Plan d'action économique

Le Québec n'aurait pas sa juste part

L'idée fédérale

Guillaume Bourgault-Côté - Ottawa -- Le Québec serait le grand négligé du Plan d'action économique du gouvernement: selon une compilation réalisée par deux journaux canadiens, la province n'a pour l'instant reçu que 7 % des projets de plus d'un million annoncés par Ottawa, alors que sa population représente 23 % de celle du pays.
À l'inverse, l'Ontario -- terrain de bataille central de la prochaine campagne électorale -- a reçu 54 % de tous les projets, pour une population représentant 39 % de celle nationale.
L'Ottawa Citizen et le Halifax Chronicle-Herald ont décortiqué ces derniers jours le site Web du Plan d'action économique, qui constitue la réponse du gouvernement à la récession mondiale. Les 1500 projets ciblés par l'enquête impliquent tous des subventions fédérales de plus d'un million, et la plupart sont réalisés en partenariat avec les municipalités et les provinces.
En positionnant chaque projet dans sa circonscription, les deux médias ont déterminé que 57 % des projets ont été approuvés dans des comtés conservateurs à travers le pays, alors que le PCC contrôle 46 % des sièges au Parlement.
Le Québec
Au Québec, où les conservateurs possèdent 13 % des sièges, leurs députés ont pu accaparer 22 % des projets annoncés. Les circonscriptions libérales, qui représentent 19 % de la tarte, ont pour leur part reçu 10 % des projets.
Interrogé en Chambre sur cette inégalité apparente, le premier ministre a répliqué que «cette liste partielle montre déjà que près de la moitié de ces gros projets sont allés dans des circonscriptions de l'opposition à travers le pays».
Au ministère des Transports, on apporte aussi plusieurs nuances: les projets sont des partenariats, les frontières des circonscriptions fédérales importent peu dans ce contexte, et il reste beaucoup d'argent à distribuer pour toutes sortes de projets.
Mais ces statistiques s'ajoutent à une étude réalisée par les libéraux à la fin de septembre, où on révélait que le Fonds de stimulation de l'infrastructure servait surtout à financer des projets dans des circonscriptions conservatrices. Difficile d'y voir très clair: le gouvernement refuse de dévoiler précisément où va l'argent du plan de relance, une situation que dénonçait encore récemment le directeur parlementaire du budget, Kevin Page.


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