À peine croyable de lire les propos du président du Parti québécois Raymond Archambault, tels que rapportés par Jean-Marc Salvet dans le Soleil le jeudi 7 février. Prétendre vouloir faire la « pédagogie de l’indépendance » et se prétendre être la seule formation politique légitimement apte à faire l’indépendance. Non, mais faut-il être complètement déconnecté de la réalité des faits historiques et des quarante dernières années d’existence du PQ pour faire montre d’autant d’outrecuidance et de prétention !?
Il affirme : “[… Il faut faire confiance en l’intelligence des Québécois, enchaîne le président du Conseil exécutif national du PQ. Nous avons un programme à présenter. Et je pense que cela vaut la peine qu’il soit présenté dans chacune des circonscriptions. »
« Par exemple, s’il n’y avait pas de candidat du Parti québécois chez moi, dans Groulx, je n’irais peut-être pas voter. Et je ne suis pas le seul dans ce cas-là…].
En lisant cela, ce n’est pas l’intelligence des Québécois qui m’est un sujet d’inquiétude, mais celle des représentants du PQ qui pensent ainsi. Selon M. Archambault, il ne faut pas être trop idéologique et demeurer « profil bas » afin de remporter une majorité au prochain scrutin général. De plus, il ne peut pas se rallier à la position des gens d’Option nationale sur la question de l’accession du Québec à la souveraineté, parce qu’ils veulent procéder par une élection référendaire; mettant ainsi en doute la « légitimité » démocratique d’une telle démarche.
Et pour mieux nous convaincre de son point de vue, il estime qu’apparaître « responsable » en matière de finances publiques, notamment, est l’une des clés des prochaines élections générales, s’attardant ainsi à la stratégie politique du PQ. Mais d’ici là, le parti et le gouvernement doivent aussi convaincre leurs militants et leurs sympathisants qu’ils travaillent bel et bien à l’objectif de la souveraineté. Ils ont en quelque sorte l’obligation de maintenir la flamme.
Quelle sinistre farce!
Si c’est ainsi que le PQ espère rassembler les Québécois, il ne fait aucun doute qu’il se dirige tout droit vers un mur à vitesse grand V. Rien dans le comportement de Mme Marois ne nous fait la démonstration que nous ayons à la tête de notre nation une personnalité apte à nous mener vers notre indépendance et à la naissance du pays que nous attendons depuis trop longtemps. Elle n’a ni l’envergure, ni la prestance, ni la compétence, ni la hauteur de vue qui font les véritables chefs d’État. Les politiques de son parti et les louvoiements auxquels nous assistons de la part de ses ministres depuis leur arrivée au pouvoir le 4 septembre dernier n’ont rien pour nous rassurer. Leur manque d’écoute des militants de la base et les multiples compromis qui ne cessent de miner leur crédibilité n’ont rien pour ajouter à la confiance qu’ils espèrent obtenir de nous, citoyens électeurs, qui assistons médusés au spectacle toujours renouvelé des promesses trahies, des discours éculés, des compromis qui ravalent les « pseudo plans d’action » au rang de miroir aux alouettes.
Loin de constituer une façon de combattre la lassitude de militants et de sympathisants, ils ne font qu’ajouter au doute.
Pour moi en tout cas, il n’y a pas de doute : jamais le PQ ne fera l’indépendance du Québec.