Le SPQ-Libre veut contrer Péladeau

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Au risque de perdre toute capacité d'influence dans l'avenir

(Québec) Emboîtant le pas à la FTQ, le SPQ-Libre, regroupement des éléments de gauche au sein du Parti québécois (PQ), demande à plus de 220 organisations syndicales de favoriser la candidature des adversaires de Pierre Karl Péladeau à la direction du parti.
Dans une lettre circulaire, Pierre Dubuc et Marc Laviolette demandent aux syndicats de favoriser la rencontre des candidats avec leurs membres, sans pour autant que la centrale ne prenne position. L'adhésion d'un grand nombre de nouveaux membres - 40 000 - avait été la clé du succès d'André Boisclair en 2005.
«Pour contrer une éventuelle victoire de PKP, il faut que tous les autres candidats réussissent à faire signer un grand nombre de cartes d'adhésion, afin de diluer l'avantage que semble avoir présentement PKP», écrivent MM. Dubuc et Laviolette. Le premier est derrière Martine Ouellet; le second, président de Beauharnois, a appuyé le choix de son député Guy Leclair, soit Bernard Drainville.
«Fiche antisyndicale notoire»
Selon le tandem, on doit se souvenir que Pierre Karl Péladeau présente une «fiche antisyndicale notoire avec 14 lock-out chez Québecor», dont les plus mémorables chez Vidéotron (10 mois), au Journal de Québec (473 jours) et au Journal de Montréal (764 jours). En commission parlementaire, au cours du témoignage de M. Péladeau durant le conflit au Journal de Montréal, le député péquiste de Verchères, Stéphane Bergeron, avait rappelé que les entreprises de M. Péladeau étaient responsables de plus de la moitié des jours perdus en lock-out au Québec au cours des 10 dernières années.
«C'est ici que les organisations syndicales peuvent faire la différence. Étant les plus importantes organisations de masse, elles pourraient permettre aux candidats progressistes de solliciter d'éventuels partisans en leur permettant de tenir un kiosque d'information lors de leurs assemblées», suggèrent les deux syndicalistes.
Pour eux, ces dispositions n'équivalent pas à appuyer un candidat. En effet, pas question de les autoriser à s'adresser aux membres en assemblée, mais les contacts individuels, en dehors des instances, seraient favorisés.
«Les syndiqués pourraient ainsi questionner les candidats sur leurs programmes et, éventuellement, signer leur bulletin de mise en candidature, s'ils le désirent». Ces syndicats «contribueraient ainsi à la vie démocratique du Québec et pourraient ainsi empêcher de se retrouver, lors des prochaines élections, devant le choix entre des partis politiques pouvant former le prochain gouvernement dirigés par trois antisyndicalistes notoires: Philippe Couillard, François Legault ou Pierre Karl Péladeau».
La FTQ reste méfiante
La semaine dernière, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a avancé la possibilité que ses membres fassent campagne contre Pierre Karl Péladeau dans la course à la direction du PQ. Le magnat de la presse a répliqué sur sa page Facebook, mardi, en justifiant les lock-out à Vidéotron ainsi qu'au Journal de Montréal.
En marge d'une commission parlementaire, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a affirmé que les explications de M. Péladeau n'ont guère rassuré ses membres.
«M. Péladeau se cherche des excuses pour justifier les conflits», a-t-il déclaré.
- Avec la collaboration de Martin Croteau


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