André Duchesne, Tristan Péloquin et Malorie Beauchemin - La stratégie Internet du Parti libéral visant à utiliser le nom de candidats adverses pour leur faire une publicité négative a eu un tel « succès» que le budget retenu pour cette campagne a vite été atteint.
Hier matin, la porte-parole du PLQ, Isabelle Melançon, a confirmé à La Presse que le budget avait été atteint et même défoncé. Résultat, les publicités Internet construites autour des noms des candidats sont arrêtées.
« Je n'ai pas un budget d'un million pour ça, et il doit me durer toute la campagne, a dit Mme Melançon.» Le Parti libéral a encore des fonds pour ce projet, mais l'achat de pub sera utilisé à des moments clés de la campagne.
Comme l'a expliqué La Presse à la une de son numéro d'hier, avant le déclenchement des élections, le PLQ a « acheté « sur Google les noms de la plupart des candidats des formations PLQ, PQ, ADQ et Québec solidaire. En écrivant l'un ou l'autre des noms des candidats dans le moteur de recherche Google, une liste de sites apparaît avec, à la droite de l'écran, des sites commerciaux correspondant au nom tapé.
En cliquant sur ce nom, l'internaute aboutit sur un message négatif. Ainsi, lorsqu'on tape « Louise Harel «, le message suivant apparaît : « Louise Harel; l'équipe de rêve péquiste. Quelle équipe de rêve? « Puis, en cliquant sur le nom Harel, on se retrouve sur le site du PLQ.
C'était encore le cas hier matin. Mais on a interrompu très tôt le mécanisme parce que chaque clic coûte entre 8 et 47 cents au Parti libéral, selon la popularité du nom.
La publication de la nouvelle y a été sans doute pour quelque chose. Mais les partisans des autres partis ont multiplié les visites dans l'espoir d'accélérer l'épuisement du budget.
Un organisateur du PQ a avoué à La Presse avoir fait sa part de clics. Mais il n'y a pas de mot d'ordre au PQ pour faire sauter le budget de la partie adverse, soutient le porte-parole Julien Beaudry : « Ce n'est pas le genre de campagne que nous voulons mener sur la Toile.»
Une vieille tactique
Interrogé à savoir si son parti a perdu la bataille du Web au profit des libéraux, Mario Dumont a pour sa part répondu ceci : « Je pense qu'ils (les libéraux) ne se font pas honneur, les citoyens veulent de l'information pour comprendre ce que les partis offrent et faire un choix final. Le parti libéral essaie de faire dévier les efforts des citoyens pour aller chercher une information correcte.»
« Il s'agit des mêmes vieilles tactiques et méthodes libérales applicables aux nouvelles technologies. Mais cela demeure le même vieux parti libéral et la même façon tordue de penser», a poursuivi le chef de l'Action démocratique.