Le Québec, le Canada et le français

L’âme des peuples se trouve dans leur histoire




Le 5 août Serge Joyal, dans son article du 4 août intitulé [«Jacques Cartier, une autre réflexion»->21021], laisse entendre que le fait français au Québec aurait survécu grâce à son appartenance au Canada en comparant le Québec avec la Louisiane, où les francophones ont été assimilés.

Mais cette comparaison est fausse. La Louisiane, à l'époque de sa vente aux États-Unis, en 1803, était un vaste territoire peu peuplé, contrairement au Québec. Elle était aussi victime de la migration des colonisateurs américains vers l'ouest. Une comparaison plus juste pourrait être faite entre la Louisiane et les Praires canadiennes où habitaient les Métis, qui sont principalement francophones, soit les provinces du Manitoba et de la Saskatchewan actuelles. Sauf que les Métis ont été assimilés aussi. Quand le Manitoba s'est joint à la Confédération en 1870, la proportion de gens ayant le français comme langue maternelle était de 40 %. Aujourd'hui, elle est de seulement 4,2 % selon Statistique Canada 2006. Les francophones de la Saskatchewan forment aujourd'hui 1,7 % de sa population. Sept pour cent des Louisianais parlent encore le français, ce qui rend les Louisianais francophones moins assimilés que les Manitobains et les Saskatchewannais francophones.
Donc le Québec, ayant déjà une forte concentration de francophones, aurait résisté à l'assimilation de la même manière s'il s'était joint aux États-Unis plutôt qu'au Canada. Papineau avait raison de vouloir se joindre aux États-Unis parce qu'à l'époque, les États-Unis étaient plus démocratiques que le Canada.
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Antonio Maddalena, Le 5 août 2009


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