Le PLQ, un parti cool?

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L'école transforme la jeunesse en électeurs libéraux

Ainsi, 35 % des électeurs de 18 à 34 ans ont l’intention de voter pour Philippe Couillard.


Décidément, les générations se suivent et ne se ressemblent pas.


Avant, les jeunes qui votaient libéral étaient considérés comme des losers, des nerds.


On soupçonnait qu’ils n’avaient pas de vie sexuelle.


Vous savez, le petit preppie sur la photo d’école ? Celui qui avait les cheveux séparés sur le côté et qui s’habillait comme un vendeur d’assurances ?


Celui qui se pointait avec une truelle et du papier sablé quand une fille l’invitait à tirer un joint ?


Il était témoin de Jéhovah ou il votait libéral.


De nerd à playboy


Aujourd’hui, c’est le contraire.


Le Parti libéral du Québec est devenu cool !


Comment les bonzes du parti ont-ils réussi ce tour de magie, grands dieux ?


Comment le p’tit nerd à lunettes est-il devenu le gars le plus populaire de la cour d’école ?


Réponse : ECR.


Le cours d’Éthique et de culture religieuse.


« Ce cours devra inculquer le respect absolu de toute position religieuse », écrivait l’un des plus ardents défenseurs du cours, le philosophe Georges Leroux.


« Le respect ABSOLU. »


Ça fait 10 ans que le cours d’ECR est obligatoire dans les écoles du Québec.


Dix ans que les enfants se font dire que toute critique des religions est une preuve d’intolérance, de xénophobie et de fermeture aux autres.


Dix ans qu’on leur enfonce ce discours dans la gorge.


Résultat : tous ceux qui osent se poser des questions sur l’immigration, l’extrémisme religieux et les supposés bienfaits du multiculturalisme sont maintenant considérés comme des racistes.


Le grand loup péquiste


Quand les jeunes écoutent le discours identitaire du PQ, ils ne sont plus transportés, comme c’était le cas dans les années 1970 : ils entendent des bruits de bottes.


Les mots « identité », « valeurs » et « nation » — qui, avant, nous donnaient le goût de danser un rigodon sur le mont Royal et sur les Plaines — sont devenus tabous, radioactifs.


Ce sont maintenant les libéraux qui sont à la mode !


Et Dieu qu’ils en profitent !


Dès qu’ils peuvent, ils rappellent aux jeunes à quel point les souverainistes et les nationalistes sont de méchants fachos.


« Regardez, si vous votez pour eux, tous les immigrants devront tourner le dos à leurs racines et renier leur culture et leur religion ! »


Et les petits lapins frissonnent comme des enfants qui se font conter des peurs, le soir, autour d’un feu de camp.


Pour les effrayer davantage, Philippe Couillard projette des ombres sur le mur.


Le Grand Loup péquiste ! (Ooooooh !!!)


Le Gros Monstre caquiste ! (Aaaaah !!!)


Et les petits lapins courent se réfugier sous les jupes du PLQ en tremblant.


La split


Voilà pourquoi les jeunes tripent autant sur Justin : il incarne tout ce que le cours d’ECR leur répète jour après jour.


Il est à Georges Leroux ce que la Créature était au docteur Frankenstein.


Les péquistes doivent maintenant faire le grand écart : essayer de séduire les jeunes sans perdre leur base grisonnante.


Jouer les « multiculturalistes » sans frustrer les « identitaires ».


Une split qui risque de les fendre en deux...