Le plus petit dénominateur possible de «changement»...

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Les racines idéologiques de la CAQ et du PLQ trempent dans la même eau

La chasse aux candidats se poursuit, et peut s’avérer très révélatrice...


Au cours des prochaines semaines, la chasse aux candidat(e)s se poursuivra alors que chaque parti politique espère qu’untel, ou une autre, fera office du bon coup du jour.


Cette quête de la perle rare qui pourrait donner un avantage à l’un ou l’autre des partis est symptomatique d’une transformation de la politique en une sorte de « politicien académie », où le gagnant se dessine à l’aune d’un concours de popularité.


Au-delà de l’effet-spectacle des annonces de candidats que chaque parti veut présenter comme « la prise du jour », il est essentiel d’analyser en quoi le choix d’une personne en particulier est indicateur d’une tendance à venir ou d’un parti-pris idéologique quelconque.


En choisissant de présenter comme « vedette économique » un candidat comme Youri Chassin, économiste très à droite– un chantre des privatisations de services et du moins d’État – la CAQ annonce quelque chose. On ne recrute pas un candidat au tel profil pour ensuite tenter de convaincre que l’on voudra protéger les services publics.


À l’inverse, quand le Parti québécois rapatrie Jean-Martin Aussant, l’ancien directeur général du Chantier de l’économie sociale, il annonce aussi ses couleurs en matière d’économie. Une claire distinction s’opère dans l’offre politique des uns et des autres.


L’aspirant ministre des Finances de la CAQ, un banquier libéral?


On apprend aujourd’hui que François Legault aurait trouvé sa « perle du jour », son aspirant ministre des finances. Il s’agirait du banquier Éric Girard qui a fait carrière à la Banque Nationale.


Il a le profil parfait pour joindre la CAQ. Un contributeur régulier à la caisse du Parti libéral du Québec, un ex-candidat du Parti conservateur de Harper, défait en 2015 dans le comté de Lac Saint-Louis.


Vraiment, il a le profil de l’emploi. Un banquier libéral-conservateur pour remplacer les banquiers libéraux-conservateurs qui ont imposé les politiques d’austérité que les Québécois ont tant honni.


Quand le « libéral » Martin Coiteux a annoncé son départ, le député caquiste Éric Caire avançait que sa « famille naturelle » était le CAQ et que le ministre libéral « aurait eu sa place dans les rangs de la CAQ ».


Une autre preuve – et elles s’accumulent – que la CAQ et le PLQ proposent, à peu de choses près (quelques différences concernant l’appui au multiculturalisme), la continuité servie sous l’étiquette du plus petit dénominateur de changement possible.


Pour la population québécoise, dans les faits, CAQ-PLQ c'est quatre trente sous pour une piastre comme on dit.


De la lorgnette des fédéralistes de droite au Québec, la situation politique actuelle est idéale. À son parti de gouvernance de prédilection, le PLQ, honni, usé, et en fin de règne, cette droite fédéraliste aura réussi à imposer comme solution de « changement » un clone de son parti de pouvoir.


Car de sa lorgnette à elle, le meilleur changement qui soit, c’est le moins de changement possible.