DÉBAT AUTOUR DU JURISCONSULTE CLAUDE BISSON

Le PQ cerné par ses adversaires

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Les hyènes à l’affût

Libéraux, caquistes et solidaires se sont ligués, jeudi, pour embarrasser le Parti québécois en présentant une motion afin de réitérer la « pleine et entière confiance » de l’Assemblée nationale envers son jurisconsulte, Claude Bisson.

Le leader parlementaire de l’opposition officielle, Stéphane Bédard, n’a pas accordé son consentement pour que cette motion sans préavis soit débattue et votée. « Si l’opposition officielle a à demander la démission [du jurisconsulte], elle le fera [avec] une motion », a indiqué le leader péquiste dans un point de presse qui a suivi la présentation de la motion par le caquiste Benoit Charette, conjointement avec le libéral Marc Tanguay et le solidaire Amir Khadir.

« Je pense que c’est très mal à propos dans le contexte actuel », a déploré Stéphane Bédard. Le PQ ne veut ni réitérer sa confiance envers Claude Bisson ni la lui retirer.

Le jurisconsulte a comparu mercredi devant la Commission des institutions afin de commenter le rapport de Jacques Saint-Laurent sur la mise en oeuvre du code d’éthique et de déontologie des membres de l’Assemblée nationale. Stéphane Bédard a accusé le jurisconsulte de ne pas avoir respecté la loi en fournissant un avis sur la fiducie sans droit de regard au leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier.

Pierre Karl Péladeau s’inscrit en faux contre l’interprétation du jurisconsulte, qui soutient qu’un élu qui doit mettre ses actions dans une fiducie sans droit de regard, au sens du code d’éthique des députés, ne peut donner de directive au fiduciaire, y compris celle de ne pas vendre les titres.

Le chef péquiste a indiqué jeudi que le jurisconsulte n’a pas compétence en cette matière et que c’est au commissaire d’appliquer le code d’éthique. Les trois partis rivaux « ont instrumentalisé le jurisconsulte », a dénoncé Stéphane Bédard. « Ils sont prêts à prendre tous les moyens pour empêcher le chef de l’opposition, le député de Saint-Jérôme, dûment élu […] de siéger à l’Assemblée. »

Pour Benoit Charette, le traitement réservé par le PQ à Claude Bisson, un ancien juge en chef de la Cour du Québec et jurisconsulte de l’Assemblée nationale depuis près de 20 ans, est « condamnable ». En commission parlementaire, « on remettait en question la compétence de l’homme, mais clairement on remettait en question la pertinence de l’institution », a-t-il souligné. Si les députés péquistes retirent leur confiance au jurisconsulte, le président de l’Assemblée nationale devra se pencher sur la question, a-t-il fait valoir.

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a mené une charge à fond de train contre Pierre Karl Péladeau. « Le vrai personnage du chef de l’opposition se révèle de jour en jour. La marque de l’irrespect semble un élément essentiel de sa personnalité », a-t-il affirmé.

Jean-Marc Fournier a accusé le chef péquiste de ne pas tolérer les opinions contraires aux siennes. « En démocratie, nous avons le droit — c’est même obligé — d’avoir des opinions différentes. Et à partir du moment où M. Péladeau, ça ne fait pas son affaire, il va fracasser, intimider, il va faire tout ce qu’il faut pour toucher et affecter les institutions », a poursuivi Jean-Marc Fournier, qui ne manquait pas de mots pour dire tout le mal qu’il pense de Pierre Karl Péladeau. « Est-ce qu’il se rend compte que le manque de respect [envers] ceux qui ne pensent pas comme lui devient “ divisif ” et affaiblit tout le Québec ? Ce n’est pas le leadership que les gens veulent, un leadership qui divise et qui rapetisse. »


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