PROPOS DU DIMANCHE

Le progrès ?

Un plat de lentilles...

Chronique de Richard Le Hir

Il fait beau et chaud et l'été est parmi nous, comme dans "Le Seigneur est descendu parmi nous".
Comme c'est dimanche, mon propos est de circonstance.
Encore que... Il n'y a plus grand monde qui sache ce que c'est un "vrai" dimanche. Où personne ne travaille, où les magasins sont fermés, où les cloches sonnent à toute volée, où tout le monde se met qui sur son trente-et-un, qui sur son trente-six, où le curé s'époumonne du haut de sa chaire pour tenter de convaincre ses ouailles que le Bon Dieu est un bon diable et que le diable est un maudit "crisse", où les enfants se chamaillent sur le perron de l'Église à la sortie de la messe, où les familles se réunissent toutes à table le midi pour le traditionnel roast-beef, où amis, "mononc's" et "matantes" ou les cousins de St-Gérard passent faire un tour dans l'après-midi, où les mêmes après-midis s'étirent en soirée dans les volutes des cigares, le tintement des verres et les effluves chargées des digestifs capiteux, où chiens et chats se donnent la patte pour faire un sort aux marmites abandonnées sur la table de la cuisine...
Non... Il n'y en a plus des dimanches comme ça. Y paraît que c'est à cause du progrès...
Aujourd'hui, nos dimanches se résument à des embouteillages aux caisses et dans le parking chez Costco...
Y paraît que c'est ça, le progrès...


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2010

    Grand papa,
    Il faut adhérer à la vie indifférenciée qui est aujourd'hui la nôtre. Six jours sur sept voués au commerce ce n'était pas assez et une journée pour s'habiller autrement qu'en guenilles c'était trop. D'ailleurs, des vêtements à prendre soin de ne pas salir il n'y en a même plus. Le bon dieu est un pauvre diable, il ne demandait qu'un journée sur sept mais le progrès a eu raison de Lui. Qu'il mange donc de la m... et qu'on est donc bien comme on est !!! Vive le progrès.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2010

    Vous avez oublié que les enfants ne pouvaient pas vraiment joué, de peur de salir leurs beaux petits habits du dimanche et qu'il y avait les Vêpres de 5 heures pm.
    ;-(
    Il n'y a pas que Costco le dimanche. Il y a autres choses comme : jouer avec ses enfants dans un carré de sable, réparer le moteur de son char, se baigner presque nu dans la piscine, boire de la bière...Je ne regrette rien, non rien de rien.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    23 mai 2010

    Sans vouloir réduire l'effet nostalgique de votre souvenir des dimanches d'antan, je précise que ces mononc's et matantes ne s'annonçaient pas! Ils arrivaient à l'improviste, au moment où l'on se préparait à ce "tour de machine" près de la rivière... et on faisait semblant qu'on n'avait pas de projet. Faut dire que c'était la réserve des gens humbles de la campagne... ces gens qui ne prolongeaient pas jusqu'à la soirée le farniente: quand approchait 5 heures, c'étaient les habits d'étable pour aller faire la traite laitière: autosuffisance, survivance, repli loin de l'étranger, toujours suspect depuis les rébellions... funestes... que plus personne n'osait mentionner, comme des membres de la famille qui auraient mal tourné.
    Mais les temps changent. Espérons que les lecteurs du journal Le Devoir auront fait circuler, dans les rencontres du dimanche, cet informatif cahier rappelant les revendications démocratiques de nos héros Les Patriotes!.