Le dada politique à la mode

Le scrutin proportionnel

Oui, mais...

Tribune libre

Apparemment, les sondages indiquent que de 70% è 80% de la population serait en faveur d'un scrutin à la proportionnelle. Jean-François Lisée, étant un électoraliste chevronné, a donc jugé bon d'ajouter cet élément à sa plateforme pour 2018. Le problème, c'est qu'il plantera ainsi un autre clou dans le cercueil de l'indépendance. Qu'importe, pour lui, l'important est de gagner en 2018.
Le PQ a déjà mis cet élément dans son programme, pour le faire disparaître quelques années plus tard. C'était effectivement une gaffe monumentale à corriger.
Présentement, avec 40% du vote en 2018, le PQ formerait un gouvernement majoritaire. Il aurait donc les coudées franches pour voter un projet de loi sur un référendum à tenir au moment, et dans les conditions, qu'il choisira. Le baîllon que le PLQ nous a servi samedi démontre bien la toute puissance d'un gouvernement majoritaire.
Il faut bien comprendre qu'un scrutin à la proportionnelle résultera en un nombre de député par parti qui sera proportionnel au nombre de vote obtenu dans le suffrage universel. Donc, 40% du vote donnera 40% des députés. On aurait donc un gouvernement minoritaire qui devra composer avec au moins un autre parti pour faire passer ses projets de loi. Comme les autres partis sont fédéralistes ou "indépendantistes, mais...", comme QS, il est probable qu'il se fasse refuser toute initiative pour un référendum, où qu'on lui imposerait des conditions délirantes. Pour avoir une chance de succès avec un scrutin à la proportionnelle, le PQ devrait alors aller chercher 50% du vote universel.
JFL a promis de ne pas faire de référendum dans un premier mandat. S'il fait adopter un scrutin proportionnel dans son premier mandat, alors on saura qu'il n'y aura pas de référendum dans un mandat ultérieur non plus.
JFL est trop intelligent, et trop fin stratège, pour ne pas être conscient de cela. De deux choses, l'une:
- Soit que c'est le but recherché pour assurer une permanence du PQ sur la scène politique provinciale.
- Soit que ce n'est qu'une promesse électoraliste afin de gagner en 2018, et que par la suite, il suive l'exemple du maître en cynisme politique: Justin.
Espérons que c'est la deuxième option qui soit la bonne.
Un scrutin proportionnel est une excellente chose POUR UN PAYS INDÉPENDANT. Dans le contexte provincial, le système uninominal à un tour jour, pour une rare fois, joue à notre avantage. Alors, utilisons cette voie pour réaliser l'indépendance, et dès le premier mandat d'un gouvernement de pays indépendant, on fera adopter le scrutin à la proportionnelle. Cela rendra d'autant plus difficile à des gouvernements ultérieurs de faire un retour en arrière.


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6 commentaires

  • Gaston Carmichael Répondre

    13 décembre 2016

    @M. Cosentino:
    Ce que le PLC ’’étudie’’ présentement, c'est de comment se sortir de cette promesse électoraliste, sans perdre la face (c'est plate, mais les média semblent vouloir garder le focus là-dessus). Ils ont formé un comité de supposés experts pour étudier la chose, qui a produit un rapport de plus de 300 pages. Malheureusement, les conclusions de leur convenaient pas, et ils l'ont tabletté aussitôt déposé.
    Maintenant, ils ont lancé un [sondage internet.->https://www.mademocratie.ca/] Des dizaines de questions, desquelles ils pourront interprété les réponses pour leurs faire dire ce qu'ils veulent bien qu'on en pense.
    Quant au PLQ, je ne vois qu'un scénario qui pourrait les motiver à faire adopter le scrutin proportionnel. À l'approche d'une élection où tout indique qu'ils vont se faire lessiver, et qu'un gouvernement majoritaire du PQ va en résulter. Si en plus, il y a une certaine ferveur indépendantiste dans la population, alors cela pourrait être une façon de pouvoir bloquer la tenue d'un éventuel référendum par le nouveau gouvernement.
    Pour 2018, ce n'est pas du tout ce qui se dessine.

  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    12 décembre 2016

    @Gaston
    '' Donc, 40% du vote donnera 40% des députés. On aurait donc un gouvernement minoritaire qui devra composer avec au moins un autre parti pour faire passer ses projets de loi. ''
    C'est exactement le défi du scrutin proportionnel. D'éviter la sur-division.
    par contre, les avantages possibles sont que:
    -Évite une polarisation idéologique trop frote entre 2 camp, qui pourrait mener à des disputes non-constructives
    -Amène plus de gens à voter car il y a plus de choix et chaque vote compte.
    -Amène les gens à s'intéresser à la politique
    -empêche d'avoir le parti libéral majoritaire.
    -en cas de rupture avec le Canada, il n'y aurait pas une ''explosion des partis'' menant à de l'instabilité
    -possible quand-même de faire passer des lois favorisant l'autonomie du Québec.
    -plus facile de connaitre la réelle identité politique de la population avec plus de partis disponibles pour refléter correctement l'opinion générale.
    -empêche des conflits intra-partisans dus à la sur-union et les remet le débat dans à la sphère publique
    -pourrait amener la situation ''cocasse'' ou le PLQ serait TOUT LE TEMPS au pouvoir, année après année, à diriger dans l'impuissance quasi-totale.

  • Yves Corbeil Répondre

    12 décembre 2016

    Les politiciens qui vont faire changer les choses sont encore aux études, en les attendant on va souffrir encore un bout pendant que ceux qui pataugent à l'assemblé nationale vont continuer à démanteler notre société et peut-être même vendre les joyaux péniblement acquis.
    Le Couillard, nous reviens avec son plan nord, leur plan nord maudit qui consiste a vendre les ressources pour des peanuts tout en fournissant les infrastructures nécessaire pour aller les ramasser à nos frais. Ah ça va crée queque jobs pour ceux qui veulent aller vivre là-bas le temps que ça dure, après cela, ça fera d'autres villages fantôme pour les touristes.
    Merci le sauveur, qu'est-ce qu'on ferait pas pour te garder au pouvoir éternellement.

  • François Ricard Répondre

    12 décembre 2016

    Pourquoi ne pas profiter de l'attention du public pour dénoncer notre pseudo-démocratie plutôt que de perdre du temps sur le mode de scrutin?
    Dans un système démocratique, il est impératif qu’il y ait une nette séparation des pouvoirs: le judiciaire, le législatif et l’exécutif.
    Chez nous, les trois pouvoirs sont entre les mains d’une seule personne: le premier ministre. Il contrôle de façon absolue les députés (le législatif); il nomme et dégomme les ministres(l’exécutif); il nomme les juges (le judiciaire). De plus, il nomme tous les hauts fonctionnaires et institue les commissions (enquête, administration, finance).
    Pendant tout son mandat il fait absolument tout ce qu’il veut, de la façon qu’il le veut. Un véritable dictateur. Il pourrait décider de jouer tout l’argent de la Caisse au casino et personne ne serait en mesure de l’arrêter. Et, à la fin de son mandat, il n’est imputable de rien.
    Même le président des USA a moins de pouvoir que notre premier ministre.
    C’est un système vicié et vicieux. Et changer le mode de scrutin ou changer le mode de financement ou mettre un député à la porte ne changeront en rien ce système.
    Pourquoi, plutôt que de nous chicaner sur le mode de scrutin, ne pas consacrer notre énergie à promouvoir un systéme démocratique républicain?

  • Pierre Cloutier Répondre

    12 décembre 2016

    Réponse à M. Carmichael
    Vous êtes dans la science fiction, la spéculation et l'angoisse d'anticipation. Restez, je vous prie dans le réel, c'est-à-dire, l'ici et maintenant.
    On traversera le pont quand on sera rendu à la rivière.
    1 - Le PQ n'est pas au pouvoir ;
    2 - On ne connait pas les détails d'un projet de loi dans ce sens ;
    3 - Pour avoir l'indépendance, cela prend une majorité de 50% plus un vote, qui peut fort bien aussi s'exprimer dans un tel mode de scrutin ;
    4 - Et que penser d'une loi permettant un référendum d'initiative populaire?

  • Marcel Haché Répondre

    12 décembre 2016

    Le P.Q. peut bien mettre à son agenda qu’il instaurera « la proportionnelle », cela lui vaudra sans doute 2 ou 3 douzaines de voix.
    Mais s’il remet son agenda relatif à l’immigration dans les mains des fonctionnaires, comme le propose JFL, c’est peut-être 2 ou 3 centaines de milliers de voix qu’il perdra.En route alors pour la déroute... On jase.