à propos duquel le silence des médias depuis les présidentielles de 1995 est un hommage du vice à la vertu. A nous, à vous de transformer l'essai au niveau national.


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