Le Québec aurait intérêt à s'inspirer de la Suisse

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Le référendum d'initiative citoyenne : un modèle à suivre pour le Québec ?

Cette petite république alpestre met en pratique depuis longtemps un modèle de démocratie participative qui est fonctionnel.


Voici la ou les sources de cet article : Le Devoir, Radio-Canada, Slate, MR Mondialisation, Élections Québec, Le Monde et Journal de Montréal / Voici la source de la photo : CC0


François Legault et son équipe viennent de sortir de leur zone de confort dans un contexte où l'échéance des élections fédérales se rapproche inexorablement. Prenant acte du refus du premier ministre canadien d'appuyer ses demandes en faveur d'une déclaration de revenus unique administrée par le Québec, M. Legault éprouve les limites de notre démocratie de façade.


Une démocratie de façade


Même son de cloche à propos de sa volonté de légiférer sur le port des signes religieux par les fonctionnaires en position d'autorité. Dès qu'une poignée de gauchistes s'est pointée dans les rues de Montréal, en octobre dernier, notre nouveau premier ministre s'est mis à tergiverser à en plus finir.


Et, on pourrait poursuivre la liste encore longtemps. On a qu'à penser aux récentes prestations de ce « grand commis de l'état » qui est allé courtiser les multinationales qui font la pluie et le beau temps à Davos.


Des acteurs étrangers qui bafouent nos droits


Déclarant son amour inconditionnel pour le traité de libre-échange transpacifique, le premier ministre Legault a oublié ce pour quoi il a été élu : défendre les producteurs agricoles et les entreprises locales qui tentent de résister à la compétition féroce qui leur est livrée par des géants américains ou européens qui n'ont même pas à se conformer à la fiscalité en vigueur chez nous. On a qu'à soulever le cas de Netflix.


Une classe politique qui représente les lobbies


C'est bien simple, nous élisons des politiciens qui sont incapables de respecter leurs promesses électorales puisqu'ils ne sont redevables qu'envers certains lobbies. Le peuple est convié aux urnes, une fois tous les quatre ans, pour signer un chèque en blanc à une classe politique qui se passe le relais d'un parti à l'autre. Pas surprenant que près d'un Québécois sur trois ne prenne même plus la peine d'aller voter.


Ne plus être un spectateur passif


Plusieurs d'entre nous souhaitent pouvoir participer à la vie politique, via des référendums d'initiative populaire et d'autres mécanismes similaires, afin de court-circuiter les combines de nos oligarques. C'est, peut-être, ce phénomène qui explique le mouvement des Gilets jaunes et toutes ses déclinaisons un peu partout en Occident.


La population suisse aura profité des mécanismes référendaires locaux, en 2009, afin de voter à une majorité écrasante de 57,5 % pour l'interdiction de la construction de nouveaux minarets. Même si une part importante de la classe politique s'opposait à cette mesure, le bon sang populaire a fini par prévaloir grâce aux mécanismes de cette démocratie participative.


Comme tenait à le souligner le sociologue Antoine Bevort, cité par le webzine Slate « la démocratie directe [suisse] limite la professionnalisation et la personnalisation de la politique ». Il n'y a pas à dire, la classe politique est obligée de partager le pouvoir avec le peuple de Suisse qui ne se prive pas de son droit d'intervenir plusieurs fois par année dans les grands dossiers qui affectent l'avenir de la nation.


Et, le commun des mortels a toujours les moyens de ramener les politiciens à l'ordre. Les citoyens suisses peuvent se prévaloir des mécanismes d'un référendum facultatif si, d'office, la classe politique s'aventurait à tenter d'adopter une loi inique. Ici, au Québec, les électeurs n'ont plus rien à dire après avoir déposé leur bulletin dans l'urne …


 


 


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Patrice-Hans Perrier181 articles

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Patrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les Affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. De fil en aiguille, il a acquis une maîtrise fine de l’analyse critique et un style littéraire qui se bonifie avec le temps. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar des Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs. Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant de passer au genre littéraire. De nouvelles avenues s’ouvriront bientôt et, d’ici là, vous pouvez le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com