Fanatique du hockey amateur et professionnel, je ne m'y reconnaît plus avec RDS. J'ai l'impression de vivre une partie de cauchemar de ce qu'était les québécois du temps de Maurice Richard et même pire encore.
En effet, commençons par les commentateurs et analystes qui n'ont que les " Canadiens en bouche ". En me basant sur ce que j'entend lors des matchs du Canadien de Montréal, les mots Québec, québécois et Montréal semblent des termes à proscrire, sans parler d'une absence chronique de la part de ces derniers de défendre la langue française et les joueurs québécois. On le remarque tellement bien d'ailleurs lorsque Toronto annonce les joueurs retenus pour les équipes olympiques (junior et ceux de la LNH).
Par exemple, après l'annonce des 25 joueurs d'Équipe Olympique Canada, tous ces mêmes commentaires et analystes y compris évidemment Marcel Aubut étaient satisfaits. Comme dirait mon grand-père : " Ils ont tellement d'envergure pour leur patrie ". Mais où sont leurs racines, leur fierté, leur identité ? Signent-ils un contrat spécifiant qu'il n'ont pas le droit de dire Québécois et qu'aucune fleur de Lys ne doit être montrée ? Ils ne prononcent jamais " Le Club de hockey du Canadien de Montréal " mais communément « Les Canadiens », comme si on voulait faire résonner une trame canadienne plutôt que québécoise ou montréalaise.
Je les ai vu rire à chaque fois que l'on ose parler d'Équipes Québec et d'être sérieux lorsqu'ils décrivent un match international Finlande c. Suède comme si une équipe nationale ou olympique québécoise serait incapable de rivaliser à ces tournois comme l'Allemagne, la Suisse, la Slovaquie, la Norvège, la France, l'Autriche et plusieurs autres pays. Lorsque le livre de Sirois (Le Québec mis en échec : la discrimination envers les québécois dans la LNH) a été publié en 2009, ils ont encore rigolé et plusieurs ne l'avaient même pas lu.
Et aujourd'hui au Championnat Mondial Junior avec Équipe Canada Junior (ÉCJ), ils parlent des joueurs de pays autres que le Canada et le Québec qui sont protégés par les Canadiens quand statistiquement ces jeunes de 18 à 20 ans sont encore très loin de la LNH. Pourquoi ne pas parlé des joueurs exclus d'ÉCJ et qui jouent pour la LHJMQ et même de certains joueurs universitaire et collégiaux, lesquels possèdent des talents significatifs pouvant très bien performer dans ce genre de tournoi.
Par ailleurs, déjà 15 ans que les capitaines des Canadiens (ne pas prononcer Montréal) ne parle pas français. Les deux assistants-capitaines actuels non plus. Les quelques québécois jouant pour le Canadien ont du " cœur au ventre " mais ne font pas le poids par rapport aux Price, Subban, Markov, Pacioretty et plusieurs autres. La publicité pendant les matchs ( Canadian Tire, Comité Olympiques Canada, Bell, CN, Gouvernement du Canada, les forces armées royales, RBC ou Royal Bank of Canada) sont de la pure propagande canadienne.
Les entrevues avec les joueurs sont majoritairement en anglais et leurs accoutrements (calottes, t-shirt, chandails) montrent toujours le mot " Canadiens " sans Montréal. Le site WEB s'appelle Canadiens.com, le catalogue des accessoires ainsi que la revue mensuelle des Canadiens ne mentionnent à peu près jamais Montréal, Québec et québécois. La musique francophone n'existe pratiquement pas pendant les matches et les intermèdes au Centre Bell (et Evenko). Toujours aucun symbôle fleurdelisée.
Les Martin St-Louis, Ribeiro, Perron, Demers, Perreault, Lecavalier, Vlasic, Barberio, Scandella, Luongo, Brodeur, Parenteau, Beauchemin, Dupuis, Letang, Fleury, Pomminville, Huberdeau, Pageau et plusieurs autres n'ont pratiquement jamais leur place à RDS même lorsqu'ils jouent contre les canadiens. Pourtant, ces mêmes joueurs avec Desharnais, Brière, Bouillon et Bournival pourraient très bien jouer dans une Équipe Québec lors de compétitions internationales et tout ce monde discuterait hockey, en français. Compte-tenu de ce qui précède, où se situe RDS, propriété de BellMedia ou Bell Canada Enterprise ?
En conclusion, devrons-nous oublier définitivement Mario le magnifique, la French Connection, Robitaille, Bossy, Potvin, la liste des joueurs québécois (plus d'une dizaine) dont Guy Lafleur du temps de Scotty Bowman gagnant de 4 coupes Stanley consécutives. J'ai vraiment hâte que RDS subisse de la pression avec TVASports. On assistera peut-être à une migration des fanatiques du Canadien de Montréal, je parle de ceux qui sont conscients de ces réalités subtiles mais dévastatrices pour nos jeunes et pour l'en devenir du hockey québécois.