En mars, le Québec a connu un autre mois chargé à sa frontière : la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a intercepté 1 884 migrants illégaux, ce qui représente 60 entrées en moyenne par jour. En comparaison, 1 486 migrants étaient passés par le chemin Roxham en février et 1 458 en janvier. Durant les trois premiers mois de l'année, un total de 4 828 migrants illégaux ont donc afflué à la frontière québéco-américaine.

Comme c'est le cas depuis l'été dernier, la crise migratoire continue d'être une affaire strictement québécoise. Toujours pour le mois de mars, la GRC a intercepté seulement 86 migrants dans le reste du Canada. C'est donc dire que le Québec s’est occupé de 95 % des dossiers de demandes d'asile.

Les chiffres risquent d'être encore plus élevés pour le mois d'avril. Rappelons qu'au moins 500 migrants illégaux ont franchi la frontière québéco-américaine durant la seule fin de semaine de Pâques. Des sources du réseau TVA ont par ailleurs indiqué que le gouvernement fédéral s'attend à recevoir de 300 à 400 entrées illégales par jour l'été prochain.

À Ottawa, le Parti conservateur (PC) continue de faire pression sur le gouvernement Trudeau pour qu'il mette un frein à cette crise migratoire. Lundi en chambre, trois députés du PC, dont le chef Andrew Scheer, ont tour à tour blâmé le gouvernement de ne rien faire pour empêcher que la situation s'envenime.

Parmi ces trois députés, Michelle Rempel s'est livrée à une acrobatie verbale plutôt réussie. « On a l'impression d'avoir affaire à une personne qui a un trou dans son toit, mais qui, en plein orage, annonce qu'il remplacera son plancher de bois franc tous les jours », a-t-elle lancé à la Chambre des communes.