Éthique politique

Le Québec champion de la corruption, selon Maclean's

Maclean's - corruption Québec


Selon le magazine Maclean's, le Québec est « la province la plus corrompue au Canada ».
Dans son édition d'octobre, le magazine canadien-anglais affiche en page couverture un Bonhomme Carnaval transportant une valise d'argent d'où s'échappe une traînée de billets de banque.
Dans un dossier spécial intitulé « La province la plus corrompue », le journaliste Martin Patriquin prend appui sur la situation actuelle au Québec pour savoir pourquoi « autant de scandales politiques » surviennent dans la Belle Province.

L'article de cinq pages s'ouvre sur un rappel des derniers événements qui ont fait les manchettes au Québec. De la commission Bastarache à l'attribution de contrats dans la construction, en passant par le trafic de places en garderies et la démission du ministre de la Famille, Tony Tomassi.
Le magazine inclut même les 75 000 $ de « salaire annuel » versés par le PLQ à Jean Charest. La liste s'allonge jusqu'au scandale des commandites et plus loin encore.
L'auteur de l'article affirme que le Québec n'a pas l'exclusivité des scandales politiques au Canada. Il ajoute toutefois que les problèmes de corruption sont particulièrement persistants au Québec.
Au Canada, le scandale, quand ça arrive, c'est des gens du gouvernement qui se mettent de l'argent public dans les poches. Au Québec, c'est l'inverse. Ce sont des personnes du privé qui utilisent de l'argent privé pour influencer le gouvernement.

— Martin Patriquin, journaliste au magazine Maclean's

« Le Québec, terre de patronage »
Selon Maclean's, il s'agit d'une tendance qui puiserait ses racines dans une longue et fructueuse tradition de patronage et de corruption qui a culminé sous le régime de Maurice Duplessis.
Ces « pratiques » n'ont jamais disparu des moeurs politiques québécoises, note l'auteur, mais se sont simplement transformées après la Révolution tranquille.
L'article rappelle au passage une citation du professeur de science politique américain, Samuel Huntington, qui considérait en 1968 le Québec comme « la région peut-être la plus corrompue parmi l'Australie, la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada ».
Le dossier, aux allures de règlement de compte, se conclut par un article d'Andrew Coyne qui précise que la corruption existait partout au Canada bien avant la Confédération, mais que c'est au Québec « qu'elle semble la plus inévitable ». Ici, encore, les scandales « made in Québec » se déclinent sur des paragraphes.
« Il est devenu si facile au Québec de justifier des pratiques qui ailleurs seraient perçues comme de la corruption crasse généralisée », peut-on lire en exergue dans l'article d'Andrew Coyne.
Jean Charest s'abstient de tout commentaire
Questionné sur cet article à sa sortie de la Commission Bastarache, où il témoignait vendredi matin, le premier ministre du Québec, Jean Charest n'a émis aucun commentaire.
Le carnaval de Québec réclame des excuses
Parmi les réactions suscitées par cet article, la direction du Carnaval de Québec a annoncé qu'elle entendait demander des excuses à l'éditeur de Maclean's pour son « utilisation éhontée d'une représentation de Bonhomme Carnaval » sur la page couverture de son magazine.


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